Révolution (Darla)

**Maitre de Jeu** Jeu 17 Sep - 12:00

Darla laisse son passé en arrière et se tourne vers les jours sombres de son avenir.

La Maison est toujours aussi vide et elle ne trouve personne à qui parler. Peut-être aurait-elle dû demander à Sance de lui faire un atout de sa mère, pour la contacter ou la sauver, mais maintenant, il est trop tard.

Elle se retrouve seule... désespérément...

Darla Jeu 17 Sep - 12:02

Je décide de la chercher. D'abord chez la duchesse Grice, puis au temple du Serpent - bien que je n'ai nulle envie d'y retourner.

**Maitre de Jeu** Jeu 17 Sep - 17:08

Tu rejoins la demeure des Grice et trouve Iik en train de se libérer des derniers morceaux de lien entravant ses mouvements.

Darla Jeu 17 Sep - 18:03

Je le regarde faire avec un sourire moqueur :

- Courage, tu y es presque ! Et n'oublie pas de remettre ma lettre à ton maître.

Puis j'avance jusqu'à toquer avec la lourde main de laiton. Je sens l'inquiétude me gagner. Pourvu que ma mère soit là ! Je n'ai nulle envie de retourner au temple...

**Maitre de Jeu** Ven 18 Sep - 10:02

Iik finit par se libérer, s'éloignant un peu de toi. La passe ne s'active pas, signe de fermeture de ses habitants.

"Il n'y a personne. Que vas-tu faire maintenant ? Repartir dans le verger ?"

Darla Ven 18 Sep - 10:05

Je secoue la tête.

- Non, il faut absolument que je trouve ma mère.

Je fais les cent pas, faisant réfléchir mon cerveau à toute allure. D'après moi, où est-ce qu'elle pourrait être ?

**Maitre de Jeu** Ven 18 Sep - 10:19

A part chez toi et chez les Grice, tu ne lui connais pas beaucoup de point de chute. Elle pourrait être dans une des passes de votre Maison, mais laquelle ? Encore faut-il qu'elle aie pu se tirer du piège de l'Antre, elle n'a pas d'atout à ce que tu saches. Serait-elle partie avec les partisans de Merlin ? En ce cas, elle serait dans le maquis, avec eux, et pour les retrouver...

Avec une longue vue, tu pourrais te mettre à distance suffisante de l'Antre pour ne pas être vue des gardes, observer ce qu'il se passe et chercher ta mère dans la foule. Mais si tu te fais repérer, il vaudrait mieux que tu décampes rapidement.

Darla Ven 18 Sep - 11:06

Je décide de tout d'abord passer par les passes Oméga de nouveau. Le fait de vouloir fuir les adieux m'ont fait quitter ma chambre sans même penser à faire ce que je souhaitais : mettre une tenue plus adaptée.

Bien sûr, la chambre est vide. Je ressens un pincement en me rappelant le visage de Sance qui était présent, il y a à peine quelques minutes, ici, là, dans cette pièce, près de mon propre visage. Je rejette avec rage ces pensées et me penche sur mon lit, ou plus précisément sur les tenues, toujours dans leurs boîtes, posées sur celui-ci. J'ouvre deux boîtes - les robes de soirées, qui sans doute ne serviront jamais - avant d'ouvrir la bonne. Je souris en reconnaissant l'odeur forte et caractéristique du cuir. Encore que cette odeur-là soit particulièrement muscée, elle doit venir d'une espèce animale que je ne connais pas. Le cuir noir, lisse, brillant, est là, devant moi, plié. Je caresse de la paume de la main sa douceur, sa souplesse - moment de pure sensualité.

Une fois que je l'ai mise, je me rends compte que la tenue est renforcée en de nombreux endroits, sans que mes gestes ne soient entravés d'une quelconque façon. Ma mère la trouverait trop moulante à son goût, elle qui a toujours détesté que je porte du cuir en sa présence -elle eût sans doute préféré que je déambule devant ses amants potentiels ou avérés avec des robes bouffantes et aséxuée - mais moi je m'y sens à l'aise, moi-même. Je n'ai pas à faire attention à mes gestes de peur de déchirer l'étoffe, pas à ne pas me baisser pour ne pas dévoiler le contenu de mon décolleté... Cette tenue me va comme une seconde peau, un vrai bonheur !

