Re: L'antichambre d'Ambre (Sance)

**Maitre de Jeu** Jeu 11 Fév - 10:36

Toutes ces créations t'ont pris du temps et de l'énergie. Le repas 'normal' que t'apporte l'aubergiste ne suffit pas à assouvir ta faim. Mais ce n'est pas un artiste des atouts tel que toi qui pourrait manquer un jour de nourriture.

Sance Sam 13 Fév - 13:10

Déposant enfin mon stylet, le bras endolori mais l'esprit apaisé, j'engloutis le repas fourni par l'aubergiste sans même y penser, tout absorbé par mes projets. Je ne m'autorise qu'un bref repos d'une petite demi-heure, avant de reprendre mes activités.

Je me dirige vers le bassin où j'ai vu le visage de mon père pour y contempler mon reflet. A ma main, je tiens la lame que j'ai moi-même dessinée, et j'entame avec une légère nervosité ce rituel ordinaire, commun à tant d'hommes... Je sens le premier contact glacé du métal sur la peau, puis le feu, comme toujours, alors que la lame progresse péniblement.

* Allez, Sance, ce n'est rien. Rien d'importance. Tu l'as fait tant de fois déjà *

J'essuie mon visage avec une serviette, avant d'en regarder le reflet avec appréhension. Je me reconnais à peine, mais je sais trop bien à qui me fait penser cet homme à la surface de l'eau. C'est le Sance de jadis qui me contemple à présent, le Sance de Knockany, un homme glabre qui caresse ses joues rasées de frais avec un regard à la fois étonné et satisfait.

* Personne ne te reconnaîtra à présent. Mais hormis quelques rides, et un peu d'expérience peut-être, tu n'as guère changé, mon ami. Ta face le montre trop bien. Te voilà redevenu le jeune marchand des îles lointaines, prêt à l'aventure, qu'elle soit bonne ou mauvaise... *

En poussant un soupir, je quitte ma contemplation. Je change de vêtements, optant pour la discrétion des habits noirs que j'ai tracés. Enfin, je me décide à tester le croquis d'atout représentant les alentours des portes d'Ambre.

**Maitre de Jeu** Lun 15 Fév - 10:39

Ta technique n'a pas faiblie et tu rejoins les abords des portes d'Ambre. Une populace, moins nombreuse que la dernière fois te semble-t-il, est toujours présente à sa proximité.

Sance Lun 15 Fév - 17:03

* Les garde de Random ont-ils déjà "convaincu" certains de ne plus se présenter ? Ou l'heure est-elle inappropriée ?

Je me rapproche doucement de la foule plus clairsemée, et tente d'identifier dans la foule les différents caractères qui attendent une liberté que plus personne n'attend réellement... Les plus conciliants, susceptibles de me renseigner sur la situation actuelle, et les plus virulents, capables de s'échauffer pour peu qu'on les y incite.

Spoiler:

**Maitre de Jeu** Lun 15 Fév - 17:12

Rapidement, tu repères ceux qui sentent le plus le souffle de la mort dans leur dos, leur famille détruite et eux-même sans doute infectés. Dans ceux-ci, tu repères les prêts à tout et les forts en gueule. Bien sûr les approcher trop près est des plus risqué.

Sance Jeu 18 Fév - 9:56

J'avise le coin de la troupe rassemblant le plus de désespérés, ceux qui n'osent pas s'avouer qu'il est déjà trop tard -- car les hommes renoncent plus facilement à la raison qu'à l'espoir... telle est notre nature.

D'un pas fébrile, je me rapproche des portes de façon à être vu et entendu sans difficulté par ces hommes qui attendent depuis des jours, des semaines, peut-être des mois. Ils ont vu leurs amis, leurs femmes, leurs enfants mourir, leur vie sombrer dans l'absurdité et le chaos, et à présent leur horizon se limite à ces vantaux cadenassés.

Face aux portes hostiles, le regard sombre, je brandis mon bras impuissant et lance un cri de dépit:

- Toujours fermées !

