Re: L'antichambre d'Ambre (Sance)

Sance Lun 25 Jan - 0:19

* Mon oncle, vous en savez évidemment bien plus que vous ne voulez l'admettre -- mais vos réponses ne manquent pas d'intérêt. Et pourquoi ruiner vos mensonges, quand ils ne me nuisent pas ? *

Je réfléchis tranquillement, oubliant un instant ce que je sais d'Aratan, et continue sur un ton complice:

- Je ne me serais certes pas attendu à voir l'Ambassadeur du Chaos rester en Ambre par ces temps difficiles. S'il était fidèle à Merlin, il doit fuir les fanatiques du Serpent et se cacher dans les ombres. Et s'il est du côté de ces derniers, il n'a aucun intérêt à rester ici, à affronter la vindicte de ceux qu'il a contaminés. De quelque bord qu'il soit, il lui était préférable de partir...

Mais s'il n'est plus là, reste-t-il encore certains de ses hommes ici ? Dans ces lieux de passage et d'intrigue, les serviteurs en savent parfois autant que les maîtres.

**Maitre de Jeu** Lun 25 Jan - 1:31

"Peut-être en reste-t-il quelques-un."

Il joue avec un anneau sigilaire.

"L'ambassade est fermée et je doute qu'ils ouvrent à quiconque. S'ils ne sont morts, ceux ayant choisi de rester doivent veiller à protéger l'endroit des pilleurs. Car que peut être d'autre tout visiteur ?"

Sance Lun 25 Jan - 10:07

- Quelqu'un capable de les aider... Peut-être une personne en mesure de trouver un remède à la maladie qui les affecte ?

**Maitre de Jeu** Lun 25 Jan - 10:18

Random lève un sourcil interrogatif.

"Etes-vous cette personne ?"

Sance Lun 25 Jan - 10:42

Les années passées dans les lazarets de Samadhi, à soigner les blessés et les malades, me reviennent à l'esprit -- un souvenir bien amer, tant j'y ai côtoyé la mort. J'y étais autant prêtre que médecin, et bien trop souvent, il me fallait prononcer des oraisons pour ceux que je n'avais pas réussi à sauver.

Le souvenir s'efface lorsque je réponds à Random:

- Il me faudrait étudier plus longuement la maladie pour vous répondre, mon oncle.

**Maitre de Jeu** Lun 25 Jan - 10:48

Random sourit, ce n'est déjà pas un non.

"Je vous invite à profiter de votre mise en quarantaine pour vous interroger sur le problème et récolter, par médecin interposé, les informations nécessaires à vos analyses. Nous pourrons discuter plus agréablement de ceci lorsque vous ne serez plus un malade potentiel."

Sans compter sur ta position ridicule actuelle sous un petit crachin.

Random s'apprête à prendre congé.

Sance Lun 25 Jan - 11:45

J'exécute une révérence aussi brève que mouillée.

- Ce sera avec le plus grand plaisir, mon oncle. A très bientôt, donc.

* Mais avant, il me faudra subir cette fichue quarantaine... Et je suis bien placé pour savoir que c'est un bon moyen d'attraper le mal qu'on cherche à fuir. *

**Maitre de Jeu** Lun 25 Jan - 12:20

Random se retire, tes gardes te permettant de baisser les bras.

Tu reçois une lettre cachetée, ainsi que les indications quant à l'endroit où aller afin de patienter et recevoir ton permis de pénétrer l'enceinte du château.

Sance Mar 26 Jan - 1:36

Sous la pluie qui continue à abattre ses fines gouttes sur la ville,je masse mes bras, endoloris de leur immobilité, en repensant à cette entrevue.

* Je n'ai pas encore mes entrées au Palais, mais qui sait, bientôt ? *

Puis haussant les épaules, je reprends mon chemin en suivant les indications qu'on m'a remises... et en prenant garde à éviter les mauvaises rencontres.

**Maitre de Jeu** Mar 26 Jan - 11:02

Tu rejoins sans problèmes une maison adossée au mur d'enceinte. Portes et fenêtres sont grillagées et tu dois user de ta force sur le heurtoir afin d'avertir de ta présence.