En tâtant le cuir, je découvre des petites poches invisibles à divers endroits. Pour l'instant, je ne sais pas quoi y mettre mais nul doute que cela pourra servir ! Mais jej'y glisse dès maintenant l'atout de Sance... Ce "tailleur" était vraiment efficace.

Enfiler cette tenue de rêve ne me prend que quelques secondes, je me dirige ensuite vers mon placard, pour y trouver une dague que je cache dans ma botte, et une autre dont je glisse le fourreau à ma ceinture. A la longue vue maintenant... Où est-ce que... ? Soudain, une idée m'illumine. Je fonce dans un arbre, fait trois tours autour d'un banc et me retrouve dans le bureau de mon père. Ces ombres font partie des plus vieilles des passes oméga, même si elles sont plus récentes que la terrasse où j'ai eu ma discussion avec Zork. On s'y sent bien, à l'abri. En particulier dans cette odeur de vieux parchemins et de poussière. Je me dirige d'un pas sûr vers la bibliothèque, près de l'endroit où il entrepose ses cartes je trouve mon bonheur : une longue vue rétractable.

Puis je me retourne vers la pièce. Vont-ils détruire cela aussi ? Ce dernier vestige de mon père ? Je me pose à son bureau, ferme les yeux, je me souviens... Je me souviens sa voix grave, qui ne grondait pas mais savait faire comprendre quand il était temps pour moi de partir. Il m'expliquait des choses que je ne comprenais pas... Il me parlait de Bérice, qui faisait ce qu'elle pouvait, elle qui n'était que femme, et ne serait jamais prête à être mère. Il me parlait de monde inconnu, de puissances humaines et autres, de prudence... Peut-être, si j'avais retenu ses conseils - ou si ma mère l'avait écouté ! Je ne s'en serais pas là si elle n'avait pas été aussi stupide avec son culte à Florimel ! Et quelle névrose ne nourrit-elle pas pour faire passer avant tout une telle adoration ? Mais il n'est pas temps d'analyser ma mère...

Je me relève, passe sous le bureau en chantant la chanson... Et en quelques secondes plus tard me retrouve dans la chambre d'ami - prenant un raccourci plus efficace encore que celui que j'avais pris par erreur, en compagnie de Sance. Lors de notre premier au revoir, je m'étais sentie vide. Maintenant, l'urgence de la situation m'empêche de m'attarder à mes ressentis.

C'est la course contre la montre, une course implacable, dont j'ignore l'heure prévue de fin.

C'est le coeur noué que j'arrive sur une butte, à une distance respectable de l'Antre...

**Maitre de Jeu** Dim 20 Sep - 11:16

Ce que tu vois est incroyable. Jamais de souvenir de chaosien on n'avait mentionné cela... Là... Devant tes yeux... Le Serpent de pierre qui enserre l'Arbre de la Matière... Il vit ! Tu ne peux décrire autrement ce que tes sens t'indiquent, une énergie phénoménale est à l'oeuvre, une psyché fantastique rayonne de son oeil posé sur les fidèles. A les voir tous à genoux, tu te dis que sur place sa puissance doit encore être plus forte, plus lourde. Tu en es sûr, ce n'est pas juste un effet du grand prêtre, lui aussi à genou, c'est bien LE Tout-Puissant Serpent-qui-voit-tout qui est à l'oeuvre.

Sa langue bifide semble menacer les fidèles, avant que son cou ne se torde et ne vienne chatouiller les épaules de Bances Apasix. Est-ce une sorte d'adoubement ? Une reconnaissance du nouveau statut de leader du Grand-Prêtre ? Il te manque les informations sur ce qu'il vient de se passer durant ton absence... Toujours est-il que Bances se relève et qu'un autre prêtre tout serpentin s'approche de lui, le regard profond et noir, portant un paquet de boules sombres et mouvantes sur un plateau d'argent.

