Re: Les mondes du Labyrinthe (Ian)

Ian Mer 13 Jan - 1:50

Tout en marchant dans les couloirs obscurs je lève une main.

"C'est déjà plus que ce qu'ils auraient voulu nous laisser apprendre il me semble. Maintenant, il va falloir convoquer un conseil supramonde, et savoir ce que nous devons faire avec cette nouvelle Ombre, en proie à une guerre. Aurions nous même le droit d'intervenir? Nous n'avons aucune idée de leur situation. Peut-être pourrions nous au moins chercher à en savoir un peu plus en questionnant les émissaires.

Vos avis?"

**Maitre de Jeu** Mer 13 Jan - 10:43

"Je vous suis en ce sens. Mais s'il existe un différent entre les deux peuplades de ce monde, devons-nous les aider à faire la paix ou choisir un camp pour forcer la reddition de l'autre ? Si le deuxième choix est envisagé, il serait bon de prendre contact avec l'autre faction avant d'avoir dévoilé toutes nos connaissances à des émissaires qui seront peut-être ensuite du mauvais côté."

Hayase appuie les paroles de Fijon de la tête.

Ian Jeu 14 Jan - 12:23

J'acquiesce également, mais avec un bémol.

"Qui a parlé de tout dévoiler à leurs émissaires? Mais je suis d'accord, il faut en savoir plus sur qui ils combattent et pourquoi."

Une pause.

"Une tâche d'espionnage, en somme."

Je regarde par dessus mon épaule en direction de Fijon et de ses compères, d'un regard faussement innocent.

**Maitre de Jeu** Jeu 14 Jan - 16:41

Fijon acquiesce, tout en commentant.

"Nous ne sommes cependant pas les mieux équipés pour nous masquer dans le sable ou sous terre. Peut-être avez-vous une solution pour parfaire notre invisibilité dans ce domaine ?"

Ian Ven 15 Jan - 15:50

Je dodeline de la tête, insatisfait de mon plan jusque là.

"J'ai quelques idées mais aucunes certitudes. On peut essayer de travailler à quelques capes de camouflage par exemple.

Pour le moment essayons de voir ce que nous pouvons apprendre des émissaires sans avoir trop à leur montrer. Soutirer des informations sans rien dévoiler en retour est un passe-temps familial, je devrais pouvoir me débrouiller. Nous pouvons dans le même temps faire les préparatifs pour cette mission."

Je garde un air songeur durant le reste du trajet. Si je pouvais prendre un contrôle plus poussé de cet amas d'ombre, tous ces problèmes seraient rendus caduques. Je compte bien passer un peu de temps au centre du labyrinthe dans un premier temps, me concentrer sur mes sensations de ce monde auquel je suis lié, voir si je puis en tirer un quelconque indice sur la marche à suivre.

**Maitre de Jeu** Lun 18 Jan - 10:41

Tu laisses Hayase escorter les Gayatides jusqu'au Temple Noir, bifurquant vers le centre du labyrinthe.

Revenir là où ta vie et ces mondes basculèrent te fait réprimer un frisson. Ta main fantôme te gratte soudainement et tu dois prendre sur toi pour revenir à des sensations naturelles.

L'endroit est désert et l'autel sur lequel reposait le coeur noir n'est plus que souillé de la cire fondue que tu avais utilisée pour essayer de le contenir.

Ian Mar 19 Jan - 9:32

Le visage encore grimaçant, je marche le long des murs, glissant ma main valide le long de ces derniers. Mes doigts passent parfois sur des entailles et chacune fait resurgir un flash. Des visages translucides et cadavériques à la lueur des flammes. Mes sabres dessinant des éclairs d'argent. Des étincelles sur les murs lorsque mes lames s'y heurtent. Mon souffle court. Les battements frénétiques et sourds de mon coeur.

Revenant au centre de la pièce, je me mets de trois-quart devant l'autel, le visage grave, tirant sur le dégoût, et le regard porté sur les traces de cires.
Je prends finalement une grande inspiration, levant mon nez au plafond et fermant les yeux, recréant l'exercice de méditation de l'Arbre du Toutvenant, maintenant disparu, mettant à l'épreuve mon contrôle sur l'ensemble des Ombres du Labyrinthe.

