Re: Défenseur d'Ambre (Ian)

**Maitre de Jeu** Ven 21 Mai - 14:08

Sanyoki prend la parole, s'adressant au médecin.

"L'épidémie peut-elle se propager à l'animal ?"

"Seuls les animaux à sang chaud peuvent la contracter. Le soucis des rats infectés est plus présent et dangereux en ville qu'ici. Cependant, il faut veiller à ce que les tentes d'isolement ne soient pas trop excentrées par rapport au camp et bien nettoyé pour ne pas risquer d'attirer des mulots et autres amateurs de restes de nourriture ou d'excréments."

"Le griffon sera donc irrémédiablement contaminé suite à sa proximité avec le corps."

Il se tourne vers toi.

"Général, je préconise que le griffon soit abattu et jeté dans un trou d'abysse pour éviter un isolement difficile et une transmission possible à d'autres lorsqu'il commencera à dépérir et sera peut-être moins enclin à obéïr."

Puis, il devient un peu plus grave.

"Comment devrons-nous réagir avec les hommes dont l'infection est avérée ?"

La délicate question du mouroir ou de l'élimination est posée. Si un homme peut accepter de mourir rapidement au combat, la mort irrémédiable à petit feu peut inciter le meilleur des militaires à déserter pour voir une dernière fois ce qu'il aime.

Vous n'avez pas de prison et tu as clairement exprimé ta volonté de traiter les malades potentiels comme des hommes libres, mais tu ne peux te permettre de risquer que l'épidémie ne s'étende.

Ian Ven 21 Mai - 16:09

Je hoche la tête en assentiment.

"De bonnes questions, que je me suis moi meme posée. J'avais déjà dans l'idée d'abattre le griffon. Reflexion faite, y a-t-il un trou d'Abysse a distance raisonnable atteignable à pied? Ca peux m'éviter de sacrifier l'une de ces precieuses betes.

Mais revenons à l'isolement. Je veux m'assurer de bien avoir été compris. Les hommes isolés ne pourront en aucun cas pénétrer le camp principal, et devrons rester dans les limites d'un permiètre bien défini, sous surveillance, et à la limite de l'enceintre du camp. Ma volonté qu'ils ne se sentent pas reclus tiens plus du fait que je ne veux pas qu'on commence à leur jeter des regards bizarres, ou qu'ils pensent que nous le voyons comme des pariats, ou qu'ils se sentent traités inhumainement, et encore moins qu'ils n'aient pas d'autres options que de mourir à petit feu. Ils devront cependant être en tenue de civil ou de soin medical, et ne pourront garder aucune arme. J'irai leur parler moi même avant de partir passer la Marelle.

Une fois les contaminés averrés, ils se verront offert la possibilité d'un dernier assaut, avec le reste de malades, avant qu'ils n'aient perdus trop de force, mais dont ils ne reviendront pas. Ils auront tout le loisir d'assouvir leur colère et leur vengeance sur les Chaosiens, sans qui cette épidemie n'aurait jamais eu lieu. Des archanges devront les encadrer au loin et abattre les tentatives de desertion. J'essairai ensuite de leurrer des dragons pour nettoyer la zone des combats.

Ceux qui refusent verront leur nourriture empoisonée avant qu'ils ne souffrent trop. Très honnêtement, ça de désole de devoir en arriver là, mais c'est la seule issue viable. Nous verrons ensuite comment disposer des corps."

**Maitre de Jeu** Dim 23 Mai - 10:11

On t'indique la position connue d'un trou d'abysse et ensuite tout le monde se disperse pour donner des ordres ou retourner à ses fonctions.

Tu ne doutes pas que tout se déroulera comme souhaité, même si ce ne sera pas de gaîté de coeur. Le fait qu'Hayase soit elle aussi dans les possibles touchés, a effleuré tous les esprits.

L'heure est certainement passée pour les gardes qui ont raccompagnés le prisonnier, elle est déjà bien entamée pour ceux l'ayant croisée sous la tente médicale.

Ian Lun 24 Mai - 1:12

Avant que tout le monde ne sorte de la tente, je finis avec un dernier ordre pour Sanyoki.

"Lieutenant-Général. Une dernière chose. Faites fermer le camp. Nous traiterons toute demande d'entrée de manière ad-hoc. Mais toutes unités qui demandent à rentrer doivent être refoulée vers le camp principal des armées d'Ambre jusqu'à nouvel ordre. Le médécin ici present et moi même seront les derniers authorisés à sortir du camp. J'arrangerai les détails avec le général Casque-d'Or."