La Langue du Serpent oscille un moment dans l'air, avant de se glisser sous les boules et de les amener vers sa gueule. Un sentiment de vengeance exhulte de la puissance te faisant face, se répercutant sur toi comme les fidèles. Tu as envie de te battre, mais ne sais pas vraiment contre qui, car le sentiment de vengeance du Serpent ne vise qu'une chose, Ambre et les siens. Mais cela reste très abstrait pour toi qui n'a pas la connaissance de l'ennemi. Tu subis plus l'envie du Serpent que ne la reconnais comme tienne. Cela ne doit sans doute pas être le cas pour ceux qui se sont déjà opposés à Ambre dans le passé...

Darla Lun 21 Sep - 11:55

Tout ce qui se passe me laisse perplexe. Qu'est-ce que c'est que ces deux boules noires ? Pourquoi cela rend-il le Serpent aussi heureux ? Qu'est-ce que cela présage de mauvais ? J'essaie de résister au flot d'émotions envoyées par l'Entité, mais je ne peux m'empêcher de penser à tout ce que je pourrais faire pour me venger de ma mère, des enfants de Grice, y compris Zork... J'ai du mal à me souvenir du pourquoi de ma présence ici, et de la raison de la longue-vue dans ma main. Pourquoi irais-je chercher ma mère ? Sans aucun doute, elle m'aurait laissée mourir comme un chien si cela avait pu ne pas nuire à sa réputation.

Je serre mes doigts autour de la longue vue en tentant de m'éclaircir les idées. Quels que soient mes griefs envers elle, elle reste ma mère. En même temps, juste un petit poignard dans le ventre... et être débarrassée de cette enflure... avoir la paix... et ne plus avoir crainte d'être vendue durant mes absences...

Je tente tant bien que mal de me ressaisir, et avec la longue vue je tente de retrouver ma mère dans la foule. Pourtant, il reste un fiel amer dans mon amour maternel. Depuis que je suis revenue, chaque cycle qui passe me fait réaliser à quel point mes rapports avec ma mère sont fragiles - pour le moins qu'on puisse dire...

**Maitre de Jeu** Lun 21 Sep - 14:15

Sur place, la colère du serpent a aussi agit dans la foule qui est chaude bouillante. Tu ne vois cependant plus la pierre s'animer de la volonté du reptile. Sans doute est-il reparti sur ses terres de puissance pour vous observer de son oeil torve. Bances, debout et galvanisé, semble exhulter après sa proximité avec la divinité tutélaire. Son statut ne sera plus remis en cause par les personnes présentes, touchées par la puissance du Serpent.

Des prêtres semblent lire un texte issus d'un parchemin alors que la foule s'excite. Difficile de trouver ta mère dans cette marée, de bras, jambes, tentacules, ailes, têtes, cornes,... Tu vois par contre que des personnes sont placées sur la marée inhumaine et portées, comme en triomphe, vers les premières marches qui mènent aux prêtres et à la plateforme où se trouvait le roi.

A bien y regarder, les gens portés ne semblent pas heureux d'être ainsi conviés à l'Antre. Ils se débattent, mais les membres composant la marée les enserre. Lorsque tu vois que le trône de Merlin a été renversé en avant pour former une sorte de table brisée gardée par quatres gardes et un prêtre, ton sang ne fait qu'un tour. Ils s'apprêtent à sacrifier des chaosiens...

