Ambre
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Nyx - Chapitre V

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Nyx - Chapitre V Empty Nyx - Chapitre V

Message  Saisei Mar 6 Juil - 10:58

Le vide absolu. Cette fois je suis mort. Mais comment puis-je penser cela si je suis réellement mort ?
Dois-je revoir les bases du très (trop ?) célèbre débat de la vie après la mort ?
Mes yeux sont-ils seulement ouverts ? Oui. Non. Je ne sais pas.
Je tente de marcher et rien ne répond. Pas de sensation, pas d'odeur, pas de bruit. Le noir. Pas vraiment le noir. Je ne saurais définir ce que je vois, où ce que je ne vois pas. Ais-je seulement encore des yeux ?
Mes pensées, mes souvenirs. Dworkin. Ca ma revient. Il m'a attiré dans une carte. Oui une carte ! Pas un plan mais une carte à jouer, un tarot le représentant. Elle était sur une table, celle de la princesse Fiona.
J'étais avec elle. Que m'a-t-il fait ? A cette pensée, je perçois une aura, ne pouvant mieux décrire ce que je perçois, belle, puissante, instable. Elle passe par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel et bien d'autres.
Tristesse, rage, peur, sérénité, tout y passe. Mon âme se trémousse. L'aura change sans cesse, ne parvient pas à se stabiliser. Je tente de me m'en rapprocher. Pas facile pour un esprit sans jambes.
Mais cela fonctionne, à moins que ce ne soit elle qui vienne à moi. Y-a-t-il seulement une notion de distance où je suis ?
Bref, je la sens plus près, plus palpable, plus réelle. Elle me réchauffe. Des filaments de lumière apparaissent. Ils tentent de la trouver, elle s'échappe, m'abandonnant un temps. Elle revient, les fils aussi, ils la cherchent. En vain.
Les fils s'estompent et disparaissent, l'aura cesse de s'esquiver. Un nouveau filament apparait mais cette fois il part de l'aura. Il va vite, très vite et se perd dans l'inconnu. Il a des soubresauts, change d'intensité, des pulsations le parcourt.
Il disparait à son tour. Qu'était-ce ?
L'aura est maintenant si 'proche' que je peux la 'toucher'.
Je cède à la tentation. Flash.
Inconscience.
Mon âme se perd dans les flots de mes souvenirs confus. Je vois. Je sens toutes choses, chaque moment de ma vie s'éclaire soudain. Je comprends. Et de part mon état, j'en suis sur, je suis omniscient.
Et que vois-je ? Non, c'est impossible, cela ne peut pas ! Flash. Conscience.
J'ouvre les yeux, la lumière me meurtrit. J'attenue ma pupille à son maximum, cela va mieux. Et oui, nous les félins pouvons faire ça.
Je tente de me souvenir, rien. Enfin rien entre la main de Dworkin et mon réveil. Et pourtant, j'ai l'impression d'avoir eu conscience d'une vérité primordiale mais cela m'échappe. Je mets rapidement ça sur les divagations de mon court coma.
Je suis dans un lieu connu. Je mets quelques secondes à me rafraichir la mémoire. La grotte de Dworkin.
Ainsi je n'avais pas rêvé.
J'effectue un checkup mental de mon état. Rien de cassé, même pas contusionné. Je me lève et commence à marcher. Pas de douleur, tout va bien. Ca change.
Je jette un œil autour de moi, rien à changé si ce ne l’emplacement de quelques babioles. Dworkin est-il toujours là ? Tenant à m’en assurer, je fouille la grotte sans le trouver. Je me dirige alors vers l’extérieur mais une fois à la porte, je me souviens de l’épisode fâcheux avec le gardien de la Marelle et un Ours. Je prête l’oreille au moindre bruit. Tout est silencieux. Je pousse la porte de la patte et constate qu’elle n’est pas verrouillée et s’ouvre facilement.
Je passe la tête, tout est calme. Je sors. Nulle trace de lutte, pas de cadavre, pas de peluche. Le ménage a été fais consciencieusement. Curieux je vais la voir. Elle est toujours là. A quoi m’attendais-je ? Qu’elle ait disparue ? La Marelle scintille, ses lignes de feux trace le chemin que doivent emprunter les enfants d’Ambre pour s’initier. La voient-ils comme je la vois ?

« Magnifique n’est-ce pas ? »
Je sursaute et me retourne. Dworkin est assit sur un vieux tronc. Ni l’homme ni l’arbre n’était là la seconde d’avant. Je suis rarement surpris mais cette fois, j’avoue.