J'ai pris toutes les mesures qui m'ont semblée possible de prendre, pour sauver le plus grand nombre, avec les connaissances acquises au fur et a mesure. J'ai demandé à faire mettre en isolement toute personne ayant eu contact actif avec le malade dès la toute premiere annonce de Sanyoki. J'ai ensuite fait ce qu'il fallait pour m'assurer que toute autre personne potentiellement dangereuse puisse être elle aussi isolée. Maintenant si mon camp y passe, je ne pense pas que j'avais le savoir pour le sauver.

Je regarde tout le monde sortir de la tente, et m'autorise un soupir. Depuis mon depart de Goa, je n'ai l'impression de n'avoir fait que de la logistique, me battre contre des problèmes insidieux, et perdu des hommes sans même livrer combat.

Et puis j'ai cette voix qui hurle dans mon fort interieur :
"Tu ne peux pas lui faire ca!" "Pas comme ca!" "Il doit bien y avoir un moyen de la sauver!" "Vas-tu vraiment mettre tout ca a execution si elle est..."
J'etouffe mentalement ce Ian d'une main métallique pour que ces mots s'arrêtent. J'ai déjà l'esprit assez en vrac. Et si je commence à perdre le moral, quid de cette armée?...

Interroger les personnes déjà mise en isolement. Parler à Hayase. Hayase...

**Maitre de Jeu** Lun 24 Mai - 12:25

Lorsque tu arrives en vue des tentes montées à la va-vite à l'abord du camp, tes pas te dirigent instinctivement vers Hayase qui peaufine l'installation de la sienne. Nerveuse, elle a un pas de recul lorsque tu t'approches d'elle. Qui sait si l'un de vous n'est pas encore indemne. Elle ne sait rien de la période de latence quant à la contamination.

Ian Lun 24 Mai - 22:30

Combien de temps suis-je vraiment resté à la regarder, planté comme un piquet, sans dire mot? Peut-être une minute, tout au plus. Mais sans cette impression d'avoir à courir contre la montre je serai surement resté toute une journée dans le refuge de sa compagnie. Je finis par lacher, d'un ton qui cherche à banir les nuages noirs de toutes les têtes par sa normalité:

"J'en ai encore pour plusieurs heures avant d'être contagieux. Et je vais passer l'épreuve de la Marelle avant cela. Il n'y a donc pas grand chose à craindre en nous rapprochant."

Je m'approche à la limite de son intimité.

"Nous avions une heure après contact pour isoler toutes les personnes exposées, et éliminer tout risque. Il nous reste quelques minutes, tout au plus. J'imagine que tu as déjà fait appelé ici ceux que tu sais avoir eu contact avec le prisonnier?"

**Maitre de Jeu** Mar 25 Mai - 17:11

Tes mots la rassurent et la refroidissent. Que tu aies une chance d'en réchapper lui enlève déjà un poids de l'estomac.

Quelques minutes... un souffle et une éternité. Les paroles distantes viendront après, elles auront toujours lieu d'être à travers la toile d'une tente, mais le contact de ta peau est peut-être le dernier qu'elle pourra réclamer.

Sans un mot pour répondre à ta question dont tu connais déjà la réponse, elle pose sa main sur ta joue et la déplace lentement vers tes lèvres, profitant de garder dans son esprit la sensation tactile qu'elle apporte, avant de s'avancer vers un contact buccal long et langoureux. La passion attendra, c'est d'abord le souvenir du dernier baiser qu'elle recherche.

Ses mains se déplacent sur tes épaules et seulement elle se laisse abandonner dans tes bras, oubliant la peur de la mort annoncée, une mort moche et douloureuse, pour n'en garder que le bonheur de l'instant présent.

Ian Mar 25 Mai - 19:07

Et en cet instant, ma carapace vole en éclat.

Oubliés, les responsablilités du Général, le devoir de rigueur, les plans, les manigances... Je n'ai plus qu'à fermer les yeux à m'en faire mal. C'est bizarre, de faire cela. Pour comprendre pourquoi, peut-être qu'il faut un jour avoir dit aurevoir à ses amours, sa vraie famille, sans savoir quand on les reverrait: on cherche à capturer l'instant et à retenir les larmes, alors on ferme les yeux à s'en faire mal.

Je la serre contre moi à la limite de l'inconfortable, et l'embrasse, m'abandonnant aux caresses de nos langues.