Emplissant mes propos d'une rage contenue, mais d'autant plus intense, je continue avec une voix forte.

- Ils vont nous laisser tous crever comme des rats. L'un après l'autre. Jusqu'au dernier.

Je me tourne, plein de dégoût, vers les hommes qui me regardent à présent.

- Les Princes ! Ils se la coulent douce dans leur château, bien à l'abri, là-haut. Je parie qu'ils ont un remède d'ailleurs... Mais nous, ils s'en moquent, comme toujours. Ils ne bougeront pas le petit doigt. On ne peut pas rester là à attendre !

**Maitre de Jeu** Jeu 18 Fév - 11:08

Ton aura te rends plus visible, plus présent, donnant une force supplémentaire à ton arrangue. Des voix se font entendre, certaines fortes, d'autres plus timides.

"Ouais ! Si on reste ici on va tous crever."

"C'est pas au temps d'Eric qu'on nous aurait laissé mourir sans rien faire ! C'était un roi qui pensait à son peuple au moins."

"Même les gardes y restent loin de nous. Et ces étrangères qui peuvent entrer et sortir sur leurs pégases. On nous tient en otages !"

"Ouais ! Y en a marre. Tant qu'à mourrir, je préfère que ce soit dans les bois qu'ici !"

Les plus timorés sentent qu'il y a désormais un risque de grabuge et s'éloignent des portes, alors que les faibles profitent de l'engouement pour ajouter leur présence simple de leur poids, criant un encouragement ponctuel pour ne pas que le soufflé ne retombe.

Les gardes sur les remparts font prévenir leur chef que la tension enfle soudain.

Sance Ven 19 Fév - 9:38

Je renchéris, plein d'enthousiasme, laissant monter l'espoir dans mes paroles:

- Oui, dehors ! Tout de suite ! Sortons d'ici ! Abattons ces portes de malheur ! Forçons les gardes à nous ouvrir... Ils ont trop peur de la maladie, ils n'oseront pas nous toucher...

Je désigne des bottes de paille et des planches de bois à proximité des portes en continuant avec détermination à l'intention des risque-tout:

- Il faut les enfumer ! Du feu pour tout brûler !

Spoiler:

**Maitre de Jeu** Ven 19 Fév - 10:14

Les gens répondent à tes attentes. Sans doute étaient-ils mûrs pour qu'une simple caresse puisse les faire basculer. Ils rassemblent des détritus divers et les entassent contre les portes pour bouter le feu à ce qui les empêche de sortir.

De leur côté, la garde bat le rappel afin de faire face à cette menace intérieure. Une flèche enflammée est tirée, comme un appel à l'aide au château si lointain.

Les gens s'activent et des torches sont allumées alors que le sergent de la garde vocifère.

"Eloignez-vous de l'enceinte, nous abattrons toute personne encore présente à moins de 20 mètres quand j'aurai compté cinq. Un... Deux..."

Certains savent qu'il en sera ainsi et prennent leurs jambes à leur cou. D'autres, plus indécis semblent estimer leurs chances de survie. Une dizaine de gardes, munis d'arbalètes mettent en joue la foule. Etant un peu à l'écart, tu n'es pas directement visé, mais si le nombre de cibles diminue, tu le deviendras rapidement.

"Trois..."

Sance Ven 19 Fév - 10:45

* Les gardes qui nous mettent en joue sont aussi terrorisés que ces pauvres hères... *

Derrière la foule incertaine, je lance sur le ton d'un ordre impérieux:

- Lancez les torches ! La fumée nous protégera !

Et sur ces mots, j'avise une porte cochère à proximité, où je pourrai me réfugier à l'abri des flèches en quelques instants. Je sens dans ma manche la caresse d'un croquis d'atout prêt à servir.

**Maitre de Jeu** Ven 19 Fév - 11:38

Les torches volent alors que le sergent passe outre le quatre pour donner l'ordre de tirer. Les carreaux volent, touchant les porteurs de feu en priorité. Les gens se reculent alors, blessés ou craintifs. Tu te caches dans un recoin alors que la placette se vide.

