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CYCLE D'EWAN - 1. LE REVE

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CYCLE D'EWAN - 1. LE REVE Empty CYCLE D'EWAN - 1. LE REVE

Message  Darla Dim 16 Mai - 16:04

CYCLE D’EWAN

1. Le Rêve

à écouter en boucle si possible

D’abord la musique, sortie d’un temps ancien, chantée dans une langue incompréhensible - une musique que jamais mon simple esprit n’aurait pu concevoir tant elle était loin de mes goûts. En gros, et pour faire court : une musique de merde.

Rien que ça, ça aurait dû me mettre sur la piste. Dès le début j’aurais dû comprendre que quelque chose merdait dans le programme. Mais même si je l’avais capté, je n’aurais pu arrêter la machinerie. La dose était prise, maintenant il me fallait rêver.

Ensuite, les arcs en ciel noirs qui se dessinaient comme des routes miroitantes. Bien sûr, aucun ne venait sur ce fichu rocher où j’étais coincé. Pas de problème : je suis un homme de ressource. Par la force de l’esprit, je fais venir une route à moi. Cette route me mène dans un labyrinthe où me cherche le minotaure et que je tue à coup d’armes explosives après une course poursuite dans un jardin où chaque fleur me lance un regard luxurieux et tentateur.

C’est alors que tout commença à réellement débloquer. Un chevalier, aux longs cheveux noirs réunis en catogan, dans une armure argentée étincelante se met à danser devant moi sur l’air de la musique qui depuis tout à l’heure tourne en boucle. Il est bientôt accompagné d’un géant aux cheveux courts qui se trimballe, on ne sait pourquoi, un cor de chasse, et d’un homme, brun lui aussi, vêtu de rouge avec une grande épée – je n’ai pourtant rien à compenser. Ce village people moyenâgeux me donne un sentiment de malaise. Je ne connais pas ces gens, et pourtant ils me disent quelque chose, et ils sont liés à quelque chose de néfaste. Mais quoi ? Quoiqu’il en soit, ils étaient vraiment ridicules à se trémousser l’arrière-train avec autant de grâce qu’un phoque en tutu. D’ailleurs, celui-ci apparut bientôt et se mit à danser avec l’homme au cor, qui entonna alors : « Ô mon bateau ohohoho » avec une voix de baryton.

Ignoble.

La seule solution était la fuite.

Aussi, en homme pratique, je mets en pratique. Mes vêtements aussi, et je me retrouve en kilt, sans trop savoir pourquoi, devant un océan de pourpre et de lumière. Je reconnais le Grand Océan de la planète 45.654.849, celle où je suis né. J’ai un sourire narquois en me rappelant que je fais partie des rares personnes pour qui « fils de pute » n’est pas une insulte, mais une vérité. Pauvre maman, il ne reste aujourd’hui d’elle qu’un tas de cendres dispersé au vent. Mais ce que je fous en kilt, telle est la question. Question que je ne me pose plus quand une cornemuse géante commence à m’agresser.

Je pars en courant et retrouve ma navette particulière. Première, deuxième, vitesse du son, vitesse de la lumière – me voilà en croisière dans les étoiles qui se mettent elles aussi à danser sur cette putain de musique qui me poursuit. Ne pouvant plus me repérer dans cette chorégraphie infernale, je me pose sur la première planète à portée.

Pour tomber sur un démon (ou est-ce lui qui tombe sur moi ?). Immense le machin, avec des dents pointues et des ailes de chauves souris. Vraiment pas beau à voir. Je ne peux m’empêcher de soupirer : enfin quelque chose de plus classique, après le labyrinthe, qui commençait à dater dans cet enchaînement infernal d’épisodes.

« Ewan, je suis ton père »Réplique déjà prise, mauvais copié-collé de cinéma d’anticipation. Je lui jette une grenade, ça le calme. De fait, je me retrouve pris dans un écran de fumée. En son sein pulse un dessin changeant, étrange, rouge comme le feu, et sans chaleur pourtant. Ce dessin hante mes cauchemars, il est inscrit dans mes gènes – pas besoin de thérapie médicamenteuse pour le savoir. Il m’appelle mais je sens le danger qui émane de lui. Soudain il s’élance sur moi et me submerge.

- Ewan ! Ewan !

Mal de crâne horrible, vision brouillée de la poitrine un peu flétrie du docteur Tomorrow. Peut-être mal de crâne lié à la vision, d’ailleurs.

- Aspirine… commandai-je d’une voix rauque, et je fus aussitôt obéi.

Je me redressai lentement, absorbai d’un coup la capsule verte et aussitôt ma vision redevint nette, le mal de tête disparaissant. Le docteur, qui accusait ses 110 ans mal recyclés, était affairée derrière sa machine à rêves.

- C’est étrange. Le rêve s’est arrêté brutalement sans que j’en donne l’ordre.

Je répondis par un sourire narquois. Ca devait bien la faire chier. Elle était payée pour retrouver en moi les souvenirs de mes ancêtres – la partie « alien », s’entend – cela faisait des mois qu’elle s’y attelait mais rien de nouveau. Dès qu’on s’approchait de la vision de mon père ce dessin revenait à la charge et faisait tout sauter. Elle avait d’abord pensé à un microprocessus neurochimique implanté dans mon cerveau, mais on n’avait rien découvert malgré tous les tests qu’on m’avait fait passer. La psychanalyste avait conclu que c’était une protection de ma psyché, bien plus forte que la moyenne, qui protégeait les souvenirs – ou tout simplement réagissait mal au produit qu’on m’inoculait pour faire remonter ma mémoire génétique à mon conscient.
Méthode nouvelle qui consistait à retrouver les traumatismes des anciens en décodant l’ADN par le cerveau lui-même, boosté par des produits chimiques dont la plupart des cobayes se demandaient simplement s’ils n’étaient pas des drogues – moi y compris. Bonjour les hallucinations.
Alors que la vieille greluche en talons aiguilles commence à vouloir analyser les symboles de chaque partie de mon rêve, je suis sauvé par le bip de mon télécom. C’est le boulot : un macchabé a été découvert prêt de l’endroit où je suis, l’enquête est pour moi.
Je pince la joue de la vieille « désolé, ce sera pour une autre fois » et je me casse, trop heureux d’échapper à son insipide analyse, qu’elle peut tout à fait faire sans moi. Vu le fric dépensé pour qu’elle puisse bosser sur moi et découvrir des trucs qui « intéressent la science », faudrait pas non plus qu’elle ait besoin d’aide…
Darla
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