En cet instant je ne suis plus ce monstre blasé et cynique, fatigué de vivre dans un monde d'illusions. Le multivers ne se divise plus en deux, entre ce qui se plie à ma volonté et ce dont je dois me méfier comme la peste. Cette foutue peste... En cet instant je suis juste un homme enlassé avec la femme qui a partagé avec lui les dernières années de son existence.

Peut-être est-ce parceque nous sommes dans le réél, ici au coeur de la création, que cet élan d'amour et d'affection me parait si intense, si vrai, si pur. Ou peut-être est-ce parceque Hayase a vu qui j'etais vraiment à l'intérieur, et que je n'ai pas cherché à l'influencé, et qu'elle m'a aimé malgré tout. Ou peut-être un peu des deux. Mais les marques d'affection que l'on sait ne rien cacher derrière, c'est rare. Et ca vous attendrit un Ambrien. Même le plus coriace.

S'il y a quelqu'un responsable de tout ça. Si il ya une puissance qui s'occupe de nos Destins. S'il vous plait. Je vous en prie. Ne me l'enlevez pas. Je vous en supplie. Ne me la prenez pas. Mais si elle refuse de me voir ensuite, et qu'elle veuille me fuir, je m'en fiche. Laissez moi juste savoir qu'elle vivra.

Je sens quelque chose de chaud et humides glisser entre nos deux visages l'un contre l'autre. Et j'ai la gorge nouée aussi. Pour un moment. Puis ma voix retrouve de la force, bien que toujours entre mes dents serrées à s'en briser les machoires. Ma carapace se remet en place. Si vite, déjà? Je murmure en lui caressant les cheveux dans notre étreinte.

"Rien est joué. Il y a peut-être une personne qui connait un remède, je dois la rencontrer bientôt. Tiens-bon, d'accord?"

**Maitre de Jeu** Mar 25 Mai - 21:02

Sa main reste sur ta joue, dans ta barbe, repoussant le moment où vous serez peut-être définitivement séparés.

"J'ai encore du temps, la maladie prend plusieurs jours avant d'être incapacitante, n'est-ce pas ? Ne va pas te mettre dans de nouveaux ennuis juste pour moi."

Sa main se déplace jusque sous ton oreille où elle fait la jonction de ta barbe et de tes cheveux, t'incitant à plier la tête pour mieux la sentir proche.

"Ne peux-tu m'emmener avec toi sur ta Marelle ?"

Ian Mer 26 Mai - 0:09

Je pose mon front contre le sien, son visage dans les mains.

"Mettre un pied sur la Marelle sans être du sang d'Ambre te tuerait. Et je ne sais pas quels effets aurait de te porter sur le tracé. C'est une épreuve qui me videra de toute mon énergie, si je faiblis, je te condamne. A moins..."

Je relève la tête pour la regarder dans les yeux, scrutant son regard comme si un indice s'y trouvait.

"A moins que tu ne sois de la famille, par le plus grand des hasards.

Nous avons encore quelques jours avant que de veritables effets s'annoncent, si tu devais être contaminée. Si le seul moyen qui nous reste est de passer l'epreuve avec toi à nouveau, je le ferai. Et réussirai."

**Maitre de Jeu** Mer 26 Mai - 9:48

Qu'elle soit de la famille du sang... Elle fait partie de la tienne, par ce lien qui vous unit depuis que tu l'as fait tienne et pourtant ce n'est pas cela qui compte.

Tes paroles font aussi leur chemin dans sa tête et elle ferme les yeux. Lorsqu'elle les réouvre, c'est attendrie par la douceur de tes yeux.

"Tu as raison, laissons le temps nous dire ce qu'il en est réellement. Il est peut-être trop tôt pour penser au pire."

Elle te repousse lentement.

"Va maintenant, tu as un camp à protéger et une armée à diriger. Ne t'inquiète pas pour moi pour l'instant et pense à tous les hommes qui croient en toi."

Elle recule d'un pas, repoussant le moment de te quitter des yeux.

Ian Mer 26 Mai - 21:03

Mon visage reprend un air serein, confiant. Même si j'ignore ce que l'avenir nous réserve. Mais si je peux disparaitre comme Corwin dans la Galerie des Miroirs. J'ai confiance. Je ne crois pas aux scénarios sans issue acceptable possible.

Juste un salut militaire, comme si de rien n'était. Et je m'éloigne vite avant de ne plus en avoir la force.

Je retourne dans ma tente, je ne devrais pas avoir de problèmes à ce qu'on me laisse seul. Je dois prévenir Bénédict.

