Re: Formateuse (Saiseï)

Saisei Ven 19 Nov - 12:41

Abandonner ou mourir. Le choix est aussi simple que cela.
J'ai l'impression étrange d'avoir toujours fuis les difficultés et cela ne me ressemble pas. Mais encore une fois ma volonté va pour s'effondrer et je me refuse de tenter l'irréparable.
Je vais pour dissiper l'énergie normalement sans rien détruire quant une petite voix me dit de ne pas abandonner.
Je l'entends aussi clairement qu'un nourrisson entend la voix de sa mère pour la première fois. La douleur est forte mais pour le moment supportable.
La conclusion destructrice n'est en soit qu'une supposition, tout comme traverser la Marelle. Le moindre faux pas et c'est la mort. Idem ici.

N'abandonnes pas.

J'ai franchis la Marelle, je franchirais mon corps.

Je concentre mon esprit et assois mon corps. Je suis Saisei, fille de Dalt, Princesse d'Ambre, et je ne serais rien si je ne réussis pas. Oserais-je me présenter devant mon père, mon oncle, Corail si je ne puis me défaire d'un problème aussi simple ?

N'abandonnes pas.

Je m'attends à connaître une épreuve aussi terrible que la Marelle. De toute façon c'est ça ou la franchir, le danger est quasi le même. Encore une hésitation.

N'abandonnes pas.

Mais la peur des difficultés à surmonter si jamais je lachais, la peur de ne jamais connaître la vérité, la peur d'être à jamais l'esclave de quelqu'un ou quelque chose me font abandonner ... mes derniers doutes.
Sur le miroir avec mon doigt je commence à tracer une Marelle, l'énergie brûle le verre aussi facilement que du papier. Ce n'est pas la première fois que j'ai recours à ce stratagème pour focaliser mon esprit.
Je ne m'en souvenais simplement plus. Peu importe que le dessin soit magique ou non, je laisse mon inspiration me guider puis je m'aide de cette réprésentation visuelle afin de garder mon âme et ma chair intactes alors que je guide le feu purificateur à l'intérieur de moi.

Je lance un appel à l'aide en mon âme. Je veux savoir.

**Maitre de Jeu** Lun 22 Nov - 15:29

Tu gardes l'énergie en toi et essaies de garder le contrôle, rester consciente alors que la douleur se fait forte sur ton poignet. Ta main n'explose pas, se stabilisant tout en étant différente, plus grande, moins fine. La sueur qui coule sur ton visage te brûle les yeux lorsqu'elle coule dans ces derniers, comme un jus de citron. Tu plisses les yeux en réaction, tentant de contrer la douleur et garder ton esprit concentré.

Tu déplaces l'énergie vers ton bras et la douleur dans ton poignet faiblit à mesure qu'une nouvelle apparaît dans ton coude, puis en remontant, sur ton épaule.

Appuyée d'un bras sur la psyché, bloquée en position verticale, tu remontes cette énergie vers ton omoplate, tandis que tu dessines toujours en aveugle le tracé de la Marelle sur la surface froide. Tu sens sous tes doigts l'humidité sur le miroir, la chaleur humide que tu dégages est désormais aussi perceptible autour de toi. Les yeux fermés, tu entends les gouttes perlant de tout ton visage tomber sur le sol latté.

Ta main gauche te semble engourdie, mais entière, alors que tu déplaces la Marelle dans ton torse. Ta respiration se fait plus lente, plus difficile, et tu inspires et expires avec douleur. Le sang bat à tes tempes et ton estomac se tord. Tu aimerais tout arrêter, vomir et prendre un bain froid, mais c'est trop tard, tu le sais, tu le sens. Il n'y a plus de retour en arrière, il faut poursuivre ou périr. Si tu ne péris pas en poursuivant...

Ton cou te brûle, tu te sens comme écartelée dans tes membres, excepté le bras gauche, dont la douleur est désormais disparue, comme anesthésiée. Est-ce un espoir ? L'annonce que derrière la douleur il y a la paix ? une paix finie ou infinie ?

Un instant, tu hésites, pars-tu vers le bras droit, la tête ou une des jambes ? Tu as peur de perdre le contrôle de ton esprit et ton bras t'aide à te concentrer, tu déplace donc la Marelel qui est en toi vers ta jambe gauche, voiyant rapidement ton genoux tirer sur son articulation. il se bloque, se débloque et tu subit des soubressauts alors que tu hurlerais bien tant ton pied te fait souffrir à mesure que l'énergie se dirige vers lui.