**Maitre de Jeu** Mar 19 Jan - 11:04

Depuis le centre premier de la réalité des divers mondes du labyrinthe, il t'est assez simple de laisser aller ton esprit dans les différents chemins qui mènent aux Ombres. Tu perçois Goa et sa reconstruction, Gaya et ses vertes étendues, Rega et son sable de toutes les couleurs. D'autres mondes se révèlent aussi à tes yeux, des mondes qui te sont encore inconnus, mais dont les paysages semblent fascinants, comme ce monde aux pierres flottantes peuplée d'êtres ailés.

Ton esprit peut presque les toucher et y poser les jalons d'une modification future, d'un apaisement ou d'une ouverture. Tu peux explorer ces mondes et en découvrir les richesses et les secrets, tout n'est question que de temps et d'énergie. Tu as les deux devant toi et ils seront bien usités si tu veux en gagner dans tes rencontres futures.

Ta voix peut se faire entendre des prêtres et devins de chaque monde, annoncer ta venue, encourager ton écoute. Ces mondes sont tiens.

Ian Mar 16 Fév - 19:25

La sensation est difficile à décrire et encore moins à contrôler. L'esprit ainsi lié aux Mondes, depuis le centre du labyrinthe les unissant, je perds la notion de moi en tant qu'individu.

Le temps devient diffus, tout devient proche et distant à la fois, et je me retrouve au milieu de la multitude de chaînes d'événements prenant place dans chaque univers, comme autant de dominos alignés, l'un prêt à faire tomber le suivant, pour former un mandala complexe et délicat dont le labyrinthe en serait le centre, et si vaste... crénom, si vaste!

Il me suffit d'enlever l'un de ces dominos ici, d'en changer de position là, faire tomber celui-ci. J'annonce ma venue, mets en place les évenements qui rendront chaque monde pacifique et prospère, déclenchés par mon arrivée dans ces Ombres. Chaque habitant saura bientôt que l'homme à la main argentée viendra pour leur apporter ce à quoi ils aspirent, et leur faire découvrir d'autres mondes, et les unir face à un danger bien plus grand, qui rode, depuis bien au delà de leur plan d'existence.

En changeant ainsi la position de l'echiquier à ma guise, serait-je en train de tricher? Non, je ne fais qu'accélerer un processus qui se serait tot ou tard mis en place. Et mieux vaut tôt. Alors pourquoi ai-je ce sentiment mêlant envie et culpabilité, cette sensation d'adrenaline, comme sur une corde raide, attiré du coté de la tentation et retenu par la morale?

Sentant chaque élément de ce micro multi-vers à travers moi, je finis par me rendre compte que mon attention fini toujours par se reporter sur quelque chose de particulier. Ou plutot quelqu'un.
Je pourrais chercher à savoir avec précision ce qu'elle pense de moi. Ses pensées les plus intimes. La voir dans le plus simple appareil. Il me suffirait de pousser, d'influer dans le bon sens. Cela serait si simple. Elle ne s'en rendrait peut-être même pas compte.

Mais je ne peux simplement décemment pas. Pas comme ça. Pas avec elle...

Cet exercice de contrôle sur les Mondes et sur moi-même est épuisant, plongeant dans les dernières reserves de mes facultés mentales. J'ai surement perdu toute notion de temps. Et pourtant, dans les limbes de cette transe, j'ai comme eu la sensation qu'il me serait possible de changer les mondes à ma guise, comme avec le Diamant de Munus. Si un tel objet existe pour ce monde, il me sera desormais facile de le trouver. Je veux gagner ce controle...

Oui, ces mondes sont miens.