Darla Lun 21 Sep - 16:47

Atterrée par ce que je vois, je sens la rage m'envahir. Ils sont tous devenus fous ! Ce n'est pas possible ! J'aimerais intervenir, tenter quelque chose pour sauver les malheureux... Mais que pourrais-je faire sans me faire moi-même lyncher ? Je ne peux pas tenter un grand discours, je n'ai ni le charisme ni l'aisance de Sance. Je ne peux pas non plus tenter de me faire un chemin à coups de poings, je me ferai écraser par le nombre ! Je bouillonne et fulmine en quête d'une solution qui me parait introuvable. Car même si je trouvais un moyen de les sauver, où irais-je ? Quel endroit serait sûr pour nous ? Ce serait une action suicidaire.
Il me semble que j'en ai vu assez, et que je devrais repartir. Mais s'il devait se passer d'autres choses importantes ? Mais rester là sans rien faire me parait le pire des renoncements. Indécise, je reste où je suis, les bras ballants...

**Maitre de Jeu** Mar 22 Sep - 9:28

Tes craintes sont avérées et les premiers jets de sang se projettent sur le trône renversé de Merlin. Un cortège funèbre démarre, les démons et chaosiens défilent vers leur mort. Les corps sont jetés dans l'abîme, tandis que le sang coule vers les racines de l'Arbre de la Matière.

Il est quelque part heureux que tu n'aies pas plus frayé avec les gens des Cours, car, bien qu'étant globalement tes voisins, tu ne connais personne dans les sacrifiés. Personne... non... car tu vois Emoclée portée par la marée. Une fois de plus, tu te sens impuissante et te mets à chercher du regard ses enfants, sa famille, ceux avec qui tu as passé ta jeunesse. Wiernick, Ulmia et Poulmie et leurs démons de foyer sont aussi soulevés de terre. Il semblerait que les sacrifices se fassent Maison après Maison.

Emoclée arrive près du fauteuil, où elle est couchée dans le sang rouge et noir de ses prédécesseurs. Elle vocifère, réclame, semble presque négocier avec Bances. Cela dure plusieurs secondes et la prise des gardes se fait moins forte. On la relève, lui libère une main, elle tend alors le doigt plusieurs fois vers la foule. Un mouvement des fidèles a lieu et cinq chaosiens sont alors soulevés du sol pour être conduits à leur mort. Emoclée semble avoir échangé sa vie contre celle de cinq 'traîtres au Serpent'.

Ses enfants arrivent à leur tour sur le trône, prêts à être égorgés comme des gorets, mais Emoclée ne bouge pas, regardant, poisseuse de sang, Wiernick, puis Ulmia et enfin Poulmie passer de vie à trépas. Le regard, les cris et les pleurs de tes amis n'ont pas fait broncher leur mère, qui finit par redescendre dans la foule, croisant ceux qu'elle a condamné à sa place.

L'épuration continue, te semblant vivre un cauchemard éveillé, l'esprit brumeux et lointain, lorsque tu vois Cyk'tine se faire égorger. D'un sursaut du regard, tu te focalises à nouveau sur la foule et tu vois ta mère conduite vers le trône.

Darla Mar 22 Sep - 14:05

Le souffle coupé, je vois ces scènes horribles les unes après les autres, sans rien trouver à faire que me nourrir de ces visions d'horreur pour jamais, jamais les oublier. Mais quand je vois Emoclée laisser mourir ses enfants sans faire un seul geste, je sens un dégout immonde m'envahir, surmontant la terreur sans nom qui m'envahissait. Comment peut-on autant manquer de cœur ? Comment peut-on être aussi insensible ? Ses propres enfants... Elle n'a rien fait, rien, même pas levé le petit doigt...

Mais je n'ai pas le temps de me perdre dans la méditation de l'horreur qu'est le cœur d'une mère car déjà c'est la mienne qui émerge de la foule anonyme pour connaître son ultime heure de gloire. Sans réfléchir, je ~~m'enfonce dans la foule,~~ dévale la coline où je me trouvais, invisible et loin de la foule, tentant d'arriver avant elle au premier rang, pour pouvoir être prête à agir et la sauver s'il le faut, si elle ne parvient pas à s'en sortir comme Emoclée. Quelque chose en moi, avant que je ne fasse le premier pas, me dit qu'elle pourrait me désigner pour se sauver. Auquel cas je la tuerais sûrement moi-même, même si cela ne me laissera aucune chance de survie.