Ian Mar 1 Juin - 20:26

La conversation terminée, je demande à ce qu'un griffon soit préparé d'ici 2 heures 30. Je previens que je m'apprête à jeter le corps du malade dans une zone d'abysse, puis la tache accomplie je ferai ensuite le necessaire pour que le camp fonctionne correctement en mon absence avant de partir pour le Palais.

**Maitre de Jeu** Mer 2 Juin - 9:57

Tu fais ce qui doit l'être, projetant le mort et ensuite le griffon tué dans le trou d'abysse, avant de te rendre compte que tes vêtement sont sans doute aussi souillés par le contact même partiel avec le défunt. Tes habits font donc le même voyage vers l'infini et tu dois attendre l'aller-retour de ton griffon et son chevaucheur vers le camp pour récupérer des habits sains.

Cela te permet d'observer de près et en toute tranquilité le trou de réalité fait par le crachat abyssal des dragons. Tu retrouves ici le même type de produit que celui dans la douve de Mahaul. Ta main d'acier ne l'oublie pas.

Les vêtements arrivent et, après un saut dans ton armée, tu prends un griffon pour Ambre.

La tour d'envol est déserte et le chemin dégagé vers les entrailles du château et sa Marelle.

Ian Mer 2 Juin - 20:32

C'est en vérité la première fois que j'emprunte ce chemin, sans avoir à passer par les dédales du Kolvir. La première fois que je vais passer la Marelle du Palais, d'ailleurs. Même maintenant, je me demande encore quelque était cet endroit où Brand m'avait emmené pour me faire passer l'épreuve...

Cela fait bien longtemps que je l'ai passée, d'ailleurs.

Si on dit des épreuves terribles qui mène à de grandes recompenses qu'on en garde que le meilleur, pour moi, la Marelle déroge à la règle. Cette épreuve est dure. Elle m'avait vidé de tout : force, énergie, et presque entièrement de ma volonté. Je me demande vraiment si elle me paraitra plus facile maintenant que j'ai un peu plus de bouteille.

Je descends jusqu'au premier étage, puis gagne la salle où son stockée les quelques lanternes avant d'entamer la descente interminable de l'escalier qui plonge dans le Kolvir, puis parcours les galeries menant jusqu'à la salle de la Marelle.

**Maitre de Jeu** Lun 7 Juin - 10:50

La Marelle est là, derrière la porte laissée entrouverte, sans doute à ton attention, pour limiter les endroits où tu pourrais poser la main. Une odeur flotte dans l'air te faisnat penser que des personnes sont restés dans la pièce non aérée durant un moment. Une garde était-elle positionnée en cet endroit que ton arrivée a chassée ?

La vision du dessin te tire de ta rêverie, tellement il est hypnotique à qui l'observe trop longtemps. Serait-il possible qu'il puisse t'attirer vers lui si tu n'avais une volonté supérieure par rapport aux Ombres ?

Ian Lun 7 Juin - 17:29

Je marche lentement dans l'obscurité, éclairé en contre plongé de la lumière bleuté et dansante, jusqu'au début du tracé.

Arrivé en position, je prends une grande inspiration, et souffle longuement. Les sensations me reviennent, je me revois clairement, il y a temps d'années, nerveux à l'idée d'affronter le rite initiatique, mais impatient de me rapprocher de mes ainés en acquérant le contrôle sur les Ombres.

Si je sais que je suis capable d'arriver au bout, je m'imagine portant une personne sur le dos. L'appréhension monte à cette idée.

Avancer, sans s'arrêter, jusqu'au centre....

Je lève un pied au dessus du tracé lumineux, ferme les yeux un moment, puis les rouvre. Et d'un pas volontaire, j'entame la marche.

**Maitre de Jeu** Mar 8 Juin - 13:37

On dit souvent que c'est le premier pas qui coûte, mais avec la Marelle ce serait plutôt le dernier qui importe.

Ton pied sur le tracé active le contact avec l'artefact son énergie sinsinuant lentement dans ton corps. C'est ton deuxième pas qui effectue la circulation de l'énergie. A partir de là, la suite se trouve devant toi.

Tu ne te souvenais qu'avec difficulté des sensations éprouvées sur la Marelle, mais en cet instant elles te revienennt comme si c'était hier. Quoique... Un picottement bizarre existe en plus, comme si des fourmis se promenaient dans tout ton corps. Logiquement cette portion du tracé devrait être presque indolore, voire banale.