**Maitre de Jeu** Mer 17 Fév - 11:17

Tu découvres en suivant les fils d'énergie tendus vers toi, ancrés en toi, les différents mondes auxquels tu auras accès. Tu places les pierres angulaires d'une relation et économie prospère, utilise les shamans, voyantes et autres gourous pour annoncer ta venue. Tu fais ouvrir d'anciens passages qui permettront la communication avec le labyrinthe, tu enclenches un processus qui couvre plusieurs mois, voire plusieurs années. Tu auras du temps devant toi, mais au final tu en gagneras. Il est plus facile d'être considéré comme le messie que comme l'inconnu.

Cette première manipulation des mondes qui sont désormais pleinement tiens, te fatigue plus qu'un footing de 100 km. Tu t'endors à même le sol, la faim ne pouvant trouver sa place dans ton esprit vidé.

Tes rêves te font errer dans ces mondes que tu as à peine vu dans un patchwork d'esprits, te donnant seulement l'occasion de les détailler. Elle aussi est présente dans ton sommeil, alors que tu flottes comme un fantôme au-dessus de son corps endormi, un fil partant de son coeur et glissant dans ta main. Qu'il serait simple de lui insuffler ce que tu désires...

La douleur du sol froid et dur se rappelle à toi et te tire de ton repos. La faim te tenaille, mais n'est-il pas mieux de poursuivre plus avant la disposition des forces que tu as entamée avant de rentrer te nourrir à foison ?

Ian Mer 17 Fév - 18:37

A mon reveil, je ne vois rien. J'ai laissé les torches se consumer jusqu'à l'extinction. Rien d'autre ce sol dur et froid.

En d'autres temps, j'aurai paniqué. Etre aveugle dans un labyrinthe n'est pas la meilleure situation, et sans la vue, ni marelle, ni atout.
Mais je n'ai pas besoin de voir mon chemin, je peux le ressentir. C'est une sensation enivrante. Une drogue, peut-être. Fais attention, Ian.

Tiraillé par la faim, rien que me mettre debout semble demander un effort. Devrais-je rentrer ou me contenter de ce que je pourrai trouver (faire apparaitre?) dans ce dédale? Hm, tentons une experience, en cas d'échec, je rentre.

Et si plutot, que de manipuler les probabilités et bouger les dominos, je pouvais changer la réalité elle même, comme avec le diamant de Munus? Essayons avec un foci pour commencer, quelque chose concentrant des lignes de force, quelque chose de puissant dans ce monde : Doedsfall. Je vois les lignes qui vont et qui viennent de ma main métallique... et si je pouvais les manipuler? J'essaye de faire apparaitre dans mon sac laissé à l'entrée de la pièce centrale, de l'eau et de la nourriture, assez pour me sustenter.

**Maitre de Jeu** Jeu 18 Fév - 10:59

Tu essaies de triturer les lignes de forces pour faire apparaître l'inexistant, comme lors d'une marche en Ombre, mais sans bouger. Tu prends ton sac et constate avec dépit qu'il n'en a rien été. Il est toujours aussi vide, si ce n'est les bougies de secours que tu as toujours avec toi.

Ian Jeu 18 Fév - 17:26

Les gargouillis de mon ventre affamés viennent commenter cet échec. Je rallume une bougie de secours, me permettant avec la vue retrouvée de tomber par chances sur quelques champignons comestibles. Frugal, mais au moins j'ai quelque chose dans le ventre.

Assis en tailleur contre le mur d'un couloir en mastiquant, décortiquant l'expérience dans mon esprit, certains passages semblent se déformer, ce que je mets sur le compte de la fatigue. C'est aux premières hallucinations que je regarde avec méfiance le n'ième champignon à moitié entamé dans ma main.

"Oops..."

S'en suivent une série de vision de fils, de toiles, de Labyrinthe, la sensation d'être à la fois seul et enfermé, tout en étant une multitude et la prison elle même. Et j'ai cette curieuse impression que les mondes, non, le Labyrinthe? cherche à entrer en contact avec moi. Bref, je délire.