[Edit MJ : Faut pas se mettre à 500 m du lieu de rassemblement si c'est pour vouloir ensuite aller dans la foule ! Smile

]

[Gnagnagna ! tongue

]

**Maitre de Jeu** Mar 22 Sep - 14:35

Tu n'as pas fait 100 mètres que tu te rends compte de l'inutilité de tes actes. Jamais tu n'atteindras la limite du cordon des gardes serpent à temps et il est inutile d'espérer pouvoir fendre la foule amassée et fanatisée en moins d'un bon quart d'heure.

Impuissante, ayant laissé ta longue vue derrière toi, tu ne peux qu'imaginer les derniers instants de ta mère. Tu ne retrouveras jamais son corps pour l'enterrer comme une ambrienne, à même la terre, comme elle l'aurait souhaité. Elle sera engloutie par l'Abysse, comme tous les chaosiens. "Tu nais Abysse, tu meurs Abysse." disait ton précepteur.

Tes jambes ne te portent plus et c'est à genoux que tu vois cette foule bigarrée onduler dans ton champ de vision. Comment peut-on aimer et haïr aussi fort à la fois ? C'est toute la dualité de ton âme et les larmes, les remords et les regrets ne sont jamais des soutiens. Tu aimerais frapper ceux qui ont pu imaginer pareille forfaiture, mais seule la terre dure et craquelée encaisse tes coups.

Dans ta peine et ta douleur, tu n'entends pas que l'on s'approche de toi. Lorsqu'une feuille moussue caresse ton épaule, tu sais instinctivement de qui il s'agit.

Darla Mar 22 Sep - 16:57

Par réflexe, je me relève aussitôt. Je me retrouve face à Zork, je me rappelle que j'avais des choses à lui dire... Mais la peine est trop grande et tout cela me semble vain, désormais. Vide. Je m'effondre dans ses bras, en larmes.

Pour la première fois je me sens fragile, deboussolée. J'aimerais me battre mais mes ennemis sont trop nombreux, et moi, seule.

La mort de ma mère m'abat plus que ce que je ne pensais. Cela fait un trou, là, dans le coeur. Quelque chose de difficilement descriptible. Je souffre, mais je n'en suis pas sûre. Ca paraît trop gros. La mort de ma mère ? Ou ma souffrance ? Il y a quelque chose que je n'arrive plus à percevoir. Tout se brouille, je n'ai plus de pensée. Un ressenti ? Je ne sais plus... C'est comme passer le bras sous de l'eau bouillante, et d'avoir l'impression qu'elle est trop froide.

Ce sont des sanglots rauques qui s'échappent, mais les larmes ne viennent pas. Quelque chose coince. Pourtant, je n'ai pas envie de quitter les bras de Zork. J'aimerais pouvoir y rester cacher jusqu'à ce que cette souffrance prenne fin.

**Maitre de Jeu** Mer 23 Sep - 10:31

L'arbre géant te soulève du sol comme si tu n'étais qu'une plume et te place dans ses branches, qu'il forme en une sorte de nid. Masquée à la vue de tous, protégée par ses rameaux, tu peux laisser aller ta tête au niveau de son 'épaule'.

Iik apparaît dans cet endroit feutré, se plaçant à quelques centimètres de ta joue pour t'oberver sans rien dire. Si tu ne l'avais pas violenté précédemment, sans doute aurait-il passé sa main dans tes cheveux pour te rassurer. Mais la crainte que tu lui as inspiré n'a pas disparue.

Zork prend une transparence, puis divers glissements à travers des passes pour finir par te déposer sur une couche de mousse orangée, dans un lieu composé d'une myriade de petites cascades, finissant dans l'Abysse. L'air est frais et les projection d'eau expliqueront la présence de larmes sur tes joues.

