Goupil - Chapitre III

Méréas Mer 6 Mar - 16:02

suite ... (j'ai encore à ajouter)

Goupil serra un peu plus la formation de cavaliers après s'être assuré que rien ne rodait derrière le bosquet d'arbre qui pourtant aurait fait une base idéale pour une embuscade.

"Alors mon vaillant protecteur ? Rien ?
Je vous l'avais dis. La princesse Florimel s'amusait depuis le début du voyage à rendre ridicules ses instincts paranoïques. Mais peu lui importait, le prince Bénédict lui avait confié une mission, il l'accomplissait comme à l'accoutumée.

- Prudence est mère de sureté.

- Vous allez finir à l'asile. Venez donc chevaucher près de moi que j'en apprenne un peu plus sur vous.

- Que voulez vous savoir ?

- Tout !fit-elle avec un rire enchanteur. Goupil avala sa salive. Il savait qu'elle lui faisait des avances mais il aurait été très délicat d'y succomber.

- Ma vie ne mérite pas tant de temps. Je suis un lieutenant de votre frère, le Prince Bénédict. J'accomplis les missions qu'il veut bien me confier. Je viens d'un monde artificiel d'où je n'aurais jamais du sortir, voilà tout.

- Vous avez une bien piètre opinion de vous même.

- Réaliste.

- Dégradante.

- Prudente.

- Soit, passons. Je voudrais passer la nuit convenablement cette fois, partez devant, voyez si vous nous trouvez une auberge digne de moi." Le Goupil s'inclina, donne quelques ordres aux hommes d'arme et galopa en avant. Il trouva rapidement ce que la princesse désirait, à raison puisqu'elle l'avait elle même placée là par la force de sa volonté.
Elle le voulait loin pendant quelques heures et il ne fut pas étonné d'apprendre d'un garde que Flora avait passé le reste du voyage à contempler son jeu de cartes.

Elle savait qu'il était l'oreille de Bénédict et que certaines choses doivent rester strictement privées. Ce qu'elle ignorait est que ses rares missions d'espionnages se résumaient à aller chez l'ennemi. Jamais il ne trahirait la confiance d'un prince ou d'une princesse d'Ambre, même pour Bénédict.
La sienne encore moins que celle des autres.

Il s'installa près du feu de camps que les gardes avaient organisés à l'extérieur de l'auberge. Une fois sur du périmètre de sécurité, il s'assit contre un poteau de la soupente et s'endormit. Le froid du petit matin le réveilla avant les autres et il fut fin près lorsque Flora sortit, superbe, de l'auberge.

Il se réjouit sur le moment qu'Eregnor fut aussi éloignée par les routes commerciales. Il fut content également que la princesse ne soit pas spécialement pressée.
Les jours passèrent et l'assiduité de Flora eu raison du sang froid du Goupil et il finit par devenir son amant de voyage.
Il culpabilisait mais se réconfortait en se disant qu'il était désormais assez près d'elle pour la protéger de tout.
L'avant dernier soir de leur voyage, il la serrait dans ses bras dans le lit douillet d'une maison curieusement abandonnée.
Il se demandait si près du but ce qui pouvait bien encore lui arriver.

"Alors mon Goupil, j'espère que tu ne penses pas à d'autres femmes ?

- Comment le pourrais-je, princesse ?

- Dans moins de deux jours, ta mission sera finie, serais-je toujours ta princesse ?

- Aujourd'hui, demain et jusqu'à la mort.

- Ils disent tous cela et au moment du départ, pfiu, plus personne.Elle appuya ses paroles d'un claquement de doigt qui fit sursauter Goupil. Elle le regarda d'un oeil perçant comme si elle tentait de déchiffrer quelque chose.

- Jamais je ne vous laisserais princesse, seulement sur votre ordre.

- Où celui de mon frère ?!

- Oui ... peut être, je ne sais pas.Ses idées d'habitudes si organisées étaient confuses. Il mit cela sur les sentiments qu'il éprouvait pour Flora.

- Bénédict m'a dit qu'il t'avait amené à Tyr'Na-N'ogth.

- Oui. Il sentit qu'elle voulait lui soutirer quelque chose. Est-ce pour cela qu'elle l'avait attiré dans son lit ?

- Et ?

- Et rien, j'ai promis au prince de ne rien dire en ce qui le concerne directement ou à travers moi.

- Je vois, c'est respectable. J'espère que vous n'avez pas eu de difficulté pour en sortir. Une fois pour moi il s'en est fallut de peu et boum cela aurait été la chute.Elle claqua deux fois des doigts. Un frisson parcouru l'échine du Goupil. Il eu un mouvement de tête brusque et ses yeux se voilèrent un moment. Les souvenirs de la cité des nuages étaient encore très ancrés au point où par moment il croyait qu'ils les avaient vraiment vécus.

-Ce fut ... étrange. Bénédict, enfin le prince, m'a confié que j'était un des premier à en sortir indemne, en dehors de votre famille.

- Oui ... un des premiers.

Flora n'ajouta pas un mot et fit semblant de s'endormir. Goupil se leva, se rhabilla et entreprit son inspection de l'escorte. Sur l'arrivée, il ne voulait rien laisser au hasard.