« Oui. Mais…
- Elle était encore plus belle, avant.
- Avant ?
- Avant oui. »

Je me souviens de la difficulté qu’avait eue mon ancien maître à communiquer avec Dworkin. Certaines choses sont immuables, quoique …
« Pourquoi suis-je ici ?
- Pour payer une dette.
- Une dette ? Quelle dette ?
- La tienne bien sûre.
- Je ne dois rien à personne,
fais-je d’un ton de dédain.
Dworkin me regarde et sourit. Un étrange sourire que je ne saurais définir. J’allais continuer en expliquant que ce n’est pas parce qu’il m’avait ramené ici que je lui devais quelque chose, ni parce qu’il avait entreprit de former mon maitre. Mais il me devance.

-Tu lui dois d’être là.
-Ce n’est pas elle qui m’a ramené mais celle que votre petit fils Corwin à créée.
- Oui Corwin. Je me souviens de lui. Qui l’aurait cru capable ? J’aurais parié sur Brand ou Fiona mais certainement pas Corwin.
- Et pourquoi cela ?
demandais-je intrigué.
- Il n’était pas sur l’échiquier.
- Quel échi… peu importe. En quoi alors suis redevable à cette Marelle ?
- Crois-tu petit être que ta vie est sauve par la volonté d’une seule marelle dont l’influence n’a d’égale que sa jeunesse ?
Je frissonnais. Personne avant Méréas ne m’avait appelé ainsi.
- Que voulez vous dire ?
- Que tu es en train de mourir. Ton seul lien à l’existence était celui par qui tu es revenu d’entre les souvenirs. Ce lien brisé, tu t’étioles comme une fleur au vent.
Est-ce vrai ? Oui. Je le sentais au fond de moi et trouvais là la véritable raison de mon mal être. J’avais longtemps mis cela sur la perte de mon ancien maître, je n’avais pas tort mais pas complètement juste. Ce que j’avais pris pour une perte émotionnelle était en réalité bien une perte physique. J’ai peur.
- Et je suppose qu’il n’y a rien à faire. Pourquoi m’avoir mené jusqu’à vous, jusqu’à elle ? Et pourquoi cette dette si elle ne m’a rien apporté ?
- Rien ENCORE apporté. Une dette peut être passée ou future.

Je voyais où il voulait en venir.
-J’ai déjà traversé la Marelle de Corwin. Cela n’a manifestement rien changé.
- Parce qu’elle l’a voulu ainsi. Ne t’a-t-elle pas empêché d’arriver jusqu’à elle ?
- Comment savez-vous cela ?
- Hi hi hi. Comment expliques-tu que tu ais pu traverser les ombres sans le moindre pouvoir sur elles ?
- Je … je ne sais pas. C’était vous ?! Mais pourquoi ?
- Nous y voilà. J’ai besoin d’un gardien, enfin Elle a besoin d’un gardien. Le dernier a eu quelques mésaventures. Je crains que tu ne m’ais pas vu sous mon meilleur jour.
- Vous étiez l’ours. J’avais quelques doutes. Mais vous avez été la raison de la fuite de mon maître.
- Ne me rends pas responsable de son échec. S’il revient, je poursuivrais son enseignement.
- Il est mort.
- Alors considère qu’il a échoué son examen de passage.

Je ne goutais guère la plaisanterie.

- Donc si je comprends bien, je deviens le gardien officiel de la Marelle primale d’Ambre et je reste en vie.

Il sourit. Je contemple à nouveau la Marelle. Peut-elle vraiment accomplir ce que sa sœur par obligation avait refusé. J’allais poser une nouvelle question à Dworkin mais il a déjà disparu, lui et le tronc. Je reste donc seul, face à mon dilemme. Disparaitre pour de bon, ce que j’ai souhaité de nombreuses fois, ou vivre mais dépendre de l’une des plus grandes puissances du multivers. Considérant qu’il y avait pire comme choix j’hurlais un « j’accepte ».
Un léger tourbillon que j’associe d’expérience à une téléportation et je me retrouve à l’entrée de la Marelle. Le message est on ne peut plus clair.
Sans hésitation, j’avance. Le chemin est aisé et la progression rapide. Je ne comprends pas. D’ordinaire, la traversée d’une Marelle est une épreuve terrible, mortelle. J’atteins le premier voile qui n’oppose aucune résistance.
Le second est déjà à ma portée. Je m’avance, presque gaiement, que je me heurte à un mur. Le choc est violent et manque de me faire tomber hors de la ligne. La mort assurée. Je parviens à rester sur deux pattes. Je vacille quelques secondes et secoue la tête. Qu’est-ce que ? J’avance, doucement cette fois. Le second voile est résistant. Première épreuve pour moi. Une voix dans ma tête :