Quoi qu'il en soit, tu n'as plus le choix et avances d'un bon train vers le premier Voile.

Un Voile inoccent, dont la seule chose à craindre est de se laisser distraire par les images issues de ton passé. Lorsqu'elles affluent, tu essaies d'en faire abstraction, même si cela n'est pas toujours facile.

La passerelle du Voyager ; Une chevauchée entre les Ombres ; Méréas dans son laboratoire ; Un tir de barrage pour chasser des ennemis en surnombre ; Suspendu au pont d'entrée de Mahaul ; Un combat d'entraînement en Ambre ; Un vol à dos de griffon ; Hayase à l'apprentissage ; La Marelle de Rebma ; Les bougies de Soutbou fondant lentement ;...

Et puis, tu te sens subitement mal. Alors que les images défilent, kaléïdoscope de tes souvenirs, tu as comme une envie de vomir. Cela vient de tout ton corps, pas rien que de ton estomac, comme si tout ce qui est en toi désire sortir. Cela en plein dans le premier Voile, là où il est déjà difficile de faire abstraction du décor changeant et de suivre une ligne sur le sol.

Devant toi, le Serpent à l'oeil unique, ondulant dans ta direction, sa langue bifide t'invitant à le suivre.

Ian Mar 8 Juin - 18:33

Je garde les machoires serrées pour lutter contre la nausée, focalisant mes efforts sur le franchissement du voile et essayer de passer outre ma douleur, et malgré la tétanie partielle de mes muscles, à la vision du Serpent je tente de dégainer mon sabre.

*Tu-veux que je te suive, hein? Je vais te faire LIBERER MA MERE, ordure rempante!*

Une petite pensée, une veilleuse dans l'obscurité, comme une garde fou dans le brouillard, vient me rappeler que si je mets un pied en dehors du tracé, c'est la fin. Mais où-est elle c'est foutue ligne qui semble se dérober de mes pieds sous ces images incessentes? Mon regard passe tour à tour de la Puissance perfide à l'endroit où je pose mon prochain pas, qui semble tellement couter.

**Maitre de Jeu** Mer 9 Juin - 18:31

Si ton corps semble se rebeller, te faisant suer, te crispant et te donnant le goût de la bile dans la bouche, ta haîne du Serpent te permet de focaliser ton esprit sur lui et avancer malgré la difficulté physique et psychique. Le Voile se déchire et tu retrouves le tracé bien visible autour de toi. La douleur n'a cependant pas disparue et tu te soulagerais bien en crachant ce que tu as en bouche. Mais qui sait si du sang ne s'est pas joint à la bile ? Son rejet serait fâcheux en cet instant.

Tu transpires abondamment alors que les flamèches d'énergie te lèchent les genoux. La haine partiellement disparue, un malaise te prend, en plus de la douleur de ton corps, te donnant l'impression que la salle tourne sur elle-même. Lever le pied et le poser plus loin sans trembler ni tomber par manque d'équilibre est un vrai challenge. Et pourtant il ne s'agit encore que du début du voyage. Si tu avais pris Hayase avec toi pour cette traversée, elle aurait sans aucun doute été vouée à l'échec.

Sur le pourtour du tracé, tu vois Bénédict qui t'observe en silence.

Ian Mer 9 Juin - 19:14

En nage et les yeux perdus dans le vague quand le tournis devient trop fort, haletant, je m'efforce de ravaler le liquide qui m'emplit la bouche. Je transfère mon poids d'un pied à l'autre précautionneusement, économise mes forces avant le second voile autant que faire se peut, si mon foutu pied voulait bien obéir et décoller du tracé comme je le voudrais... Au final, j'avance comme par à-coups, mais jamais sans m'arrêter vraiment.

En d'autres temps j'aurais surement fait plus attention à ma posture et gestes à la vue de Bénédict, mais là je n'ai cure de l'impression que je donne. Tout ce qui m'importe est de ne pas tomber.

**Maitre de Jeu** Jeu 10 Juin - 14:15

Tu prends sur ton endurance et ton calme pour contrer les réactions de ton corps. Il ne te ménage cependant pas et plusieurs fois tu te tords de douleur, avançant par obligation, mais plié en deux. Il faut pourtant que cela passe avant d'arriver au deuxième et surtout au troisième voile.

Tu perds ton sens de l'orientation à voir tout tourner autour de toi. Impossible d'appréhender l'entrée dans le Voile, impossible de savoir où tu en es. Tu donnerais beaucoup pour ne pas être ici, pour être malade dans un lit douillet, pour femer les yeux et prendre la peine de te reposer, sans nausée.

