Ambre
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Nyx - Chapitre IV

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Nyx - Chapitre IV Empty Nyx - Chapitre IV

Message  Saisei Ven 14 Mai - 17:54

Désert.
Ambre n'est plus qu'un désert où siège une ruine intacte d'un château jadis majestueux. Ruine intacte ? Oui car si les pierres sont intactes, leur âme à disparue.
Après des heures et des jours d'attente, d'exploration et de surveillance, je n'ai croisé que quelques serviteurs. Le Roi a disparu, la Reine ne se montre pas.
Les chambres des princes n'ont pas eu l'honneur d'une seule visite ces dernières semaines.
J'entends parfois parler de la présence de Benedict ou même de la princesse Florimel mais le temps que je parvienne à les trouver, les voilà déjà repartis.
Malgré l'ambiance maussade, le château est d'une propreté exemplaire, rien n'est laissé au hasard, comme si on attendait le retour triomphal des fils d'Ambre.
Je fini par errer dans les couloirs sombres, les chandelles n'étant désormais allumées qu'avec parcimonie, avec l'espoir que le hasard m'offre une rencontre.
Une porte s'entrouvre dans un léger grincement. Je ne l'avais pas remarqué la seconde d'avant. Je lève la tête, elle est petite, c'est à peine si un enfant passerait sans se courber. Une porte en bois simple sous une marquise finement ciselée. Un anneau en cuivre pour l'ouvrir. Une étrange lumière émane de l'entrebâillement.


Bleutée, elle ondule d'intensité, parfois presque éteinte, parfois lumineuse comme un soleil. La curiosité aidant, je m'aide de ma patte pour élargir l'ouverture et jeter un oeil. Mes yeux s'adaptent vite à ces fluctuations et je regarde un couloir qui s'enfonce en défiant les lois de l'architecture. Disposé ainsi, il devrait sortir du château promettant au piéton une chute mortelle. Pourtant il semble mener quelque part. J'aperçois quelques miroirs disposés ça et là sans logique. Parfois accrochés au mur, parfois posés à même le sol. Il y en a même au plafond.
Je pénètre le couloir et ne suis nullement surpris du claquement de la porte qui se referme derrière moi. Je passe devant le premier miroir, j'y vois mon image. Le second m'offre une autre réflexion, moi mais vieux, les poils blanchis par l'âge. Je frissonne.
Il y a quelque chose de pourri dans le royaume du Danemark.
Pourquoi faut-il que ma vie soit entourée d'anormalités ?
Le troisième me reflète sous ma seconde forme, un cache-col mais affublé de pattes, ridicule.
Les minutes passent et les reflets sont tous aussi absurdes que diversifiés. Gros, petit, rose, en train de fumer la pipe.


Ce n'est que le seizième reflet qui retient mon attention. Je suis sur un petit tabouret, devant moi une table. Sur la table des cartes à jouer. Je les manipule, les glissant de gauche à droite, de bas en haut. J'en retire une puis pioche dans un large paquet. La vision parait zoomer sur la table montrant clairement les figures des cartes. Je reconnais de suite Méréas. Rinaldo est là mais à l'opposé. Ma patte retire cette carte. Ian est présent. Corwin le père de mon maître est situé tout en haut, un peu à l'écart.
Je vois aussi Dworkin, sa carte dénote car elle est animée, il bouge dans son cadre et parait vouloir me dire quelque chose. Il y a des femmes et d'autres hommes. Deux cartes représentent deux marelles différentes. Méréas est près de l'une d'elle mais sa tête renversée par rapport à celle ci. L'autre est dans le bon sens mais éloignée.
Il y a Lune, l'étrange personnage que nous avons rencontré dans le brouillard. Sa carte est nulle par, comme si elle cherchait sa place. Une carte me représente, et mon reflet tente de l'approcher de celle de Méréas en vain. Une carte nous sépare, elle symbolise un squelette. La traduction est évidente, au moins pour cette partie.


Je détache mon regard du miroir et poursuis ma visite de cette étrange galerie.

Certains miroir paraissent être des fenêtres sur d'autres endroits. J'y vois une femme, jolie selon les critères humains, chevaucher une licorne noire. A ses cotés un homme que je connais, le prince Elron. Nous l'avions rencontré une fois lors d'un affrontement avec des fantômes et un Ian pas au mieux de sa forme.
Plus loin je vois un homme jouant lui aussi avec des cartes. Jeune, bien habillé, il passe ses mains au dessus des cartes et semble se concentrer.


Deux glaces ternes suivent, aucun intérêt. La lumière ambiante change et le bleu s'atténue pour devenir neutre, sans couleur. Le couloir tourne sur ma droite en une courbe légère. Il s'élargit et m'offre plus de glaces et miroirs. Cette fois ils sont tous bien disposés, de même dimension et fabrication. Ils ne reflètent que moi. Je me demande bien pourquoi autant de miroirs pour se voir.