Darla Mer 23 Sep - 13:39

Ce n'est que posée dans cet endroit frais, loin de cette foule devenue folle, que je me retrouve un peu moi-même, sans que les larmes ne viennent. Suis-je insensible ? La souffrance que j'endure me dit que non. Mais je me rends compte que c'est surtout la haine qui m'anime. J'ai plus envie de frapper et frapper encore que de pleurer. Les larmes ne servent à rien, elle ne la feront pas revenir.

Assise, les genoux repliés, et la tête sur les genoux, fermée au monde extérieur, je me recentre sur moi-même. Le regret se dispute à tous les mauvais souvenirs que j'ai de ma mère. J'aimerais pleurer, libérer cette boule que j'ai dans le ventre, mais je me rappelle tous les sarcasmes, toutes les critiques. Je me rappelle cette fois où je l'ai découverte avec Zork et cette fois où elle voulait séduire Sance. Je me rappelle qu'elle a voulu me vendre pour pouvoir aller sur Ambre. Difficile de regretter une ennemie. Pourtant... Il y a aussi eu cette fois où elle m'a consolée parce que j'étais tombée d'un arbre. Et... c'est tout. Pas d'autres souvenirs tendres. Ils doivent remonter à trop loin. Je me rappelle mon départ pour les ombres. Pas une seule étreinte. Juste une recommandation : être à la hauteur de la famille Oméga. Pourtant... ne voulait-elle pas être fière de moi ? Me pousser à être la meilleure dans un domaine où elle excellait ? Si c'était le cas, c'est raté... Peut-être que je ne l'ai pas comprise, que je n'ai pas voulu la comprendre. En ce cas, j'aurais des raisons de la pleurer. Mais si j'en crois ce que j'en ai vécu... Et pourtant, ça fait un vide béant, inexplicable. J'aimais ma mère, j'ai toujours eu envie, jusqu'à mon voyage en Ombres, de la satisfaire, qu'elle puisse être fière de moi. Il a fallut une trahison que je jugeais impardonnable pour que je me décide à tenter ma propre voie...

Mais maintenant elle n'est plus là et ni regret, ni rancoeur ne servent à rien. J'essaie de voir la personne telle qu'elle était : fière, noble. Et manipulatrice. Mais qui, au Chaos, ne l'est pas ? Elle a suivi ses passions jusqu'au bout, et était prête à tout pour les assouvir. En cela, je devrais prendre son exemple : être sans pitié.

Et je serai sans pitié pour ceux qui l'ont tué. Car quels que soient ses défauts et ses torts envers moi, elle ne méritait pas de mourir. Mourir avant même d'avoir pu voir Ambre, son rêve de toujours. Elle ne méritait pas de mourir pour ses rêves. Personne ne le mérite. Et, que je le veuille ou non, elle faisait partie de ma vie. Elle prenait une place si importante que je me sens comme décentrée. Une haine s'éteind en moi, je n'ai plus de contre-exemple. J'ai oublié mes semelles aimantées et j'erre dans l'espace, loin du vaisseau.

Et pourtant, je sens déjà que prend place un nouveau centre, un centre de haine, de mépris, de violence. Je veux agir, je ne veux pas la laisser invengée. Si Le nom d'Oméga a pu longtemps désigner la séduction, la grâce, la manipulation, cela va changer.

Je me relève, me redresse. Mes yeux sont secs mais brillants. Je me tourne vers Zork :

- Explique moi, s'il te plait. Explique-moi pourquoi et comment cela a pu en arriver là. Quels ont été les signes précurseurs ? Quel était l'objet qu'a récupéré le serpent ? Je suis restée éloignée trop longtemps, et je ne me suis jamais tenue au courant de la politique des Cours. Mais je me rends compte que c'était une erreur. Une grave erreur. Que je ne compte pas renouveller.

Je m'arrête, je me souviens. Emoclée sauvait par trahison, ses enfants tués sans qu'elle ne cille... Mes anciens camarades de jeu...

- Je suis désolée, pour ta famille.

Et là, cette fois, une larme me vient.