« Que veux-tu ?
- Vivre ?
- Pourquoi ?
- Il n’y pas de pourquoi, il n’y a que l’envie.
- Le vie ne vaut d’être vécue que si on a un but.
- Parles pour toi ! »
Torture, souffrance, j’ai l’impression qu’on m’arrache chaque poil à la pince à épiler. Souvenir, ma renaissance. La Marelle de Corwin. Je la sens en moi, elle se bat, elle lutte. Elle sent qu’à travers moi on peut l’atteindre. Elle veut m’arracher à cet endroit, me détruire. Je comprends mieux ses motivations. Mes cellules sont dispersées par l’une, reconstruites par l’autre. Mais je suis loin de sa sphère d’influence et je suis au centre de la Marelle d’Ambre. C’est peine perdue, elle lâche l’affaire. Les liens qui me lient à elle sont brisés. Elle doit s’en estimer satisfaite. Je n’ai qu’une fraction de seconde pour accepter mes nouveaux liens, ceux que la Marelle présente m’offre. Bien sur j’accède.
Le reste de la traversée est aussi simple que marcher dans une prairie. Après mûre réflexion, je me dis que mon étrange initiation diffère des autres par la simple explication que je ne suis pas un héritier d’Ambre et mes motivations sont différentes ainsi que les pouvoirs octroyés.
Me demandant ce que j’avais bien pu gagner dans cet échange, ma vie en sus, j’atteins le centre. Avant même de pouvoir formuler un souhait de destination, voilà que je me retrouve à nouveau sur les bords du tracé.
Je rejoins, exténué, la grotte où je m’endors presqu’aussitôt. Bien des heures passent peuplées d’étranges rêves et visions qui a eux seuls pourraient remplir une encyclopédie. Lewis Carol a de quoi bien se tenir.
Je me réveille. Et maintenant ? A vrai dire, pour la première fois depuis bien longtemps je suis désemparé. Que faire ? Garder la Marelle c’est bien beau mais ce n’est pas un quai de gare. Je sens un ennui mortel pointer le bout de son nez.
Je sors et reviens aux abords de l’artefact de puissance.

« Et maintenant ? »
Aucune réponse. Je suppose qu’il va me falloir faire avec. L’air est frais et le soleil brille. Je ne vais pas rester enfermé surtout si je dois la surveiller. Mais il me faut une occupation. Pourquoi ne pas lire un peu ? Après tout je suis un des rares chats à savoir lire. Je retourne donc dans la grotte et cherche un peu de lecture. La plupart des ouvrages sont disposés anarchiquement dans la grotte, par terre, sur une étagère, sous un pied de chaise. Je ne les range pas, à contrario je ne peux pas les déranger plus qu’ils ne le sont. Nombreux sont ceux écrits dans un langage qui m’est inconnu mais que j’identifie facilement pour être issu des Cours du Chaos. Par contre le Thari est à ma portée ayant suivi les cours de mon maître. Une belle époque tranquille. Pourquoi ne nous sommes pas restés dans cette ombre avec cette charmante professeur ?
Le premier titre qui m’attire est : le pouvoir de métamorphose chez les invertébrés. Le nom de l’auteur, incompréhensible, ne me dit rien.
Depuis mon réveil, une interrogation titille mon esprit. Je pose donc la patte sur le livre et me concentre.
Flash, me voilà de nouveau à coté de la Marelle. Ainsi je n’ai pas perdu mon pouvoir de téléportation. Je lis le livre d’une traite. Peu passionnant il relate la difficulté chez les chaosiens de se métamorphoser en un invertébré et vice versa. J’estime la traduction du titre peu pertinente mais peu importe. Certains passages sont cependant intéressants comme celui traitant de l’analyse du sang, clef essentielle à la transformation.
Il y ait écrit qu’un maître en transformation peut métamorphoser son sang en quelque chose de solide et donc devenir une pierre par exemple. Toutefois cela reste dangereux car il perd de ce fait toute mobilité, hors le mouvement aussi infime soit-il est indispensable à la métamorphose. Intéressant.
Le second ouvrage que je choisis traite également de la métamorphose. Sujet passionnant puisque moi-même suis capable de cet exploit dans une mesure limitée. Longtemps mon maître à chercher à me débarrasser de l’atout de Rinaldo que je porte en moi. Il pensait qu’en plus de son utilité, il était surtout dangereux. Rinaldo est un maître des atouts et Méréas supposait ainsi qu’il pouvait l’atteindre via mon être.
Même si je n’ai jamais sentis une quelconque inspection, sa peur a déteint sur moi et si je pouvais m’en défaire ca ne sera pas un mal. Mais rien dans ce second livre n’indique la marche à suivre. Il faudra que je pose la question à Dworkin.
Les livres suivants décrivent les ombres, leur existence, leur influence et j’en passe. Je me passionne vite pour le genre. Les jours passent sans que je voie âme qui vive. Après plusieurs relectures, je m’estime assez bon pour tenir une conversation digne d’intérêt à propos des ombres. Les différentes théories, les suppositions, les débats et autres interrogations. Si les ombres posent plus de questions qu’elles n’apportent de réponses, une chose est sûre, sans celle dont je suis le désormais gardien, elles n’ont plus lieu d’être.
Dworkin ne réapparait qu’au midi du quinzième jour. Il contemple la pile de livres rangés sur l’herbe. Je n’ai pas pris la peine de les rentrer estimant que la pluie n’avait pas séjour ici. Il sourit. Je lui souhaite le bonjour, il me le rend. Après s’être inquiété des formules de politesse je lui pose ma question :