Dans ta bouche, la sueur qui y rentre, alors que tu respires toujours avec douleur, te fait tousser autant que cracher. Un goût de sang est dans ta bouche. Est-ce l'effet de ta toux, indiquant un état de délabrement de tes poumons en feu ou le sang est-il partout sur ton visage ? Tu voudrais jeter un oeil et tente d'en ouvrir un, mais le liquide sur tes cils pénètre sur ton globe et pour la première fois tu cries. Un cri rapide, car tu manques d'air, mais un cri qui manque de te faire perdre ta concentration.

Ta main droite bouge frénétiquement, tentant de t'empêcher de flancher, de rester sur ton travail.

Ton pied ne te fait plus souffrir, l'énergie est en lui, mais tu sembles déstabilisée, de biais, comme si ta jambe ne te portait plus de la même manière. Elle est molle et tu remontes sans plus de douleur l'énergie vers ton torse pour attaquer la jambe droite.

Les mêmes douleurs au genou, mais cette fois, tu ne peux appuyer ton poids sur l'autre jambe et ton genou droit craque, te faisant tomber au sol dans un fracas de verre cassé. Ta main perd la surface de la psyché, mais qu'à cela ne tienne, tu poursuis sur les lattes. Il te semble que tes bras et jambes ont une position anormale. As-tu subit des mutations ? Ressembles-tu désormais à un quelconque monstre, poilu, vert, aux membres flasques ? Que t'a fait ce chaosien, cet Aratan ? Car dans ton esprit, ce ne peut-être que lui !

Si tu le pouvais, tu prendrais un atout, de n'importe qui, et le contacterais, demanderais de l'aide, hurlerait ta douleur. Mais tu es seule, désespérée et forcée d'aller jusqu'au bout.

On frappe à la porte alors que ta jambe ne te fait plus souffrir, l'énergie l'a parcourue en entier sur ton impulsion. Tu entends la voix d'une infirmière s'inquiéter de toi, mais tu n'as pas de souffle pour lui répondre, la rassurer ou la quérir. Que pourrait-elle d'ailleurs ? Qui sait si en te voyant au sol elle n'hurlerait pas, réclamerait l'épée d'un garde pour abréger tes souffrances, car tu souffres, c'est indéniable.

Qu'elle se débrouille, tu dois poursuivre et remonte la Marelle à ton bras droit. La douleur à ton épaule était intense et tu as l'impression que la Marelle en toi passe du baume sur celle-ci lorsqu'elle se déplace sur ton biceps. Le coude s'enflamme de l'intérieur, puis ta main est incapable de réagir à ta pensée fixée sur la Marelle, son dessin continu depuis... combien de temps ?... s'arrête et tu ne comptes plus que sur ce qu'il te reste d'énergie, de force mentale et d'endurance. Si tu meurs, ce sera en étant allée au bout de toi-même.

Tu es amorphe, une flaque sur le sol, alors que des coups répétés se font entendre sur la porte, mais trop loin pour que tu puisses t'en occuper. Ton esprit essaie de rester tendu, ta respiration semble presque inutile, car elle ne t'oxygène plus l'esprit. Tu te fais l'effet d'un poisson hors de l'eau, ouvrant la bouche pour chercher une chose qui n'existe plus.

L'énergie qui coule dans ton corps, un peu dissoute par l'inaction de ta main désormais molle, se rassemble sur ta dernière volonté. On crie ton nom dehors, t'invite à au moins répondre. Tu entends qu'on envoie quelqu'un chercher Grégor, mais ce sera inutile, trop tard cher ami, trop tard pour les reproches. Tu ne l'as pas écoutée, tu aurais dû, tu le regrettes.

Lorsque le vin est tiré, il faut le boire et dans une douleur intense, tu amènes la Marelle, que tu vois comme une lumière au bout du tunnel, jusqu'à ta tête. Ton cou, ta bouche, tes yeux semblent exploser en une douleur détonante te tirant un cri inaudible, sans air pour le propager. Un râle ultime, l'absence de douleur, le mot fin va s'inscrire sur le rideau et personne ne peut applaudir dans la salle.

La lumière est là, aux portes de ton esprit et celui-ci s'enflamme en un feu d'artifice ultime alors que la porte explose dans ton dos et que tu entends la voix de Grégor lâcher un "Bonne Licorne !"

La lumière s'éteint comme s'éteint Saiseï, un son continu semblant résonner dans une réminiscence de tes oreilles. Tuuuuuuuuuut...

**Maitre de Jeu** Mar 23 Nov - 15:12

Tuuuuuuut... "...égage !" ...Tuuut...TuTuuuut...TuTuuuut...TuTuuuut...

"...itres d'Amox... ...ous me le... ...ontrole constan..." TuTuuuut...TuTuuuut...TuTuuuut...

"...sement que nou... ...ordre il rest... ...antaine, jusqu'à ce..." TuTuuuut...TuTuuuut...TuTuuuut...