**Maitre de Jeu** Mer 23 Sep - 17:08

Zork reste le regard dans le vague... Pour se donner une consistance ou par respect pour ta peine ? D'une 'main' il caresse l'eau qui s'écoule vers le vide, ne pouvant empêcher sa chute. On a beau vouloir faire de son mieux, il y a des choses que l'on ne peut arrêter.

Comme toujours, il parle d'une voix lente et posée.

"Ma mère a absoud ses pêchés dans le sang de ses enfants. Nous sommes ses jouets et nous l'avons toujours su... et accepté."

La résignation de ses paroles cache la protection de son coeur. Il doit s'être forgé une carapace inviolable pour vivre avec cette sensation. Un mur à ses émotions pour accepter et obéïr.

"Je n'ai pas vraiment appréhendé ce qu'il s'est passé. Mais ma mère devait avoir eu des informations grâce à Illya. Elle devait épouser bientôt le Duc Orval Glamdron, dont la soeur, Mave, est la Grande prêtresse du Serpent. J'imagine que c'est pour cela qu'elle nous a presque tous envoyés dans les Ombres pour une 'mission' banale.

Si j'avais su, je t'aurais prévenu..."

Il ne veut pas en rajouter à ta peine. Il sait que tes sentiments sont à vif.

"Mais des Cours que nous avons connu il ne restera bientôt plus rien. Cette vie s'est achevée dans la gueule du Serpent et elle ne recommencera jamais plus. Nous devons nous trouver un autre foyer ou offrir notre aide au roi, où qu'il soit. Revenir maintenant, c'est nous offrir en sacrifice."

Darla Mer 23 Sep - 18:37

- Non, pas de "si", je te prie. Les regrets et les remords ne servent à rien.

Puis j'écoute ce qu'il me dit.

- Oui, tu as raison. Mieux vaut ne pas revenir... pour l'instant. Mais cela me fait enrager de me dire que les Passes Oméga seront pillées, abimées ! J'aimerais pouvoir les défendre ! Mais je sais bien que cela est impossible... En tout cas, je ne peux pas rester les bras croisés ! Je ne peux pas rester là, à ne rien faire, tandis qu'ils "purifient" leur nation, bafouent la royauté et sacrifient des innocents ! Je veux venger ma mère, et tous ceux qui ont péri aujourd'hui sur l'autel de la connerie religieuse !

Je sens la rage m'emporter au fur et à mesure que je parle, je m'arrête net pour tenter de retrouver mon calme.

- Mais seule je ne peux rien faire. Il me faut trouver le roi. Mais où peut-il être ?

Puis je m'avance, pose ma main sur son bras.

- Et toi ? Que comptes-tu faire ?

**Maitre de Jeu** Jeu 24 Sep - 10:05

"Je t'accompagnerai. Parce que lorsqu'ils auront fini de sacager notre terre et nos amis, ils se lanceront à notre poursuite. La chasse ne saurait tarder !"

Tu sens le vent passer dans ses branches, à moins qu'il ne s'agisse d'un frisson.

"Trouver le Roi et les opposants au régime ne sera sans doute pas simple, car ils devront eux-aussi se cacher des fanatiques. D'autant que leur capture aura plus de valeur que la nôtre. Les moyens mis pour les retrouver seront donc plus importants."

Il tourne son visage vers toi, osant affronter ta peur et ta douleur.

"Nous devrions nous enfoncer quelques temps dans les profondeurs d'Ombre, par delà la Porte de Feu, pour limiter la puissance des adeptes du Logrus. Lorsque le temps viendra, je reprendrai contact avec ma mère pour disposer d'informations sur l'état de siège qui s'installera sans doute et sur les actions des résistants. Nous aurons alors, peut-être, une chance de prendre les rejoindre."

Malgré tout ce qu'elle a fait, Zork compte encore avec sa mère ! Quelle emprise peut-elle avoir sur lui pour qu'il envisage de la recontacter dans le futur ?