Mes pas me mène à une autre section; quelle peut être la longueur de ce couloir ? je retrouve l'organisation chaotique. Encore des visions, je ne m'y attarde pas. Rêve ou réalité ? fiction ou véracité ? Je suis sur que cet endroit intéressait bien des gens mais pour ma part, je ne fais que passer. Je désespère de trouver la sortie. Je fais demi tour et constate que le couloir à profiter de mon passage pour changer. La magie opère ici, cela je le savais déjà, mais voilà pris au piège.
Ne cédant pas de suite à la panique, le moment viendra, je continue à examiner les ouvertures , reflets que l'on m'offre.
Je survole ce qui m'est inconnu et cherche un indice auquel me raccrocher.


Ouch.

Je viens de recevoir une goutte d'encre dans l'oeil. Je tourne la tête et vois une femme rousse affairée à écrire une missive. Elle secoue sa plume et de nouveau une goutte traverse le miroir et vient tacher mon pelage. Qui est-elle, peu importe, une sortie est une sortie.
Je prends mon élan et saute afin d'atteindre le miroir surélevé. Comme je m'y attendais, je ne rencontre aucune résistance et traverse le miroir avec la sensation désagréable de plonger dans l'eau. J'atteris les quatres pattes, sur le parchemin. La femme, surprise, émet un glapissement. Mais mon élan et son inertie font que le parchemin et moi glissons sur la table pour venir nous écraser sur les genoux de la rouquine renversant au passage l'encrier. Ce dernier répand son liquide sur le bureau, le sol et la robe de ma réceptionniste. Elle hurle :


Mais nom de dieu !

Elle m'agrippe par le col, se leve et me regarde droit dans les yeux.

D'où tu sors toi ?

Je jurerais que sa première intention était de me jeter par la fenêtre. Perspective peu enviable puisque j'ignorais à quel étage se situait cette pièce. Mais elle fronce les sourcils et parait réfléchir.

Attends une minute. Je te connais. Tu es le chat du sphinx !

Le sphinx ? Alors cette femme ne peut être que Fiona, la princesse Fiona. La chance avait peut être tournée.

Nyx, je m'appelle Nyx. Princesse Fiona si je ne m'abuse ?

En effet, mais dis moi que viens-tu faire ici ? J'espère pour toi que tu as une bonne raison.

Ces yeux semblent flamboyer. Je réprime une nausée.

Je peux vous expliquer mais j'aimerais bien que vous me reposiez.

Elle me lâche, je retombe sur le bureau, les pattes dans l'encre.

Désolé pour le désordre.

Elle semble se détendre, un peu. Ses mains retombent et je constate à ce moment que la gauche avait saisit un poignard. Elle le pose sur le plan de travail. Elle me regarde me jaugeant et estimant sans doute la menace que je représente. Après plusieurs secondes, j'estime que c'est donc à moi de parler.


Comme je vous l'ai dis, je m'appelle Nyx, et mon maître s'appelait Méréas. Il était le fils de Corwin.

Elle lève la main pour m'interrompre.


Fils de Corwin ? Etait ? Dois-je estimé qu'il est mort ?

J'acquiesse.

Fâcheux, vraiment fâcheux. Continue Nyx.

Dois-je tout lui raconter ? Est-elle une personne digne de confiance ? Je n'ai guère le choix. Je lui raconte donc un résumé exhaustif de nos voyages, de sa première traversée de la Marelle à sa disparition. La seule chose que je tiens sous silence est sa rencontre avec Dworkin et le début de son apprentissage. Bien sur, elle devine que je lui cache des informations mais elle ne relève pas.
Parfois elle prend des notes, parfois valide de la tête une hypothèse qu'elle avait du échafauder. Sans avoir été primordial, je sens que je lui apporte nombre de renseignements utiles. Je lui raconte ensuite mon épopée seul à la recherche de mon identité propre qui m'a conduit jusqu'en Ambre puis jusqu'à ses genoux.


Je ne comprends pas, dit-elle, comment … non peu importe, la réponse viendra en son temps. Je te remercie Nyx. Et maintenant que comptes-tu faire ? J'aurais bien besoin d'un familier de ta trempe.

Désolé Princesse, mais tout ce que je souhaite est venger mon maître. Ce qui amène ma question : m'y aiderez-vous ?

Elle rit. Je suis offusqué bien sur, mais à quoi m'attendais-je?

Navré, chaton. Premièrement je ne connaissais pas ton Méréas, sa perte est donc pour moi transparente. Ensuite, je ne vais pas m'aliéner de puissantes personnes pour qu'un chat, excuses moi du peu, assouvisse sa vendetta. Mais ne t'inquiète pas, ta vengeance viendra, si ce n'est par l'épée, cela sera par le temps.