« Dworkin, tu dois savoir que je portes l’atout de Rinaldo en moi. Comment m’en défaire ?
Je ne sais pas pourquoi je suis passé au tutoiement mais cela ne semble pas le choquer. Ma question parait le déranger un peu plus.
- T’en débarrasser ? Voilà une curieuse idée. Je n’aurais jamais pensé qu’une personne voudrait se débarrasser d’une de mes précieuses cartes.
- Elle n’est pas de vous mais de Rinaldo lui-même, il est artiste.
- Potatoe, patatoe. Un atout est un objet précieux. Au lieu de voir ses défauts, essais plutôt de voir ses qualités.
- Je ne comprends pas, sa seule qualité est de pouvoir communiquer avec Rinaldo, ce que je ne souhaite pas. J’ai l’impression des fois qu’il me gratte comme une croute mal placée.
- Je vois, je pourrais t’aider mais plus tard, plus tard. Je vois que tu t’es occupé. Bien, très bien. La nourriture de l’esprit est la seule qui compte.
- Si on pouvait par contre varier mon menu terrestre, j’en ai marre des souris et autres musaraignes.
- Décidément tu as beaucoup d’exigences mais elles ne sont pas injustifiées. J’y veillerais.

Dworkin saisit un livre et commençe à le lire. Je ne peux plus rien en tirer. Il fait apparaitre dans sa main une longue plume noire, élégante et brillante. Je suis plus stupéfait de la qualité de la plume que de la façon dont elle est apparue. Il commence à corriger certains passages de l’ouvrage. Après plus d’une heure il me le tend.
Je regarde ses corrections.

« Je ne sais pas lire le chaosien.
- Oh, alors il faut y remédier. »