Mais cette option n'est pas pour toi et lorsque les flamèches montent à ta taille tu attaques le deuxième voile.

A tes pieds, les dalles de pierre sur lesquelles la Marelle est tracée commencent à fumer. Un pas plus loin, elles se craquèlent. Encore un pas et elles se fissurent. Toute la salle semble soumise à une décrépitude accélérée, jusqu'à ce que les dalles s'effondrent sur leur poids, ne laissant que poussière flottant dans le vide. Tu sens au niveau de ton pied, posé sur la ligne lumineuse, l'absence de soutient en dehors du trait. Tu ne marche plus sur le sol mais au dessus du vide, sur un fil d'énergie posé au dessus de l'espace noir et infini. Tu sens le poids de ton corps réaliser une courbure sur le fil, tel un funambule traversant une rivière entre deux berges. A ceci près que le funambule devrait être malade et ne pas disposer de balancier.

Tes déplacements lents, l'angle de ton corps, l'absence de soutien autour de toi, cela te fait trembler pour garder ton équilibre. Tel un funambule, tu vois ton pied posé sur le trait se déplacer de gauche à droite sur son fil, t'obligeant à user de tes bras, tels des balanciers, pour ne pas tomber, donnant l'impression à qui t'observe de vouloir t'envoler. Si ton déséquilibre latéral se poursuit, la chute est inévitable. Si tu essaies de te fixer pour rétablir ton équilibre et calmer le mouvement de la corde, tu enfreindras la première règle : Toujours avancer.

Ian Jeu 10 Juin - 17:03

Pas le temps de me demander le pourquoi de cette nouvelle épreuve, je l'accepte. Saturation de la douleur, des sens, des informations, du stress...

Le conscient décroche et je dois m'en remettre à mes réflexes de dueliste, acquis à travailler mon jeu de jambe et certaines acrobaties. Mes pieds tentent de se jetter un peu plus loin et plus rapidement pour gagner en inertie, ralentir l'oscillation sur le fil lumineux.

A chaque pas je me demande si ce ne sera pas la dernier. Foutre, je vais vraiment crever ainsi?

**Maitre de Jeu** Ven 11 Juin - 15:51

Avec le déséquilibre en cours, le malaise, les douleurs musculaires, le ralentissement des déplacements lié à la Marelle, ta force, bien que supérieure à la normale d'Ambre, ne te permet pas de réaliser les grands pas stabilisateurs que tu souhaitais. Tu manques ainsi la corde de lumière et bascule dans le vide.

Ta chute lente dûe au facteur de frottement de la Marelle te permet d'agir avec tes bras et d'attraper d'une main, puis de l'autre, le fil qui bouge et rebondit de manière chaotique sous l'effet de ta chute.

Après des soubressauts anarchiques où tu ne peux que t'accrocher, la corde diminue d'amplitude, se dirigeant vers l'équilibre.

En dessous de toi, tu sens comme un courant d'air qui augmente d'intensité.

Ian Lun 14 Juin - 6:13

L'adrenaline de celui qui sent la lame froide de la faucheuse ralentit tout. L'esprit s'emballe dans un effort déséspéré de suvie. Alors que je trébuche et me rattrape, je ne pense qu'à continuer à avancer, que ce soit avec les bras, ou même les dents s'il le faut. Puis quand je ne peux que rester accroché, mon esprit continue sur sa lancée, réflechissant en un flash de clarté.

Non, ce doit être encore une illusion, une épreuve. Je dois encore être en train de marcher sur le tracé.
Pourtant tout cela a l'air si réél...

Puis j'ai comme une impression de déjà vu.

Je commence à me souvenir de la dernière fois où j'étais dans une situation similaire. Sur le pont au dessus des Abysses. J'en avais puisé dans ma haine pour continuer au bout. Je vois un peu mieux maintenant ce que cela m'a couté. Je me sens plus fort maintenant, mais serais-je capable de m'en sortir sans en être transformé à nouveau? Ce souffle qui gagne en puissance en dessous de moi, est-ce ma colère qui menace de m'emporter?

Je commence un mouvement de balancier avec mes jambes, ainsi suspendu à un fil au dessus d'un vide vertigineux, et tente de remettre mes pieds sur le fil par moi même, avant que le souffle ne devienne trop fort, et me déséquilibre ou me fasse lacher prise.

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