Les torches jetées au pied de la porte commencent à prendre et plusieurs gardes sortent de leur mur forteresse pour aller éteindre le début d'incendie.

Sance Ven 19 Fév - 19:37

* Voilà qui ne va pas améliorer la côte de popularité des Princes auprès de ce qui reste de leur peuple. On va doubler les gardes ici, et bientôt, on tirera sur la foule sans sommation... *

Je prends note mentale des visages de ceux qui ont le plus facilement lancé l'assaut. Sance peut encore vous aider à quitter la cité aux portes condamnées, mes amis... Et en attendant, la tentation de feu vous reviendra jour et nuit à l'esprit, chaque fois que vous attendrez devant les vantaux désespérement clos.

J'observe encore pendant quelques minutes le ballet des gardes, caché dans mon recoin. Puis je prends mon croquis représentant la ruelle menant à l'ambassade du Chaos afin de quitter les lieux.

**Maitre de Jeu** Lun 22 Fév - 10:59

Tu pars sans être inquiété, sans savoir si quelqu'un a remarqué ton évaporation.

Sance Mer 24 Fév - 19:05

* Nous y voilà ! De cette ruelle, je peux voir sans difficulté qui entre et sort par l'entrée de service de l'ancienne Ambassade du Chaos.

Toujours soucieux de ne pas attirer l'attention d'éventuels spectateurs, je remonte la capuche de ma cape et m'appuie contre le recoin d'une porte. Je prends un papier de qualité médiocre, et trace de la main gauche, d'une écriture volontairement malhabile, les mots suivants:

Tout le monde ne vous a pas abandonné. Si vous voulez quitter Ambre, rendez-vous dans une demi-heure aux portes de la ville. Je vous attendrai.

Un ami de vos anciens maîtres.

Je plie le mot en quatre, et je me rends rapidement à la porte de service de l'ambassade. Après quelques instants d'attente pour vérifier que personne ne m'observe, je glisse le mot sous la lourde porte de bois et frappe plusieurs grands coups, avant de retourner à pas rapides dans ma cachette.

**Maitre de Jeu** Jeu 25 Fév - 13:49

Personne n'ouvre la porte pour vociférer contre l'intrus. Tu ne sais pas si ton mot a bien été lu.

Une demi-heure plus tard, depuis ta planque, tu vois qu'un nain longe les murs en direction des portes de la ville, sans toutefois avancer en toute visibilité.

Sance Ven 26 Fév - 10:42

Laissant le nain partir en direction des portes, je prends l'atout du bureau d'Aratan et m'y glisse, aussi attentif avant qu'après le passage.

* "N'y revenez pas"... Je ne vais pas suivre votre conseil, cher ami de l'ambassade, mais c'est pour votre bien.*

**Maitre de Jeu** Ven 26 Fév - 10:59

Tu rejoinds le bureau de l'ambassadeur, toujours plongé dans le noir.

Sance Ven 26 Fév - 16:27

Après avoir écouté quelques instants le silence étouffant de l'ambassade, j'entrouvre très légèrement un volet afin de laisser passer un peu de lumière.

Sur le bureau, les mêmes papiers soigneusement rangés. Rien ne semble avoir bougé depuis mon premier passage. Voilà qui montre bien que ce lieu n'est déjà plus vraiment celui des vivants... Et l'autre homme, dans sa chambre, là-haut, est-il toujours entre la vie et la mort ?

* Le temps n'est pas à la philosophie, Sance. *

Je secoue la tête et j'inspecte les murs du bureau à la rechercne surface d'un demi-mètre de côté. Une surface sur laquelle je pourrai dessiner sans difficulté.

**Maitre de Jeu** Ven 26 Fév - 18:45

Un emplacement derrière le bureau de l'ambassadeur convient tout à fait pour ton art. Au vu du clou isolé, nul doute que le mur portait un grand tableau il y a encore peu de temps.