Il entre dans sa grotte. A le voir, claudiquant, bossu, vieux, on jurerait qu’il n’en a plus que pour quelques heures. Il ressort avec une énorme encyclopédie. Je ne sais pas où elle était rangée mais vu sa taille, elle était rudement bien cachée. Il la pose à même le sol. Puis il disparait, encore. Il va falloir que je m’habitue.
J’ouvre difficilement l’énorme bouquin. Un traité grammatical et orthographique de la langue du chaos et de ses dialectes. Extrêmement compliqué, je passe des jours à tenter de le comprendre. De nombreuses gravures agrémentent les pages, curieuses et étranges, elles montrent des scènes de la vie quotidienne des Cours. Je passe, je m’intéresserais à leur histoire plus tard. Après bien des heures de mal de tête, je parviens à atteindre un niveau médiocre de cette langue. Mais c’est déjà bien. Le livre ne pouvant plus rien m’apprendre, seule la pratique étant indispensable maintenant, je m’octroie quelque repos.
Fatigué, je me téléporte dans la grotte. Quelques minutes passent quant j’entends un étrange bruit à l’extérieur. D’instinct, je me re téléporte à l’extérieur. Rien. J’attends quelques minutes sans que rien ne se manifeste. Bizarre. Je décide de rentrer, à nouveau, et ce n’est qu’à cette nouvelle téléportation réussie que je m’aperçois que j’avais effectué trois sauts coups sur coups sans devoir attendre. Je ris. Ainsi j’avais acquis une faculté de téléportation illimitée. Enfin presque. Je sentais que cela puisait dans mes ressources et que le nombre de sauts possible était limité mais bien plus important qu’auparavant. Est-ce du à la proximité de la Marelle ? Me dotait-elle d’une énergie suffisante tant que j’en serais le gardien. Je supposais que oui sentant une influence de sa part.
Je pris donc sur moi de ne pas m’habituer à cela, au cas où je perdrais mon statut un jour. Les jours suivants, je les passe à tenter de deviner ce que la Marelle avait changé en moi. Je lui posais à toute hasard la question en direct live mais sans succès bien sûr. Je pouvais toujours me transformer en cache col, pas très utile ici. Ma téléportation était renforcée, au moins en ce lieu. Mais une chose s’est produite sans que je m’en rende compte. Mes sens s’étaient affutés. Je perçois dés lors certaines choses que je ne voyais pas avant. Des auras, des énergies cachées. Je suis devenu sensible aux choses immatérielles. Je suis déjà conscient d’être hors norme sur ce point mais comme ma téléportation, je sens que mon esprit s’est aiguisé. Est ce aussi temporaire ? Je ne le crois pas car contrairement à ma faculté de me téléporter je ne sens pas d’énergie supplémentaire de la Marelle.
Comment définir une simple impression, une perception de l'esprit. Un philosophe pourrait répondre, moi pas. J'en étais à me demander si j'avais désormais le pouvoir de voyager à travers les ombres quant je me dis que cela ne me servirait pas. En tant que Gardien, je suis coincé ici. Après les ombres, je reviens sur la métamorphose. Mes rudiments de la langue du Chaos me permettent d'appréhender d'autres ouvrages et images à l'appui, je peux en comprendre le sens. Je délaisse les métamorphoses démoniaques, les partielles et inanimées pour porter mon attention sur les métamorphoses animalières.
L'histoire m'apprend qu'il s'agit là d'une des deux voies les plus faciles de la métamorphose, la première étant les formes démoniaques. Le livre explique qu'il s'agit d'une histoire de gêne et je me perds rapidement dans les explications magico-scientifique.
Quoiqu'il en soit et à ma plus grande joie, je finis par apprendre à changer de nouvelle forme. Je tairais le nombre d'heures infructueuses qu'il ma fallut. Ais-je choisis cette nouvelle forme où fut-elle imposée à mon esprit, toujours est-il qu'être corbeau est ma foi des plus plaisants. Voler, maladroitement au début, puis avec aisance, est un pur bonheur.
Avais la capacité d'autres formes ? Aucune idée mais le temps dépensé, les échecs et la fatigué accumulée me font renoncer à chercher pour l'instant. Je m'entraîne, combinant saut, vol et téléportation, tant et tant que seule une pieuvre au mille tentacules et reflexes éclairs pourrait avoir une infime chance de m'attraper. Si je ne vaux pas tripette en tant que Gardien combattant, je me rattraperais sur la ruse et la mobilité. De plus j'estime que ma célérité combinée à mes perceptions extrasensorielles font de moi un être qu'il sera fort difficile à surprendre désormais.
La preuve vint un peu plus tard lorsque je sentis une manifestation d'énergie non loin. Aussitôt me voilà à une dizaine de mètres de hauteur, planant au dessus de la Marelle pour voir apparaître Dworkin. Je le vois me chercher quelque seconde du regard avant de lever la tête. Un air de sérénité voulant dire "j'ai bien choisi" se lit sur son visage. Fier, je viens me poser sur son épaule.

"Alors pour mon atout ?
-Tétu !
- Est-ce un mal ?
- Plutôt une qualité dans ta position.
- Et ?
- Plus tard j'ai dis."

Nous rentrons dans la grotte. J'engage la conversation sur les ombres. Etrangement il y répond volontier et même si je sens bien que je suis à vingt milles lieux de son savoir, il reste courtois et daigne me donner des pistes intéressantes à exploiter.
Nous passons quelques jours ensembles, parfois discutant, parfois lisant, il parait être dans une bonne phase et j'en profite. Il me montre comment mieux maîtriser mes métamorphoses. Limitées, j'ai apparement encore quelques facultés à exploiter. Il m'apprend à identifier les energies que je perçois et à anticiper les réactions à avoir. Il me prépare au rôle de gardien. Au fond de moi, je sais que si lui venait à mourir alors tout s'effondrerait. Je ne peux l'expliquer mais j'en ai l'intime conviction, tout comme si la Marelle primale que je défends venait à être détruite, il en mourrait avec les conséquences.
Un matin, ou est-ce l'après midi, je ne sais plus trop, je sens des présences qui s'approchent. Dworkin lève la tête, lui aussi les a deviner. En bon gardien, je sors de la grotte et vient me poser en hauteur attendant nos visiteurs.

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