Ambre
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Un et Deux - Chapitre VIII (Final)

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Un et Deux - Chapitre VIII (Final) Empty Un et Deux - Chapitre VIII (Final)

Message  Méréas Ven 27 Juil - 22:42

Bleys se frotta les yeux plusieurs fois tant la fatigue l'accablait. Sa discussion avec Dworkin avait, exceptionnellement, duré des heures et jamais il n'avait le connu le vieux fou aussi prolixe.
Il lui avait parlé de tout mais surtout de rien et s'était largement perdu dans des souvenirs lointains.
Quand enfin Bleys pu placer une question, il lui demanda pourquoi.
Et comme toute réponse, il n'eut qu'un parce que.
On apprend pas au vieux singe à faire la grimace et Bleys se mordit la joue de sa stupide question. Il aurait tout aussi bien pu demander comment était né le serpent, ou encore est-ce que la Marelle pleure parfois.
Il trouva son aieul plus bizarre que d'habitude et c'est peu dire, mais il était certain que c'était lui. Il connaissait son aura aussi bien que la sienne propre. Et cela aucun métamorphe n'aurait pu le mystifier au point de le tromper.
Quand vint la fin de leur discussion stérile, du moins pour Bleys, Dworkin remit sa capuche et reprit sa route comme si ils ne s'étaient adressé qu'un bonjour.

Bleys finit par rire, un rire nerveux. Il tenta de comprendre le vieil homme qui, selon lui, aurait du avoir depuis longtemps le bon goût de mourir. Mais ce dernier s'accrochait à la vie comme une puce à un chien, surtout quant le chien est la Marelle primale d'Ambre.
Fiona se rangeait de manière globale de l'avis de chacun; Dworkin était la Marelle, la Marelle était Dworkin et l'un ne pouvait disparaître sans l'autre. Bleys quant à lui persistait à penser que si la Marelle avait l'occasion d'avoir un peu de sang neuf, elle ne dirait pas non et le fameux lien tomberait aux oubliettes.
Il ne comprenait toujours pas pourquoi Dworkin avait décidé de lui rendre visite. Laissant le vieil homme à sa folie, il décida de reprendre sa quête initiale en pensant que la réponse viendrait sans doute d'elle même.

Random faisait les cents pas dans son bureau, il avait horreur d'attendre. La visite qu'il attendait n'était pas en retard tout simplement pour la bonne raison que son visiteur ne lui avait pas mentionné d'heure, voire même de jour. Mais Random était du genre impatient parfois et les qualités qu'il pouvait avoir autour d'une table de poker, il les perdait aussi sec dans de telles circonstances.
Son visiteur du sentir son impatience car il frappa quelques minutes plus tard à la porte. Random lui ouvrit et le fit entrer non sans jetter un coup d'oeil rapide dans le couloir, désert.

"Alors ?"
demanta-t-il.

"Aucun ne fera l'affaire." fit l'étrange silhouette encapuchonnée.

"Aucun ? Voilà une facheuse nouvelle."

"Entre les égoïstes, et ils ne manquent pas, les instables, ceux là non plus, les indécis, y'en a encore plus, ou les opportunistes, je ne les compte plus, aucun ne sort du lot.
Il va falloir vous rabattre sur la nouvelle génération, certains n'ont pas encore été pervertis."


"Trop jeunes, trop inexpérimentés. Bleys ?"

"Il se veut à votre place."

"Je la lui laisserais volontier, si je le savais misanthrope. Fiona ?"

"Le pouvoir, rien que le pouvoir."

"Julian, non, pas Julian, Gérard ?"

"A la rigueur mais il lui manque la maîtrise."

"Benedict ?"

"Lui pourrait mais refusera."

"Flora ? Llewella ? .. et Corwin ? lui pourrait !"

"Introuvable, même pour moi."

"Alors il est mort."

"Sans doute."

"Tu es sûr que tu ne peux le faire toi même ?"

"Persuadez la tornade de combattre la tempête. Je les ais tous testé, tous ceux en vie et joignables. Bien sûr ils ont cru que j'étais.. moi, et ils n'ont rien suspecté. Mais alors que je parlais, je les sondais, les questionnais malgré eux, ils m'en ont révélé plus qu'ils ne l'aurait souhaité.
Le résultat est ce que je vous ai dis. Aucun ne peut le faire ou ne le fera gratuitement. Le prix à payer sera élévé."


"Trop. Est-ce indispensable de le faire ?"