Une petite trappe s'ouvre, te permettant de voir à bonne distance du trou, pour éviter de risquer une infection, le visage rougeaud d'un homme. Après quelques palabres et la remise de ton laisser-passer, tu peux rentrer dans la maison, où l'on t'indique la marche à suivre pour rejoindre ta chambre.

Au final, l'endroit est un peu comme une prison, chaque habitant ne pouvant côtoyer les autres, étant assigné à résidence dans quelques mètres carrés. Nourriture, boisson et eau pour les toilettes sont déposés devant la porte. Le lieu rêvé de toute personne désirant se couper du monde.

Le premier jour de ta quarantaine, on tente de nouveau de te contacter par atout.

Sance Mer 27 Jan - 0:46

Le lieu dépouillé me ramène en des temps passés, et je retrouve avec plaisir la routine de mes méditations anciennes.

* Cette cellule n'est pas tant celle d'une prison que celle d'un monastère... Il y a un temps pour l'action et un temps pour la contemplation. Il faut savoir reconnaître l'un et l'autre, et profiter de chacun. *

Assis en tailleur sur mon lit sommaire, l'esprit apaisé, je ressens la caresse familière le long de mon épine dorsale.

* A nouveau ? Si seulement ce pouvait être elle ! *

Le coeur empli de joie et d'inquiétude, j'accepte le contact d'atout.

Sance Dim 31 Jan - 12:28

Encore bouleversé par les dernières paroles de Darla, je réfléchis longuement à ma situation... Seul, isolé pendant des semaines, sans personne à qui parler, hormis les fantômes de mes souvenirs.

Pour dissiper le sentiment d'impuissance que j'éprouve, je reprends les méditations que j'avais coutume de pratiquer à Samadhi. Je concentre tout mon esprit sur l'extrémité incandescente de la mèche d'une bougie... jusqu'à le rendre pareil à cet unique point lumineux, irradiant de chaleur et d'intensité.

**Maitre de Jeu** Mar 2 Fév - 10:43

Le temps et l'espace ne sont plus que des notions larges pour toi, dans ta méditation à un niveau surélevé. L'appel de ton nom, plusieurs fois répété, avec un timbre unique que tu reconnaîtrais entre mille te ramène à la réalité brutalement.

La chambre est toujours vide lorsque tu ouvres les yeux, la flamme de la bougie t'éblouissant un instant.

"Sance !"

La voix vient du coin de la pièce, mais personne n'y se trouve, juste le broc d'eau et le petit bassin pour tes ablutions.

"Sance !"

La voix de ton père semble pourtant bien provenir de ce coin.

Sance Mer 3 Fév - 10:48

* Père ? Ici, maintenant ? *

Je regarde le coin de la pièce, les yeux écarquillés, presque ahuri. Cette voix ! Il y a si longtemps que je n'ai entendu son ton, à la fois sérieux et complice...

Parler avec mon père ! L'idée m'envahit de joie, mais aussi d'inquiétude, et d'amertume, car j'appréhende son jugement -- mes errances passées dans les ombres, mes mensonges récents face à Random... Les connaît-il ? Qu'en pense-t-il ?

* Est-ce la réalité ? Ou un piège ? Mais ici, en ce lieu, qui pourrait... ?

Je me lève et me rapproche lentement de l'endroit d'où semble jaillir la voix. J'étudie les murs et les objets posés dans l'angle, mes sens et mon esprit aux aguets. Ma voix tremble légèrement lorsque je me résous à dire:

- Je suis ici.

**Maitre de Jeu** Mer 3 Fév - 11:12

La voix semble venir d'en bas. Tu amènes un peu de lumière et vois l'image de ton père à la place de ton reflet sur l'eau immobile du bassin.

"Sance. Comment te sens-tu fils ? Tu as choisi le mauvais moment pour faire ton coming out en Ambre !"

Il fait référence à l'épidémie, sans nul doute.

Sance Mer 3 Fév - 11:24

Je regarde le visage, moins étonné de voir Delwin à la surface de l'eau, que de le voir apparaître ici, en Ambre.

- Père ! Je vais bien, en dépit des circonstances. Et vous-même ?

* Au moins est-il en vie... et visiblement assez en forme pour user d'humour avec moi... *

A demi-souriant seulement à la formule de mon père, je constate en haussant les sourcils avec regret:

- Oui, j'ai manqué de discernement. Je ne pensais pas que mon ascendance engendrerait tant de méfiance, ici.