Tout est lointain, et pourtant, tout est si présent. Ce bruit dans tes oreilles, ces voix. TuTuuuut...TuTuuuut...TuTuuuut...

Ton corps est amorphe, mou et dur à la fois, comme s'il venait de se détendre soudainement après une longue compression. TuTuuuut...TuTuuuut...TuTuuuut...

Tu sens l'oxygène qui pénètre tes poumons par le biais du masque posé sur ton menton. TuTuuuut...TuTuuuut...TuTuuuut...

Bouger ? Non, dormir... TuTuuuut...TuTuuuut...TuTuuuut...

TuTuuuut...TuTuuuut...TuTuuuut...

Une sensation, un contact sur ta main, qui en bougeant un tant soit peu te permet de sentir un baxter sur ton bras. Une présence, que tu sens là, proche, inquiète. Ton sommeil t'a fait du bien, même si tu restes trop faible. Ton esprit fonctionne cependant à nouveau, même si cela te semble étrange, comme sortant d'un grand rêve.

Tu essaies de tourner la tête et d'ouvrir les yeux, mais les deux ensemble, c'est trop dur. Tu te contentes de décoler tes cils avec difficulté, comme si on te les avait scellés.

Tu parviens cependant à passer outre la glue naturelle accumulée pendant ton sommeil ou placée là pour te soigner de brulures... oui de brulures, que tu sens encore vives et présentes.

Ta vue est floue et seules des taches papillonnent devant toi durant plusieurs secondes, tandis qu'une forme se précise. Un homme, un barbu... le barbu de ton rêve. Est-ce un hasard ? Il te tient la main et t'observe te réveillant.

"Ne faites pas d'efforts. Vous n'êtes pas passée loin de votre fin. Vous auriez dû m'écouter." Il te sourit, compatissant.

Tu ne comprends pas tout de ses paroles, où en tout cas, leur compréhension est trop loin dans ton esprit embrouillé. Pourquoi autant de proximité ? Tout ceci n'est pas assez clair et tu refermes un instant tes yeux pour essayer de remettre de l'ordre dans ton esprit.

Plus tard, après un autre repos. Il sera certainement encore là à ton prochain réveil.

TuTuuuut...TuTuuuut...TuTuuuut...

Saisei Mer 24 Nov - 16:16

Je rêve.
Je vois la Marelle danser devant mes yeux, ses formes fluctuent au gré du vent. Je vois des visages, Dalt, Rinaldo, Corail, Merlin, Kashan, Elron, Aratan, Syhn, Grégor. Tous s'estompent sauf un : Grégor.
Ami de la dernière heure, seul pour moi au moment fatadique.
Tu m'avais prévenu et je ne t'ai pas écouté. Tant pis pour moi.
Je revois Cornouaille, elle s'éloigne, mon coeur se déchire. Ses portes sont désormais closes.
Je n'entends plus mon coeur, ma vue s'estompe, les ténèbres m'entourent.
Mes souvenirs remontent à la surface, ces souvenirs que j'ai tant cherché sans jamais les trouver. C'est maintenant, à la fin, qu'ils me sont dévoilés.
Mais ils ne sont pas miens.
Ma vie défile devant mes yeux, Grégor, ma quête, Cornouaille, Radiance, un tâche à accomplir. Des moments heureux, d'autres moins. Mon apprentissage avec Corail, la naissance de son fils.
Puis ...
Non, je ne veux pas souvenir de cela.

Le sang.

Une lame.

Elle s'enfonce et trouve son coeur, mon coeur. Je suis néée quant il est mort.

Le néant.

Je cherche, je fouille, rien, aucun souvenir, aucune pensée. Suis-je morte ?

Oui.

Non, là, quelque chose, un autre souvenir, pas tout à fait, une porte.
Je m'y précipite, elle ne devrait pas être là. Ouverte sur mon âme, elle fut cependant fermée durant longtemps. Ses contours s'effacent tandis que la compulsion disparait.
Une deuxième puis une troisième.
Je regarde mes mains, fantômatiques, je disparais.
Je n'ose comprendre.
Je cherche du secours, je crie, j'hurle, personne ne m'entend.

"Si moi."

Je me retourne, il est là devant moi, pas vraiment beau mais sa silhouette nimbée de lumière lui donne une prestance, une présence que je n'ai rencontrée qu'une seule fois. La Marelle est en lui, je la ressens comme si elle l'englobais.

"Tu es mort, je t'ai tué."

"Inutile, tu ne peux rien contre."

"Je ne veux pas mourir."

Il est serein, tranquille.

"Tu vivras tant que je vivrais."

"Cela ne se peut. Je t'ai tué."

"Crois -tu ? Regardes mieux."