"Oui. Deux est dangereux, il vous causera des problèmes, il peut détruire Ambre, les ombres et tout ce qui s'en suit
Le piège mis en place par Fiona fonctionnera. Deux ne loupera pas l'occasion d'attaquer Ambre grâce à cette ombre. Il sait que je m'y suis intéressé, il sait que Fiona également. Cela attisera sa curiosité, il s'y rendra.
Une fois la bas, l'ombre doit être détruite et nous avec.
Fiona connait notre existence, elle ne tardera pas à faire le rapprochement. Je n'aurais pas la force de la contrer, deux peut être, il a toujours été plus vindicatif."


Random réflechit longuement avant de répondre. Dieu que la couronne était lourde à porter ces jours ci.
Fiona, sa chère soeur si avide de pouvoir. Il la savait servile tant qu'elle y trouvait son compte. Mais l'occasion sera trop belle pour elle de s'octroyer une nouvelle arme. Il ne voulait pas cela.
Mais à force de discussion, il avait fini, tant que cela fut possible dans sa position, à s'attacher à Un.
Au début comme tous il s'était fourvoyé sur l'identité de Un. Et il aurait continuer si ce dernier ne lui avait pas avoué la vérité.
Un et Deux.
Le premier et le second.
L'ombre première et l'ombre seconde.
Les deux premières. Si semblables à Dworkin, si proches, si parfaites, c'était à s'y méprendre.
Un lui avait raconté comment Dworkin en créant la Marelle avait généré sans le vouloir deux copies parfaites de lui même.
Un et Deux partirent à travers les ombres. Dworkin évalua la menace qu'elles représentaient et décida d'agir. Un ne lui en avait jamais voulu, il était proche de la psyché du vieil homme et donc comprenait ses motivations.
Mais comment se tuer soi même ? Deux fois ?
Aussi il les emprisonna, dans un endroit où nul pouvoir n'aurait d'influence. Entre les ombres.
C'est ainsi qu'elles séjournèrent des siècles et des siècles avec pour seul confort le vin que Dworkin avait daigné leur laisser, son préféré.
Lorsque Un raconta son histoire à Random , ce dernier se demanda comment lui aurait réagit si il n'avait été roi.
Il avait bien changé depuis son accession au trône, bien plus qu'il ne voulait bien l'admettre. Mais aujourd'hui, il percevait la menace de Un et Deux, et aussi sympatique que Un pouvait paraitre, il comprenait qu'il ne pouvait sérieusement les laisser en liberté et Un lui avait assurer que l'un ne pouvait disparaître sans l'autre.
Mais détruire une ombre n'est pas un simple travail et peu, très peu, peuvent y arriver, sans compter les conséquences. Ambre ayant été très fragilisée avec les derniers événement, Random tiquait sérieusement sur cette action.
Sans oublier le peuple qui vivait là bas. Non pas qu'il était attaché de quelques façon que ce soit à cette peuplade mais il devait compter avec, eux et leurs alliés potentiels. Mais Un semblait avoir tout prévu, l'ombre était fort isolée et particularité oblige, elle hébergeait une marelle brisée.
Oubliée, peu puissante, son influence ne s'étendait pas au delà de l'ombre et ne pouvait interesser personne. Mais elle ancrait l'ombre dans le multivers et sa destruction se limiterait aux ombres avoisinantes et en tout état de cause ne provoquerait par d'effets secondaires comme une tempête d'ombre.
Au contraire, brisée au dernier point, elle avait tendance à plus pertuber la trame des ombres que la renforcer.
Mais si Un se trompait ?
Random possédait trop peu d'élément en main et le bluff n'était pas permis sur ce coup.
Un prit congé après l'élaboration minitieuse de leur plan. Manquait que l'éxecuteur et Random finit par se faire convaincre qu'il devrait le faire lui même.
Du moins en apparence, il n'avait acquiescé que pour satisfaire Un.
Mais première ou seconde copie, ils n'en restaient pas moins des spectres de la Marelle et en tant que tels, un initié suffisemment doué pouvait les contrôler.
Déjà avoir un Dworkin à moitié fou en liberté ne l'enchantais pas, mais deux sous la botte d'un de ses frères ou soeurs, ça, il ne pouvait le permettre. Voilà pourquoi depuis le début, il avait accepté d'aider Un dans sa folle entreprise.
Il n'avait pas le choix, il lui fallait la consulter, au risque de lui donner l'opportunité de puissance.