Mais quand je reprends mes esprits, encore un peu groggi et sous l'effet des champignons, j'ai comme le sentiment d'avoir compris comment faire. Je recommence donc, mais je dois porter ma main valide sur la moitié de mon visage gauche, y appuyant très fort, parcequ'elle semble vouloir à tout prix se désolidariser pour aller faire un jogging le long des couloirs, ce qui ne ferait pas plaisir à l'élémentaire à lunettes. Mais je digresse. Tenant debout comme je peux, je mets ma main argentée devant moi, et je les fais apparaitre, dans la salle centrale, toute la nourriture dont j'ai envie...

**Maitre de Jeu** Ven 19 Fév - 10:52

Tu as l'impression que la piece tourne sur elle même, changeant d'étage à grande vitesse et lorsqu'un petit 'Ding' se fait entendre, le fumet d'un repas tout chaud sorti du four titille tes narines. Gibier, coq au vin, tomates farcies et une profusion d'autres aliments crus ou cuits sont présents à même le sol. Une table et des chaises auraient été les bienvenus.

Ian Ven 19 Fév - 17:54

Allongé au milieu des os de poulets, des assiettes vides et des gobelets renversés, je m'essuie la bouche du revers de la main et laisse un soupire de satisfaction. J'ai surement l'air d'un porc, mais un porc heureux. Cependant à mesure que les effets de la drogue s'estompe, je reprends peu à peu conscience de la bienséance, et avec un peu de honte, constate la situation dans laquelle je suis. Pas bien glorieux.

Je ferme les yeux, lève une main devant moi, et quand je les ouvre à nouveau, je devrais me trouver dans une pièce immaculée.

Il est temps de rentrer. Si j'ai maintenant tout pouvoir dans cet amas d'Ombre, je ferai ce que les Dieux ne font jamais. Demander l'avis de leurs suivants avant d'exercer leur puissance.

**Maitre de Jeu** Lun 22 Fév - 11:00

Tu rejoins le temple noir sans problème.

Ian Lun 22 Fév - 16:10

Je salue les gardes à l'entrée du Puits dans mes habits crasseux, et monte les 44 marches de pierre qui conduisent au temple lui même. Je dois mettre la main devant mes yeux en retrouvant la lumière du soleil dans laquelle baigne le couloir, ébloui après tant de temps passé dans l'obscurité. Combien de temps exactement? Où se trouve Hayase? et les emissaires?

Il me suffit de fermer les yeux et de lire la toile d'energie de Goa pour en connaitre la réponse.

**Maitre de Jeu** Lun 22 Fév - 16:30

Les émissaires sont séparés, l'un étant resté au Temple alors que l'autre visite le continent. Hayase entraîne les plus jeunes recrues. Le Temple essaie lentement de retrouver de sa splendeur.

Ian Lun 22 Fév - 18:43

De nouveau dans ma chambre, je passe ceremonieusement tunique et pantalon sur mon corps maintenant lavé. Passant l'epaisse ceinture de corde blanche autour de ma taille avec la lenteur d'un perfectionniste, je finis par y nouer mes deux sabres. Puis je m'agenouille, au centre de ma chambre, fermant les yeux, prenant de profondes et regulières inspirations avant l'effort mental.

...

A travers le continent, la même scène se répète : le paysan courbé sur ses champs se redresse. Le pêcheur sur le lac lèvent son regard de la surface de l'eau au ciel. L'homme de ville perdu dans la foule du bazar s'interrompt dans son marchandage. Les élèves qui s'entrainent sur la terrasse arrêtent leur combat, questionnant Hayase-sensei de leur mines inquiètes. Il y a quelque chose particulier dans l'air.

Tous se retournent quand le vent se lève, se met à siffler, vibrer, gronder, avant d'éclater en un son de cor, grave et puissant, si proche et si lointain... puis s'éteint. Tous entendent alors cette même voix venu des cieux, lente, profonde, se scindant à chaque mot en échos semblant venir d'autres voix, chaque répétition un peu moins forte, pour finir en chuchotements.

"PEUPLE DE GOA...

LE TEMPS DES PEINES TOUCHE A SA FIN...

CELUI QUI APPORTA LA DESTRUCTION D'UNE ERE VA DONNER LE JOUR A UNE NOUVELLE....

