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Mhyn - Chapitre I

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Mhyn - Chapitre I Empty Mhyn - Chapitre I

Message  Méréas Lun 29 Déc - 15:35

Ironie du sort, avoir une telle espérance de vie et mourir si jeune. Le centaure réussi à m'acculer contre la haute muraille de la forteresse sans possibilité de fuite. En tant que stratège accomplie je savais que je n'avais aucune chance de m'en sortir et l'horizon aussi plat que le pays du même nom ne laissait aucun renfort apparaître. Ma rapière détourna une fois de plus sa hallebarde mais son poids et sa puissance jouaient en sa faveur. Tout n’était qu’une question de minutes voir de secondes. Freud a dit : « C’est aux derniers moments de sa vie qu’on la revoit passer entièrement et que l’on trouve les réponses à toutes les questions qu’on a pu se poser ». Dans mon cas je ne voyais que le cadavre putréfiant que j’allais devenir. Le centaure tenta une fois de plus une attaque de coté tout en puissance. J’esquivais la lame de nouveau mais avec moins de promptitude. Je n’ignorais pas que je n’avais pas l’endurance de mes pairs et malgré l’entrainement rigoureux auquel je fus soumise, je ne pouvais rivaliser avec une montagne de muscle comme Ychtghur.

Tel était le nom de la créature que j’affrontais. Il riait, il savait la victoire à sa portée, il n’en avait jamais douté. Ce n’est qu’à cet instant que je m’aperçue qu’il jouait avec moi tel un chat. Ce fut là son erreur, à la guerre on ne joue pas. Il fendit l’air en brandissant son arme au dessus de sa tête laissant ses organes vitaux sans défense. J’allais porter une attaque de pointe mais je me retins aux derniers moments.

Flashback, je suis dans une cour d’une demeure mérovingienne. Des hommes et des femmes en armes s’entraînent. J’en fais partie. Mon instructeur est vêtu d’une armure lourde en plaque. Sa claymore qu’il manie à deux mains est leste et précise. Le combat dure depuis 22 min et ma fatigue est réelle. Le maître d’arme décide de mettre un terme à l’entraînement en tentant une dernière attaque, il lève sa lame laissant une large ouverture, je m’y engouffre, stupide. Sans comprendre comment, je me retrouve à terre et dans un vrai combat ma tête aurait gît à mes cotés. « Toujours se méfier des ouvertures trop évidentes » m’a-t-il confié à mon réveil.

Ychtghur se cabra mais ses sabots frappèrent le vide. Stupéfait, il se laissa retomber et de rage tenta une taillade visant simplement à me couper en deux. Un pas de coté, sa hallebarde ne rencontra que la terre. Deux gestes, le premier est un pied sur le manche de son arme prenant appui et m’élançant vers son cœur. Le deuxième, ma fine lame qui pénètre entre les côtes transperçant l’organe essentiel à toute vie. Le centaure s’effondre sans avoir le temps de comprendre.

Quelle jouissance de respirer. Mais je ne pouvais alors en profiter. Le danger immédiat était écarté mais la forteresse dans mon dos restait menaçante. J’étais exténuée et pourtant il fallait que j’y pénètre. Le seigneur des lieux avait bien fait les choses et surtout bien choisi ses gardiens. Les pierres du château me rappelaient étrangement les ruines qui trônaient au dessus de mon village natal, Rentoben, situé dans une vallée des Alpes sur Terre. Cette précision peut faire sourire mais elle est nécessaire. J’allais souvent jouer dans ces ruines avec mon frère.

Pas le temps aux souvenirs, je contournai la muraille jusqu’au pont levis, gardé bien sur. Cette fois de simples hommes d’armes mais expérimentés. Sûrs , vigilants ils ne faisaient pas décoration. La nuit allait bientôt tomber et une fois de plus elle serait mon alliée. Le dos contre la pierre froide, recouverte de ma cape de lin foncée, je me faisais petite et prenais quelques instants de repos. L’obscurité fut suivie de mon intrusion discrète dans la place forte. Quelle folie ! Une spadassin contre une armée. Mon héritage ne suffirait pas à cet instant à assurer ma survie. Le coeur a ses raisons que la raison ne connait pas. Je n’ai jamais aimé les maximes et proverbes, pourtant je dois admettre que parfois ils prennent tout leur sens. La promesse d’une retrouvaille est dans les entrailles rocheuses de la bâtisse. Une retrouvaille que j’espère depuis des siècles.
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