Il tend la main, une fenêtre s'ouvre dans le néant. Je vois un scène se dérouler comme dans un film. Je suis là débout transportant un sac de ma taille, Il est là, étendu, attaché sur une table en pierre.

Je sors de mon sac ce qu'Il n'aurait jamais imaginé, Lui ! Un Méréas, en pleine vie, mais groggy, que je tiens par les aisselles pour le coller au mur. Il semble se réveiller d'un choc violent. Je monte une sorte de table de torture en kit, composée de tout le matériel pour couper doigts et membres. Il a l'air hagard, comme ailleurs, son regard ne pouvant se détourner du montage consciencieux fait à un pas de lui. Lorsqu'il cherche à en comprendre le sens, se voir lui, attaché sur le lit de pierre lui fait perdre la tête. Est-il fou ?
Quand j'en ai fini, il sent qu'il fait partie de la suite du plan et qu'il est temps de réagir. Mais je ne lui en laisse pas le temps. D'un mot, je lui court-circuite les neurones et ses membres se raidissent un instant, avant de retomber dans le vide, les muscles flasques, inertes. Il s'affale au sol. Un sourire mauvais sur les lèvres, je m'adresse à Lui.

"Tu aurais dû parler tant qu'il en était encore temps, maintenant tu es mort. Sache que Dalt tient toujours ses promesses."

Je plante un couteau rapidement dans le coeur de Méréas, l'accompagnant dans la mort d'une caresse sur ses cheveux.

"Là... Cela va aller... Ne t'en fais pas..."

Son coeur soubresaute deux fois, les deux dernières.
Je ferme ses yeux, retire ma lame et l'essuie sur mon sac désormais vide.

"Il me reste à prélever ton sang et découper ce corps en morceaux maintenant ."

Les yeux vitreux, Méréas n'est plus de ce monde.
Je place un seau près de son bras et place ma lame sur sa peau.

"Essaie de ne pas bouger, j'ai besoin de beaucoup de sang et tu ne pourras déjà pas en fournir assez de manière normale, alors évite d'en gaspiller."

S'être vu mourir ainsi est une image qui restera marquée en Lui à tout jamais, quoi qu'il advienne désormais.
J'entreprends désormais de placer les membres de son double sur l'appareil de découpe et entame son démembrement sous ses yeux éberlués.

Le film s'arrête.

"Je .. je ne me souviens pas de ça."

"Normal car cette Saisei n'est pas toi."

Je ne comprends plus.

"Cette Saisei n'est autre qu'un métamorphe qui après cette boucherie prendra un malin plaisir à me transformer en toi et implanter tes souvenirs, ta personnalité ainsi que quelques compulsions dans mon esprit.
Tu es néée à cette minute. Je suis mort à cette minute.
Mais tu le sais, tu l'as toujours su. Quelque chose ne tournait pas rond en toi. Et cette chose c'était moi.
J'étais là, emprisonné dans mon propre esprit, incapable de parler, incapable d'agir.
J'étais spectateur de ta vie, ton apprentissage, tes rencontres. Tu n'étais qu'un pantin mais un pantin qui avait soif de liberté.
Mais tu m'as libérée, sois en remercier et pour cela je n'oublierais pas qui j'étais quant tu étais moi."

Nous entendons des voix lointaines.

Tuuuuuuut... "...égage !" ...Tuuut...TuTuuuut...TuTuuuut...TuTuuuut...

"...itres d'Amox... ...ous me le... ...ontrole constan..." TuTuuuut...TuTuuuut...TuTuuuut...

"...sement que nou... ...ordre il rest... ...antaine, jusqu'à ce..."

Elle a disparue, je me raccroche à la vie.

Une lumière apparaît.

Nos yeux, mes yeux s'ouvrent.

Nos oreilles, mes oreilles entendent une voix.

"Ne faites pas d'efforts. Vous n'êtes pas passée loin de votre fin. Vous auriez dû m'écouter."

Grégor...

Je ne peux m'asseoir, il reste debout.

Je veux parler, je ne le peux. Maintenant que je pense avec mon propre esprit physique, c'est trop compliqué, tellement moins simple. Comment lui expliquer ? Comment pourra-t-il comprendre ?

Je dors, peut-être enfin sereinement.

**Maitre de Jeu** Mer 24 Nov - 17:31

Ce repos est bienfaiteur.

Tu dors, revivant en esprit les aventures que ton corps modelé a vécu sans toi.

A ton réveil, tu te sens reposé, ton corps répond à nouveau à tes demandes et, malgré le baxter qui t'a nourrit durant tout ce temps, tu as faim !

Grégor n'est pas là, il fait nuit.

Une sonnette pend au perroquet pour appeler une infirmière ou un docteur.

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