ET FAIRE RENAITRE LE TEMPLE NOIR DE SES CENDRES..."

Et tous auraient juré que ce nuage dans le ciel avait pris la forme d'une salamandre, parée de feux pourpres et dorés sous les couleurs du soleil couchant.

...

Je me lève, lentement, reprenant mes esprits et accusant le début de fatigue, avant de me diriger vers la Terrasse du Levant, là où jadis je tins un rite funéraire.

**Maitre de Jeu** Mar 23 Fév - 10:49

Le soleil tombe sur l'horizon dans ton dos, la Terrasse du Levant est la première baignée par ses rayons et la première à connaître l'obscurité de la nuit. Alors que tu apparaît, plusieurs personnes ralentissent leur marche et te regardent, comme s'ils s'attendaient à voir un miracle se produire devant leurs yeux.

Ian Jeu 25 Fév - 1:49

Je garde le silence. Arrivant au bout de la terrasse, je continue mon chemin, descendant les grandes marches jusqu'au lac lui même. Mes pieds baignant dans l'eau, le bas de mon pantalon pourpre évasé flottant à la surface, je peux maintenant embrasser la plus grande partie du temple d'un seul regard, alors que le soleil se couche derrière lui.

J'attends ainsi silencieux et droit, sourd et aveugle à tout ce qu'il se passe autour de moi, que le ciel passe du pourpre au violet et que la première étoile fasse son apparition. Je lève alors Doedsfall vers le Temple. Soudain toutes les torches, toutes les lampes, toute source de lumière s'eteignent pour le plonger dans une noirceur éponyme.

Les clameurs de surprise (d'inquietude?) des élèves amassés se taisent rapidement, et s'en suit un long silence. Leur vue maitenant inutile, le reste de leurs sens s'aiguisent : le clapotis de l'eau prend en ampleur, les parfums d'encens caressent leurs narines, la chaleur des pierres chauffée au soleil se mêle à la fraicheur du vent sur leurs peaux en sueur. Mais ce que mon corps perçois en revanche, est entièrement noyé par le fait que je ressens cette partie de Goa tout entière en moi.

Je ne suis plus qu'une silouhette sombre, et seules des arabesques de rubis, pulsant d'une douce lumière, se détachent dans l'obscurité, retracant les contours de ma main tendue.

Si le sablier de ce Monde fait desormais partie de mon être, mon esprit est trop absorbé pour en suivre l'écoulement : les sables du temps semblent faire des bond, s'accèlerer, s'inverser à mesure que je retisse la toile de la réalité à ma guise. Il ne sert donc à rien de dire combien de temps je suis resté ainsi. Toujours est-il que peu à peu les pulsations pourpres se calment, perdent en intensité. Et quand la dernière lumière carmin se fond dans l'obscurité, arrive une seconde d'un silence parfait. Une seule.

Deux vasques de chaque coté de la Terrasse s'embrasent, suivies de deux autres, avant qu'une trainée de feu ne s'allume ainsi, dans un bruit de souffle accompagné d'un choeur de voix ébahies. Quand la Terrasse baigne entièrement dans une lumière nouvelle, d'autres gigantesques torches et lampes s'allument à diverse endroits de l'immense masse sombre, pour révéler un Temple Noir entièrement reconstruit, dans toute sa splendeur, dans un marbre noir éclatant, des bois laqués d'un rouge parfait... Plus aucune trace d'incendie, de ruine, mais une resplendissance retrouvée. Le Temple est même agrandi, s'élevant plus haut, trois grands et nouveaux étages tronant au centre, exprimant par cette nouvelle architecture que son role n'est plus de garder le Puits Sombre, et mais qu'il en est le prolongement.

La radiance ambrée des vasques se projette au loin sur le Lac du Matin, révèlant mon visage fatigué. La dernière chose dont je me souviens est de voir l'ile s'incliner à la verticale, le lac m'enssevelissant par le coté dans un bruit d'éclaboussure.

