Archère (Mhyn)

Après avoir laissé Darla en plein bois, à la limite de sa zone de chasse, vous faites demi-tour dans les bois pour prendre un autre chemin, loin de la zone de danger.

Plusieurs heures plus tard, vous arrivez sur un chemin de plus grande importance. Ici les patrouilles des Rangers sont plus nombreuses et vous vous sentez plus en sécurité qu'il y a peu, malgré les lambeaux de brouillards qui flottent dans l'air, rendant l'atmosphère un peu glauque.

Vous passez outre des postes de gardes tenues par les Rangers et situées contre les arbres. Vous devez montrer patte blanche pour pénétrer sur les terres de Lord Obel. Il vous est demandé de ne pas quitter la route, de nombreux pièges étant parsemés dans les bois pour se prémunir des indélicats.



Vous suivez scrupuleusement les directives et finissez par apercevoir dans les arbres des petites bulles de bois, pièces suspendues dans la forêt, reliées entre elles par des passerelles de cordes et de bois.



Un homme vous observe de haut et vous indique où vous pouvez laisser vos chevaux. Un palefrenier s'en occupe sur place, tandis qu'un Ranger transmet une lettre cachetée à destination de Lord Obel.

Une fois transmise, vous ne mettez pas longtemps à le voir apparaître. Il ne ressemble pas, mais alors pas du tout à l'image mentale que tu t'en faisais, au seul nom de son titre.



Descendu de son arbre par saut une fois à une hauteur raisonnable, il te regarde de pied en cape, avant de te prendre dans ses bras, sous un étonnement amusé des Rangers.

"Haa !! Dire que ce vieux coquin de Julian m'a si longtemps caché qu'il avait une fille ! Qui plus est pas désagréable à regarder."

Il te lâche et te pince les fesses, avant de se retourner pour rejoindre une échelle de corde.

"Venez, Mhyn-nione, on va fêter cela !"

Il se retourne une fois vers les Rangers.

"Venez aussi les gars, vous avez sans doute bien mérité un petit remontant."

Ils ne se font pas prier et suivent ce Lord des bois.

Il opte donc pour un arc recurve dont il détermine la taille exacte selon celle de ton avant-bras. La présence de plastron, presqu'obligatoire pour une femme, n'est pas nécessaire pour toi portant déjà une armure.

En attendant d'en savoir plus sur ton arc et la qualité nécessaire dont il devra disposer, il te fourni déjà une dragonne, une palette à ta taille et un carquois muni de flèches.



A ta réaction face à son ornementation et son symbole, il répond simplement.

"Vous m'en voyez désolé, mais pour l'instant, il convient que l'on sache que vous êtes sous la protection de Lord Obel. Vous pourrez toujours demander une création originale à un artisan du cuir une fois de retour à Ambre ou dans les Ombres."

Si le bois est sa spécialité, tu te doutes que ce n'est pas le cas pour le cuir. Il doit se fournir en vrac ou sur commande.

"Je vais vous demander de soulever ces rochers. Du plus petit au plus grand. Dites-moi quand cela commence à être difficile, cela me donnera une idée de la pression que je peux mettre dans votre arc."

Tu soulèves les premiers rochers, mais ne va pas très loin dans la série qu'il te propose. Sans te considérer comme faible, tu vois qu'il te juge comme très moyenne dans tes capacités musculaires.

"Prenez ce rocher et gardez le à bout de bras le plus longtemps possible."

Tu t'exécute et désire ardemment faire meilleure figure. Tu tiens au mieux de tes possibilités, ce qui te vaut un sourire de Negus. A moins que ce ne soit dû à l'arrivée discrète derrière toi d'Henry, qui te donne une tappe dans le dos, brisant ta concentration et ton endurance et te faisant lâcher la pierre, presque sur tes pieds.

"Negus te fait ranger ses rochers !? Il n'a pas d'ordre et profite toujours des femmes qui passent pour leur faire faire du nettoyage !"

Il sourit, tout en saluant cordialement le créateur d'arcs. Il s'assied ensuite sur un des plus gros rocher, s'allume une pipe dont une part de l'herbe bourrée dépasse et s'envole aux premières taf. Il semble avoir bien récupéré de sa soirée arrosée.

Il prend la réponse de normand telle qu'elle est et t'accorde un repos.

Durant les jours qui suivent, il t'apprend à profiter de tes déséquilibres, à tirer avec le vent dans différentes positions. Jusqu'à ce que Negus te convie à tester l'arc fait pour ton bras.

Directement tu sens la différence, l'arme épouse ton bras, t'évitant de subir la douleur cuisante de la corde lorsqu'il pivote un peu. Tu dois exercer une traction plus importante pour le bander, mais la flèche file plus droit, plus vite. Au final vous êtes tous trois content du résultat. L'arc est simple, sans fioriture et il n'attirerait pas l'oeil d'un voleur ou d'un connaisseur.

"Cela vous convient ?" s'inquiète Negus.

A peine à cheval, il donne le signal de l'assaut en lançant sa propre monture au galop. Autant pour ta remarque.

Tout comme son escorte, tu ne peux que le suivre, tandis qu'il prend la direction de la position estimée de l'adversaire.

Vous quittez rapidement le chemin pour un sentier où il ne peut soutenir qu'un trot sans risquer de pattes de son cheval. Cela vous permet de vous rassembler, bien qu'avançant seulement à deux de front.

Votre chevauchée dure une heure quand il ralentit et s'arrête. Il saute au sol et s'accroupi près d'une mare noire, trouée effectuée dans la forêt, clairière non naturelle s'il en est.

"Voici ce que ces dragons laissent comme trace dans la forêt de ton père, demoiselle. Traîner c'est accepter que le tissus d'Arden soit attaqué par cette mite géante."

Il prend un bâton qu'il pose dans le liquide visqueux, comme du pétrole, si ce n'est que le pétrole ne monte pas sur le bois qu'on place sur lui. Henry se recule, laissant le bois se faire avaler par la masse noire.

"N'y placez jamais un pied ou coupez-vous la jambe immédiatement." dit-il à destination de ses hommes et de toi.

J'acquiesse aux dires d'Henry. Il sait manifestement ce qu'il fait et connait son domaine.
Je ne peux que le suivre sachant qu'effectivement il faut faire vite.
Arden se meurt et je ne puis l'accepter. Tant pis pour mes leçons de tir à l'arc, elles attendront un moment plus calme et serein.
Consciente du peu de talent que je possède en matière de chose étrange, j'imagine que la Marelle ne me sera pour le moment d'aucun secours pour nettoyer Arden.
Mon père y aurait déjà pourvu.
Mais je ne suis pas non plus aveugle ni cul de jatte. Je focalise mon énergie sur mon pouvoir et fais en sorte que la chance nous sourit jusqu'à atteindre notre but en nous facilitant le trajet au mieux de mes capacités.

Un piège. Une attaque si bien orchestrée n'aurait pas laisser une échappatoire possible si ce n'est pour entraîner ses victimes dans une embuscade.

"Henry, c'est un piège !" crié-je.

J'imagine que la carapace de mon agresseur déviera toute fléche, le choix de nos ennemis montrant qu'ils nous connaissent ainsi que nos armes. Mais je ne suis pas ranger et j'ai une nette préférence pour Toleana. Je dégaine donc et engage le combat. J'évite tout d'abord sa charge et profite de quelques passes pour le tenir à distance et déterminer un point faible sur lequel je me concentre.