**Maitre de Jeu** Mer 3 Fév - 11:35

"Tu as donc déjà annoncé ta filiation..."

Une moue de dépit s'affiche sur le visage de Delwin, sans doute espérait-il arriver avant ce point de non retour.

"Il faudra donc prendre cela en compte. Tu ne peux plus désormais rester neutre comme je l'ai fait.

Tu dois prendre ton avenir en main et faire un choix irrémédiable. Tu ne peux que prendre une position forte et celle-ci n'a que deux visages.

Te poser en sauveur d'Ambre ou en son destructeur."

Ton père, qui ne t'as jamais vraiment parlé de la cité, encore moins incité à t'en approcher, ne t'a jusqu'ici jamais demandé de faire un tel choix. Est-ce dû à cette fameuse neutralité ?

Sance Mer 3 Fév - 15:18

...

Dans un autre temps, un autre lieu... Alors que je termine de sculpter le tronc de myrte rouge, Nibodh se place à mes côtés et contemple la triple statue de Vishan. Ses trois aspects se tiennent devant nous, unis aux épaules, souriants du sourire mystérieux de l'illumination. Le premier la main tendue, paume levée vers le ciel, crée à partir du néant. Le second, les mains posées autour d'un globe absent, perpétue ce qui existe déjà. Le troisième, poing levé, s'apprête à écraser et à détruire.

- Tu as beau faire, tu sculptes toujours mieux le Créateur, Sansatman." remarque Nibodh avec l'impassibilité qui sied au prêtre. "Rien de surprenant d'ailleurs. C'est l'aspect de Vishan qui est le plus proche de toi."

- Et les deux autres ? Préfères-tu celui qui pérpétue, ou celui qui détruit ?

...

Je devrais être heureux de revoir enfin mon père, après tout ce temps passé dans les ombres sans nouvelle, au plus une vague et incertaine présence. Et pourtant, mon visage est sombre, tendu, face à Delwin, après ses paroles:

- D'où me viendrait un tel pouvoir, mon père, sur un lieu que je connais à peine ? Vous m'avez si peu parlé d'Ambre, de votre famille, de votre départ... Peut-être est-ce d'ailleurs pour cela que je souhaitais me rendre ici, pour enfin comprendre d'où vous veniez, d'où je venais.

Expliquez-moi, Père. Si je dois choisir, que ce soit au moins en mon âme et conscience, et non par pure ignorance.

**Maitre de Jeu** Mer 3 Fév - 15:42

Son visage se crispe dans la même mimique à chaque fois que tu voulais lui parler d'Ambre.

"Ma position actuelle ne me permet pas de t'influencer. Sache seulement qu'il y aura une grande reconnaissance et une souffrance attroce dans chaque voie que tu pourrais désormais emprunter. Ta mort est la seule issue si tu ne t'engages pas à fond dans un des chemins qui s'ouvre à toi, aussi, tu ne peux pas tergiverser."

Un silence lourd se fait suite à cette révélation.

"Les prophéties sont cependant encore sujette à variation, certaines fourches vont être réduites à néant suite à ton choix ce jour et il faudra attendre que d'autres prennent aussi leurs décisions, mais des fondations seront détruites et des équilibres devront se retrouver. Tout cela ne peut se faire sans heurt.

Je t'aiderai à assumer ta voie, maintenant que tu as enclenché le chronomètre, mais tu dois choisir si cette Ambre sera ton alliée ou ton ennemie. Dans tous les cas tu devras t'affronter à ceux de ta famille, sois en certain.

Tu ne choisis pas entre la vie et la mort, les deux t'accompagneront quel que soit ton choix."

Un choix à l'aveugle, les plus insupportables, car tu ne connais ni tes amis, ni tes ennemis dans les deux propositions qui te sont faites. La neutralité n'est plus une option comme l'a clairement dit ton père.

Sance Jeu 4 Fév - 10:47

...

Nibodh étudie avec attention les deux visages creusés dans le bois, leurs yeux bienveillants, et leurs lèvres plissées dans un sourire abstrait, éthéré.