**Maitre de Jeu** Ven 26 Fév - 11:30

A ton réveil, tu es dans ton lit, torse nu, dans la chambre que tu as semblé rêver avant que le lac ne te dévore. Hayase est assise sur le bord de ta couche, veillant sur toi. Si tu as dû réguler les esprits des personnes présentes au temple afin qu'elles ne sombrent pas dans la folie lors de ta recréation de ton fief, tu n'as osé touché à celui de ta pupille, de peur que tes sentiments ne modifie d'autorité les siens. Elle est donc le témoin privilégié de tes pouvoirs, du contrôle que te donne la Marelle sur Ombre.

Te voyant ouvrir les yeux, elle pose ses doigts fermes et doux sur ta joue, déjà rassurée.

"Comment vas-tu ? Que s'est-il passé ? Qu'as-tu fait ?"

La crainte perce dans sa voix, sans nul reproche.

Ian Lun 1 Mar - 7:00

Ouvrant les yeux, je regarde lentement autour de moi. Je n'ai donc pas rêvé!

Je laisse ma tête reprendre sa place douillette sur le coussin, souriant, le regard encore embrumé, fixé sur elle. Cette série d'exercices mentaux m'a épuisé. Mais en cet instant fragile, je me verrais presque heureux.
Je réponds à sa caresse en passant un doigt valide le long de sa joue. Je profite, silencieux, de ce moment.

Quand je finis par lui répondre, ma voix est douce, encore un peu endormie.

"Le Labyrinthe et ses mondes font désormais... partie de moi. Je ne saurai l'expliquer."

Je ne bouge toujours pas un muscle de mon corps à moitié nu, mais tourne la tête pour regarder par la fenêtre, offrant une vue imprenable du Lac du Matin depuis les nouvelles hauteurs du temple.

"Je peux maintenant tout changer... Il me suffit de le vouloir."

Je regarde Hayase à nouveau, avec un peu plus d'énergie cette fois.

"Toi et moi sommes les seuls à nous rappeler ce qu'il s'est passé. J'ai du modifier la mémoire des autres pour éviter que ce miracle ne leur fasse perdre la raison. Pour eux, hier était la cérémonie d'inauguration du nouveau temple, rebâti après des mois d'efforts continus, sans aucun problème d'approvisionnement pour la reconstruction."

Une pause à nouveau, le temps que cette réalisation prenne ancrage chez elle. J'ai maintenant l'expression de celui qui veut faire garder un secret. Une pointe de doute quant à mon action transparait dans la complicité de la confidence.

"J'hésite quant à la marche à suivre. Je pourrais résoudre tous les maux de ce monde en ce qui paraitrait un claquement de doigt, mais je crains de travestir l'essence même de Goa..."

**Maitre de Jeu** Lun 1 Mar - 11:32

La vérité de tes mots rejoins ce qu'elle a observé, mais une chose la tracasse plus que tes pouvoirs, toi qui est déjà un fils de déesse.

"Pourquoi ? Pourquoi m'avoir épargnée dans ton nettoyage des esprits ? Pourquoi cette punition ?"

Tu ne doutes pas qu'elle a été effrayée de voir tous ces changements autour d'elle, avec personne pour confirmer le passé qu'elle était désormais seule à connaître. Les souvenirs communs qu'elle disposait avec ses proches ont été balayés par ta refonte, l'isolant plus que la mort suite à la libération des fantômes. La folie que tu as épargné aux autres, tu la lui as fait subir et elle ne le comprend pas, même si elle s'accroche à ta réalité.

Ian Lun 1 Mar - 17:06

Attristé, mes lèvres se pincent.

"Parce que je ne voulais pas perdre nos souvenirs communs. Parce que j'ai peur de ce que je pourrais faire si j'entrais dans ton esprit."

Je plonge dans ses yeux, avec toutes les implications de ma dernière phrase.

"Je peux encore changer tout ça. Je peux te faire tout oublier. Tout ce que nous avons partagé, tout ce que je t'ai causé, je peux le faire disparaitre. Et je peux te faire retrouver ta vie d'avant auprès des autres. Si tu le souhaites."

Aucun enthousiasme ne peut se lire sur mon visage.

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