Je ne suis nullement réconforté mais j'ai noté qu'elle mentait à sa première affirmation. Pourquoi ? Elle reprend la parole.

Dis moi, saurais-tu me mener à ce château ? Là où ton maître a péri.

Je n'ai pas son talent pour voyager en ombre mais je peux vous en donner une image mentale si vous me promettez de ne pas abuser de mon esprit.

Je te le promets.

Je sais que sa promesse ne vaut pas un clou mais l'idée qu'elle aille là bas me plait. Peut être y découvrira-t-elle quelque chose ? J'accède donc à sa demande, et lorsqu'elle me touche, je lui transmets une image aussi précise que possible de l'endroit. Ayant l'habitude de ce genre de communication avec mon ancien maître et possédant des facultés avancées, je sens qu'elle veut ensuite aller plus loin. Je me faufile rompant le contact.


C'est cela votre promesse !?

Rassures-toi, je voulais juste m'assurer que tu n'étais pas sous l'effet d'une compulsion et aussi doué sois-tu si j'avais voulu te griller la cervelle, tu serais mort.

Dans ce cas, vous auriez pu me prévenir.

Elle sourit. Elle se lève et va chercher un récipient dans lequel elle verse du lait frais. Elle me le tend. Avant de le voir, j'ignorais à quel point j'avais soif. Je me rue dessus.

Tu ne t'y connais pas beaucoup en compulsion, on dirait. Sache que la plupart du temps elles sont liées par des conditions, des déclencheurs qui font qu'on ne les repère pas si on ne parvient pas à surprendre la victime. Je te suis reconnaissante de ce qui vient de m'apporter. Dans le cas contraire, et bien, mieux vaut ne pas y songer.

Vous rendrez-vous au château ?

Si je le peux. Les ombres de Corwin me sont difficiles d'accès et d'après ton histoire, celle-ci semble fort bien protégée.

Elle continue à griffonner son parchemin, notant sans doute une pensée fugitive afin de ne pas l'oublier.

Je vais devoir te laisser Nyx. Certains choses qui ne l'étaient pas sont devenues urgentes. Fais comme chez toi, mais j'aimerais te retrouver en revenant. Je ne serais pas longue.

Sans me laisser le temps de répondre, elle revêt une jaquette, un chapeau à large bord et boutonne une cape. Puis elle sort en refermant doucement la porte. Je n'entends aucun bruit de serrure laissant penser qu'elle m'enferme. Après quelques minutes, je fais le tour de la pièce. Un bureau de travail, moderne dans son équipement mais ancien dans son mobilier. Un téléphone, un ordinateur, éteint. Curieux qu'elle use de parchemins et d'encre en ayant cet outil à sa disposition. Vieilles habitudes ?
La fenêtre me montre une cité vaste pleine de vie, les hommes grouillant comme des fourmis. Car je les vois comme tels avec cette hauteur. Heureusement que je n'ai pas été défenestré. L'endroit est propre et ne contient aucun effet personnel, elle est manifestement de passage et je me demande même si elle a mis les pieds dehors.
La tenue qu'elle a enfilé dénote et je doute qu'elle parcoure les rues en ce moment ainsi accoutrée. Sorcière de réputation, elle aura usé d'un sortilège pour partir s'évitant une longue marche en Ombre. Je vais au bureau et recherche vainement ses notes, elle les aura prise à mon insu. N'ayant rien d'autre à faire, je vais me coucher sur le sofa et jouer au chat modèle.

Elle ne réapparait qu'après deux jours d'un ennui mortel. Heureusement j'ai pu utiliser le système de livraison de nourriture à domicile facturée sur son compte. Elle ne m'en tiendra pas rigueur. Elle est habillé différemment, une longue robe verte, une ceinture à laquelle penche une épée dans sou fourreau. Ses cheveux bouclés sont maintenus par une composition de fleurs sauvages. Très délicat.

Elle ne me sourit pas, juste si elle m'accorde un regard. Je sens à son humeur que tout ne s'est pas passé comme elle le souhaitait. Je devine que le moment n'est pas aux questions. Je vaque à mes occupations, c'est à dire dormir, en attendant qu'elle daigne m'adresser la parole. Elle se change pour une tenue plus confortable, se restaure et va se coucher.

Elle se réveille cinq heures plus tard, la nuit ayant du lui porter conseil. Ses joues roses et son teint clair montrent un sommeil réparateur. Elle me salue, je le lui rends. Elle m'invite à m'assoir sur le bureau. En place, elle sors un paquet et son contenu. Des atouts.


En dehors de simples cartes, sais-tu ce quelles représentent ?