"Ils sont tous les deux très réussis, Sansatman..." répond le prêtre, toujours impassible. "Le profane ne saurait distinguer où vont tes préférences. Et d'ailleurs, tu as toujours essayé de les garder tous deux à égale distance...”

...

Dworkin en transe, traçant la Marelle de son sang, alors que l’Univers refusait le changement et se liguait contre lui... Brand, tout entier adonné à l’ivresse folle de l’atout vivant, prêt à mener le monde à sa perte pour en créer un nouveau...

Les artistes sont-ils toujours des fous, capables de penser l'impensable, et même de le commettre ? Ils n'ont pas peur de façonner le monde à leur image, pour le meilleur et pour le pire, confiants qu'ils sont dans leurs capacités à créer, par la seule force de leur art, face à tous ceux qui s’élèvent contre eux. Famille, amis, amours, rien ne les a arrêtés.

Ont-ils raison, ont-ils tort ? Dworkin a réussi, Brand a échoué. L’Histoire d’Ambre a fait de l’un un sage, et de l’autre un fou. Dans la chaîne infinie des circonstances, il eût suffi d’un si faible hasard pour que l’inverse se produisît...

Et moi, Sance, Sansatman, Zantche d'Elyons, ambassadeur, prophète, marchand, artiste, fils de Delwin et d’Isleen, prince d’Ambre chassé par le Chaos, prêt à revenir chez ses parents, que suis-je ?

Un sage ? Un fou ?

...

Nibodh se tourne vers moi, toujours dressé entre les deux effigies. En dépit de ses traits immobiles, je vois luire dans son regard une certaine tension. A-t-il peur de ce qu’il va m’annoncer ?

“Je ne suis pas un profane. Je te connais trop bien Sansatman, pour ne pas savoir qu’à défaut du Créateur, celui que tu réussis le mieux, celui que tu préfères...”

Le bras de Nibodh se lève, et sa main inéluctable, désigne le visage d’où émane la plus grande sérénité.

“... c’est lui.”

Je baisse la tête et acquiesce silencieusement.

“Avais-tu besoin de moi pour le savoir, Sansatman ?”

...

Face à mon père, je regarde ma main, cette main souple et puissante, qui n’a cessé de dessiner, de peindre, de sculpter depuis mon enfance. Il y a si longtemps...

La main qui a tenu l’encens et l’ostensoir pendant des décennies, répétant inlassablement la liturgie dans le temple de Vishan.

La main qui a signé tant d’accords et de promesses pour le compte du prince de Hofberg, toujours soucieux de maintenir l’équilibre entre les combattants.

La main qui a soigné les blessures et les maladies dans des hospices, pour alléger un peu la peine des pauvres, réunis par centaines.

...

Je n’ai jamais connu Ambre avant aujourd’hui. Quand je la découvre, je la trouve ravagée, en proie à la destruction. Et dans cette Ambre affaiblie, je ne suis qu’un prince de deuxième zone, qu’on traite de façon distante, soupçonneuse.

...

Enfiévré et souffrant, j’ai détruit de cette main un miroir qui avait été ma prison en le plongeant dans les flammes.

Dévasté de douleur, j’ai allumé de cette main le brasier funéraire d’un amour que je savais condamné.

Enragé contre moi-même, j’ai brûlé de cette main tant d’esquisses, tant de portraits, insatisfait de mon art.

...

Les yeux doux de ma mère posés sur mes dessins d’enfant.

La lèvre crispée de mon père quand adolescent, j’évoque Ambre.

Le rire pur de Darla alors que je l’enlace avec volupté.

Le front plissé de Random lorsque je prononce mon nom.

....

Sance le sage, Sance le raisonnable, Sance le prévisible.

Sance l’artiste d’atouts.

Dworkin. Brand. Sance.

...

“Puisqu’il faut choisir, Père, puisque je suis votre fils et que la neutralité m’est refusée...

...

Je relève la tête et les trois visages de Vishan me contemplent. Et je regarde le plus assuré, le plus serein, celui désigné par Nibodh, avec l’appréhension que m’inspirent les présages.

Bras levé, poing serré, Vishan le Destructeur me sourit.

...

... je détruirai Ambre.”

...

Random avait raison.

...

Car pour que le Créateur puisse agir, il faut d'abord que le Destructeur ait fait son oeuvre.