Darla Jeu 24 Sep - 11:58

Lorsqu'il se retourne, j'essaie de lui offrir une expression de force et de détermination. De fait, mes mâchoires sont tellement crispées que ce doit être à peu près l'effet donné... Et lorsqu'il me parle de sa mère, je concentre tous mes efforts pour ne pas montrer mes ressentis. Que lui la pardonne s'il veut, moi je ne le ferai pas. Elle a trahi d'autres personnes, laissé mourir ses enfants, qui étaient aussi, pour deux d'entre eux, d'anciens compagnons de jeu. Même si je ne peux dire cela à son fils, je ne compte pas non plus me mettre dans la gueule de la louve, et il n'est plus temps de faire preuve de tact - si jamais j'ai su trouver le temps un jour :

- Pour ma part, je ne souhaite pas que tu t'adresses à ta mère. Je suis désolée si ce que je vais dire te peine, mais je ne lui fais pas confiance, et je n'ai pas envie que toi ou moi nous retrouvions sacrifiés pour qu'elle survive. Imagine que quelqu'un surprenne ta conversation avec elle... Crois-tu qu'elle hésitera ?

Je serre ma main sur son bras. Je ne veux pas le perdre lui aussi... Plutôt être dure avec lui que le savoir en danger.

- Ne connais-tu pas un autre moyen ?

Et moi-même ? Je cherche dans mes rencontres passées quelqu'un que je pourrais contacter...

**Maitre de Jeu** Ven 25 Sep - 12:51

Il ne répond pas à ta remarque sur sa mère. Sans doute sait-il que tu as raison et qu'aucune justification ne puisse servir d'excuse. Au fond de lui, il pense sans doute comme toi...

"Pour l'instant, au rythme des derniers évènements, non. Peut-être la solution devra-t-elle venir d'ailleurs..."

Pour ta part, tous tes proches étaient issus des familles que côtoyaient ta mère. Sans doute les premiers à fuir ou à être sacrifiés. Tu n'as jamais cherché à faire de la politique pour bien te positionner. C'est dans un moment comme celui-ci que tu regrettes ton insouciance.

"Nous ne devrions pas tarder. Veux-tu rejoindre un endroit que tu sais protégé ou allons-nous à l'aventure ?"

Darla Ven 25 Sep - 14:30

- Toutes les ombres que j'ai visité se trouvaient plus ou moins proche du Chaos. Je n'en connais donc pas qui pourrait nous mettre en sécurité.

Je pense à Sance. Peut-être... Mais ce serait le mettre en danger, et ça c'est hors de question.

**Maitre de Jeu** Sam 26 Sep - 0:15

"Eloignons nous donc le plus possible d'ici."

Zork lève ses bras au ciel et semble en communion avec la nature. Tu as l'impression qu'il s'enfonce dans le sol pour lui en tirer de la substance.

Il te laisse durant une demi-heure resasser ces derniers évènements, puis il baisse une branche.

"J'ai trouvé un passage au large de la Porte de Feu. Cela va peut-être secouer, lâche la bride à ta métamorphose."

Il te faut prendre ta forme chaosienne pour le suivre via le Logrus, tu le sais. Une fois prête, il te tire à travers des Ombres à la pression, l'oxygène, la chaleur, ... fort différentes. Sans la métamorphose, tu serais sans doute cuite, réduite à 10 cm de haut et morte noyée trois fois...

Au sortir du chemin tracé, vous êtes sur une pateforme flottant dans le ciel. La pression est très faible et l'oxygène manque. Votre corps s'adapte rapidement à la nouvelle donne et vous permet de ne pas subir les effets de l'Ombre. Dans le ciel, des flammes d'un feu bleu créent des arcs lumineux à intervalles rapprochées.

"Je vais chercher un autre point plus loin encore. Je risque de rester immobile plusieurs heures. Veille sur nous."

A nouveau, il plonge dans sa méditation.

Contenu sponsorisé

Révolution (Darla)

Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)

Re: Révolution (Darla)