Sance Dim 28 Fév - 0:08

* Au moins, mes barbouillages vont rester dans le ton de la décoration ici. Un dessin en lieu et place d'un tableau, voilà un échange de bon procéder... S'agissait-il d'un paysage ? Un portrait ? Et pourquoi l'a-t-on fait enlever ? Etait-ce avant ou après le départ d'Aratan ? *

Après avoir brièvement étudié le mur sans y trouver de réponse, je traverse la pièce pour verrouiller de l'intérieur le bureau, avant de placer un fauteuil contre la porte pour en barrer le passage.

De la fenêtre entrouverte, j'observe attentivement le paysage qui s'étend devant moi. Le jardin piétiné, les murs épais qui enserrent l'ambassade, en contrebas, les toits et les cheminées de la cité jadis prospère et à présent muette, les murailles férocement gardées. Et plus loin encore, bien plus bas, au-delà de toutes ces remparts, de toutes ces chaînes, je vois s'enfuir une plage déserte, et la mer, agitée, vivante, illimitée, comme une promesse de liberté.

Je retourne vers la surface plane en arborant un sourire inattendu en un tel lieu marqué par la mort et la détresse... Ma main parcourt le mur sans hésitation. Vague après vague, ombre après ombre, mon croquis d'atout laisse apercevoir la plage et la mer que l'on distingue d'ici-même, au-delà de ces remparts, loin d'Ambre et de ses souffrances, par-delà les lourdes portes fermées aux pauvres agonisants de la ville mourante.

* Peut-être le tableau d'Aratan était-il plus beau et plus achevé... Mais aurait-il été aussi utile que mon croquis en cet instant ? *

Sance Lun 1 Mar - 18:27

Une fois le croquis achevé, je prends une feuille vierge sur le bureau d'Aratan et trace de la même écriture malhabile qu'auparavant:

Une émeute m'a empêché de venir au rendez-vous. Le dessin dans le bureau d'Aratan vous permettra de vous échapper et de chercher du secours. Attendez la nuit tombée pour partir. Soyez discret.

Votre ami.

Je plie la lettre, retire la chaise et déverrouille la porte, en écoutant attentivement les bruits de l'ambassade.

* Y a-t-il toujours quelqu'un là-haut ? *

**Maitre de Jeu** Lun 1 Mar - 23:13

Tu as entendu rentrer le nain il y a une dizaine de minutes, monter les escaliers en grognant et claquer la porte derrière lui. Il n'a plus fait de bruit ensuite, mais doit être là où tu l'as vu la première fois.

Sance Mar 2 Mar - 1:09

* Je n'ai guère envie d'avoir le même comité d'accueil que lors de ma première entrevue... Et la petite balade du nain sous les remparts d'Ambre n'a pas dû améliorer son caractère. *

Je me saisis de l'atout représentant ma propre chambre avant de quitter le bureau d'Aratan. Toujours aux aguets, je descends silencieusement les marches d'un escalier que je connais bien à présent. Les salons vides, les couloirs des domestiques, les cuisines... enfin la porte de service.

Une fois sur place, j'ouvre la porte à vive allure et la referme derrière moi. Puis je glisse en dessous mon deuxième message avant de frapper à nouveau le marteau de bronze et... de m'éloigner des lieux avec une foulée rapide, assez loin pour ne pas être vu du nain, mais assez proche pour percevoir les bruits de l'ambassade.

**Maitre de Jeu** Mar 2 Mar - 11:46

Tu entends le grincement d'un volet provenant de l'ambassade, mais ne distingues pas l'endroit en rapport. Les minutes passent sans que tu ne perçoives rien d'autre. Pas de nain aigri qui ouvre la porte rageusement ou autre bruit en provenance de la grande bâtisse.

Sance Mar 2 Mar - 12:24

* Au moins a-t-il entendu mon appel... J'ai déjà été absent suffisamment longtemps. *

Je m'éloigne dans le labyrinthe des rues désertes, avant de trouver un endroit abrité et discret d'où je peux regagner ma cellule de quarantaine... par l'entremise de mon croquis.

* Il reste à présent à attendre que la nuit vienne... et porte conseil à chacun. *

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