Ce sont des atouts, des cartes capables de communiquer avec celui ou ce qu'elles représentent.

Je lui cache que je possède moi même une de ses fameuses cartes, celle de Rinaldo qui a fusionner malgré moi lors de notre traversée de la Marelle.

Très bien. La réponse d'une institutrice à un élève ayant bien répondu.

Ton maître en possédait-il ?

Pas vraiment, il en a eu quelques uns entre les mains, mais cela ne lui a guère réussit. Je crois qu'il s'en méfiait.

Cela aurait pu lui sauver la vie. Ces cartes, vois-tu, sont bien plus qu'un simple moyen de communication. Elles relient les fils d'existences de leur support aux pouvoirs auxquels elles sont liées. En les laissant libres, nous pouvons lire dans leur disposition quelles forces sont en jeu et quelles sont leur intention. Je résume bien sur, la vérité est bien plus complexe à tous les niveaux. Sache simplement qu'avec de l'entraînement et un long savoir, on peut en tirer quelques informations sur l'avenir.

Prédire le futur ? Voilà une idée étrange venant de quelqu'un qui peut le manipuler.

Ta vision est réduite, petit chat. Je peux, si je le souhaite influer sur le destin d'une Ombre. Mais ce n'est qu'un jouet pour enfant. Les atouts voient plus grands, plus larges et beaucoup plus loin. As-tu déjà lu Azimov ?

Je fis signe que non de la tête

Un écrivain de l'ombre Terre assez doué, je dois dire. Je me suis même demandé s'il ne s'agissait pas d'un de mes frères, enfin bon. Il a écrit qu'il était possible de prévoir l'avenir de l'homme par les mathématiques. Pas l'avenir d'un homme, trop chaotique, trop imprévisible mais l'avenir de l'homme, de l'humanité si tu préfères. Car quelque soit les actions d'un individu, l'humanité toute entière elle, suit un schéma bien précis, répondant selon des statistiques précises à des prévisions fiables, réagissant à des situations données. Un énorme troupeau de milliards de moutons en somme. Et peu importe les brebis galeuses, elles ne peuvent empêcher le mouvement de masse.
Et bien considères les atouts comme les mathématiques et les ombres comme les moutons. Peu importe nos influences sur une ombre, c'est la masse qui compte et pour faire mentir les atouts, il faudrait une puissance encore plus grande.


Vous considérez que l'avenir est tracé et que les atouts, du moins la puissance ou les gens qui les gouvernent, peuvent le lire en partie. Et si jamais ils dictaient l'avenir qui les arrangent pour ensuite le modifier à leur convenance et ainsi mener le troupeau de moutons là où ils veulent ?


Son visage s'éclaire.

Théorie intéressante. Es-tu sur de ne pas vouloir devenir mon familier ?
Peut être, peut être pas, mais ne philosophons pas la dessus, ton savoir est trop limité pour soutenir un tel débat. L'important aujourd'hui est que cela fonctionne, en partie. Je ne prends jamais pour argent comptant l'incertain.


Elle se tait et commence à manipuler les cartes. Elle tire dix cartes de son jeu. Bien sur, précise-t-elle, il faut avoir un jeu complet. Elle dispose les cinq premières en croix. Elle place les cinq autres verticalement à coté de la croix. La première carte, au centre de la croix, me représente. Symboliquement. Jusque là je ne me doutais pas qu'elle allait tirer mon avenir.
Elle commente les cartes une à une, le visage impassible. Ses prédictions ne sont ni bonnes ni mauvaises ce qui semble la contrarier au plus point. En fait, rien ne ressort de son tirage. Elle recommence.


On est pas censé tirer deux fois de suite pour une même personne, mais je n'ai jamais eu de résultats aussi peu probants.

Hélas la seconde lui donne raison, on ne tire pas deux fois de suite l'avenir car rien d'autre n'apparait.

Soit il ne t'arrivera rien. Mais alors rien, soit tu es hors du temps et de l'espace.

Elle parait plonger dans une intense réflexion. J'en profite pour contempler son jeu. Des gens, des princes, semblables et pourtant différents. Elle même est sur une des cartes. Je passe en revue les cartes et mon regard se pose sur celle censée me représenter. Dworkin. Je secoue la tête, un hasard ? Je regarde à nouveau la carte et soudain je vois le vieux fou me faire un clin d'oeil. Il pose ensuite son doigt sur sa bouche, m'imposant le silence. Je jette un oeil à Fiona, elle ne me regarde pas toujours dans ses pensées. Je reviens sur Dworkin quant je le vois se pencher, tendre la main et cette même main sortant du cadre de la carte me saisit par le col et m'entraîne. Je n'ai que le temps d'entendre un hochet de surprise provenant de Fiona avant que tout s'éteigne et que le froid m'envahisse.
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