Il sortit l'atout de Fiona et la contacta.

Leur discussion dura presqu'une heure, une heure pendant laquelle Random exposa les faits et ce qu'il savait.
Fiona l'écouta attentivement et acquiessa plusieurs fois.
Avec le récit du roi, elle pu enfin mettre une identité sur le mystérieux visteur de la Marelle de Tir-Na Nog'th. Son doute fut levé sur cette hypothèse qu'elle avait émise quant à l'échappée de Un et Deux. Car elle était bien au courant de leur existence et de leur importance.
Ce qu'elle ignorait fut que Un allait devenir l'opposé de son jumeau et elle qui avait craint que deux fous en puissance s'étaient échappé fut quelque peu rassurée.
Mais ce qui l'étonna le plus, ce fut l'honnêteté de son frère. Elle admit qu'il faisait un bon roi. Elle lui passa son entourloupe de s'être servi d'elle. Elle en aura fait de même.
A son tour elle lui confia ce qu'elle savait et lui parla de l'incident de Tir-Na Nog'th.

"Je suppose qu'il s'agissait de Deux, Un te l'aurait dit sinon. Qu'est-ce qu'il cherchait, je ne peux qu'émettre des hypothèses mais il cherche certainement à se défaire de son état, à savoir être un spectre de la Marelle. Il doit chercher une Marelle qui accepterait de lui donner sa complète identité.
Mais il n'a pas franchi la Marelle car je sais qu'une telle étape le détruirait, la Marelle l'absorberait comme elle le ferait pour chaque spectre.
Il ne peut être exorcisé simplement, trop puissant. Il faut le convaincre de traverser la Marelle, Un avec lui. Cela éviterait la destruction d'une ombre et surtout nous garantirait leur disparition."


Random se rendit à l'évidence. Un sera facile à convaincre, Deux beaucoup moins. Et la tâche ne pouvait être confié qu'à un seul être : Dworkin.
il se rendit rapidement dans les cachots, les souterrains et émergea au seuil de la Marelle primale par un passage connu, il esperait, de lui seul.
Il alla à la grotte et pénétra dans les vieux appartements de son grand père. Ce dernier était bien là assit à son bureau, afféré à dessiner un nouvel atout.
Random le salua et prit place à coté de lui. Pendant plusieurs minutes il dévisagea Dworkin. Par moment il pouvait deviner son âge, l'instant d'après non. Le vieil homme ne laissait apparaitre aucune puissance, aucun talent particulier mais Random savait qu'il ne pouvait le battre dans un aucun domaine. Cela le frustrait.
Sans dire un mot, Dworkin se leva en marmonnant.


"Encore une corvée pour le vieux."

Et il disparu par la porte, Random ne le suivant pas.
Il contempla l'atout qu'il était en train de dessiner. Obéron. Son père.
il se demanda bien pourquoi Dworkin dessinait l'atout de son père, le feu roi, décédé.
Par curiosité il testa l'atout et bien qu'incomplet, il pouvait déjà sentir la magie opérer. Mais l'atout resta chaud et inerte.
Il sortit et alla rejoindre Vialle, il avait grand besoin de réconfort.

Ce fut Fiona qui lui apporta la nouvelle. Dworkin n'avait pas eu besoin de convaincre Deux bien longtemps.
Ce dernier avide de puissance se jetta tête baissé dans le piège et au premier pas posé sur la Marelle il disparu corps et biens.
Un le suivit non sans avoir laissé un message au roi d'Ambre.

Random le lisit et le déchira. Il était persuadé que Fiona l'avait lu également et un regard entre eux suffit à convenir du secret qu'il fallait garder désormais.
Il remercia sa soeur et alla seul se promener dans les jardins du palais. La crise était passée, avec d'autres, et pourtant elle amena son lot de problèmes irrésolus auxquels il lui fallait maintenant s'atteler.
La conclusion le laissa sur un air d'inachevé, mais parfois les plus grandes guerres ne finissent pas sur de grandes batailles mais simplement par une paraphe en bas de page.
il s'était attendu à ce que Dworkin refuse la tâche, que Deux ne se laisse pas convaincre, que Un le trahirait au dernier moment. Mais rien de tout cela. Pour une fois, la Licorne soit bénie, tout s'était déroulé finalement plutôt pas mal.
Il s'endormit le soir paisiblement laissant de coté remords et regrets, tâches et obligations. Tout ce qu'il voulait, c'était dormir.

Méréas
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