**Maitre de Jeu** Ven 5 Fév - 12:17

Tu vois dans le regard de ton père une certaine incertitude s'envoler, comme s'il se doutait déjà de ton choix.

"Très bien. Tu connais maintenant la voie qui est la tienne. Je vais m'interroger sur le fil du temps et réduire le champ des possibilités, même si certaines voies sont désormais claires.

Je repasserai te voir dans quelques temps. J'imagine que tu sais comment agir pour atteindre ton nouvel objectif. Agis avec subtilité, les personnes qui t'accompagnent pour ce poker sont des experts dans le bluff."

S'il est encore présent dans le reflet de l'eau, tu sens qu'il ne tardera pas à disparaître, mettant fin à cette conversation.

Sance Ven 5 Fév - 19:58

Curieusement apaisé par ma propre décision, je m'étonne du calme de mon père, face aux mots que je viens de prononcer. Delwin connaît-il à ce point les ombres et les lumières de mon propre coeur ? Quand a-t-il commencé à soupçonner mon rôle dans cette ère qui s'ouvre à nous ?

Je m'incline respectueusement devant le reflet fugace:

- Père, je vais attendre votre retour entre ces quatre murs, comme un ermite dans sa cellule. Comment puis-je me préparer au mieux à ce qui m'attend là-bas ?

**Maitre de Jeu** Lun 8 Fév - 10:45

Alors que son visage disparaît, tu entends encore sa voix, de plus en plus distante.

"Là-bas ? Tu es en Ambre, travaille sur ses faiblesses.. pour la... mettre... à... te..rre..."

Sance Mar 9 Fév - 4:28

Je murmure, plus pour moi-même que pour le reflet déjà évanoui.

- Au revoir, Père.

Je secoue la tête lentement. A-t-il entendu mes dernières paroles ? A-t-il perçu le respect de l'homme, la complicité de l'adolescent, la nostalgie de l'enfant, alors que je m'adressais à lui ? Mon père...

* Delwin, père, après cette absence si longue, j'aurais aimé parler avec vous de bien d'autres choses. J'ai tant découvert, tant appris...

Mais le temps n'est plus aux confidences, ni aux souvenirs. En croyant rentrer chez lui, le fils de l'exilé a libéré un typhon qui va détruire Ambre... ou le détruire lui-même. De quelle étrange prophétie suis-je donc l'objet ? Quels destins a-t-on écrits à mon intention, pour me laisser un choix si étroit ?

Et tous ces enfants de l'Ordre et du Chaos que j'ai croisés "par hasard" jusqu'à présent, ont-ils eux aussi leur place dans le vaste jeu des Puissances ? Laquelle ? Roi ? Reine ? Fou ? Simple pion ? *

En reprenant lentement ma méditation, je concentre mon esprit sur les dernières paroles de Delwin. Les faiblesses d'Ambre...

* Puisque je dois travailler sur ces faiblesses, il faut m'équiper... Je n'ai jamais maîtrisé les armes de la matière. Mais celles de l'esprit ? *

Sance Jeu 11 Fév - 9:04

Assis en tailleur sur le lit, mains jointes, paumes vers le ciel, les yeux fermés, je médite.

Et lentement, très lentement, un sourire de plénitude se peint sur mes lèvres.

Enfin, j'ouvre les yeux. Il est temps d'agir. Stylet en main, je commence une série de croquis d'atout.

* Etrange hommage à mon père, que d'utiliser son enseignement de la sorte. Mais ne vient-il pas d'agir plus étrangement encore ? *

Le premier croquis n'est autre que le dessin de la cellule aux murs clairs dans laquelle je me trouve actuellement.

Le deuxième représente la rue paisible où j'ai abouti, étonné et mécontent, en sortant de l'ambassade du Chaos, poursuivi par le nain rageur d'Aratan.

Le troisième est le porche profond et discret d'une maison, là où je m'étais abrité pour observer la foule massée devant les portes fermées et solidement gardées de la ville.

Le quatrième me permet de récupérer un pourpoint et des chausses de laine noire ordinaire, accompagnés d'un feutre noir plat semblable à ceux que j'ai vu porter en Ambre.

Quant au dernier... voilà un outil que je n'aurais jamais pensé dessiner. Mais après tout...

Contenu sponsorisé