Ambre
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Nyx - Chapitre I

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Nyx - Chapitre I Empty Le début d'une nouvelle vie ?

Message  Saisei Mer 10 Fév - 15:37


Avez vous déjà perdu l'être aimé ?
Bonne question qui doit en premier lieu répondre à une autre question avant de pouvoir être confirmée ou infirmée. Cette première interrogation est : avez-vous déjà aimé ?

De nombreux philosophes dans de nombres civilisations ont tenté de définir l'amour. Est-ce un sentiment purement spirituel, charnel, une combinaison des deux ou cela va-t-il encore plus loin que ces deux préceptes ?

Souvent l'amour est confondu avec l'égoïsme, l'hypocrisie ou encore la folie. Certains prétendent qu'ils donneraient leur vie par amour ? Mais n'est-ce pas par pure égoïsme ? Ne veulent-ils pas simplement être reconnus, martyrisés et par cela canonisés; eux qui de leur vie n'ont jamais brillé ?

On croit aimer car nous apprécions le regard porté sur soi par son partenaire. Et vice versa. Un simple jeu de miroir. un mot pour cela : narcissisme. Mais quelque soit la nature de ce sentiment,
il est plaisant de se laisser porter par cette légèreté, cette sensation d'être enfin quelqu'un, de tenir à une personne plus que d'ordinaire. Il est plaisant de retrouver avec joie cette personne mais l'attente l'est encore plus.
Ce moment où l'on sait qu'elle va arrivée et pourtant on doute. On trépigne d'impatience, les minutes sont heures, on cherche pourquoi elle n'est pas encore là. Et puis une exultation, une jouissance quant elle apparait enfin.

Comment définir l'amour ? Je ne suis ni philosophe, ni poète, et pourtant je sens au fond de moi que l'amour m'a habité et que je l'ai perdu.
Pourquoi en suis-je si sûr ? Par dépit de choix. J'ai longtemps chercher la source de ce vide qui est en moi, le pourquoi de cette tristesse infinie. J'ai parcouru des mondes entiers, entrevus les meilleurs psychologues, les génies les plus poétiques. Et ce, sans jamais trouvé de réponse, alors j'ai mis un nom sur ce que je ne parvenais pas à définir : l'amour.

J'ai perdu l'être aimé, cette personne qui m'était si chère et de surcroit je m'en attribue l'entière responsabilité.
Masochiste ? Oui sans aucun doute, car je sais pertinemment qu'elle connaissait le danger pour me l'avoir rappeler à nombreuses reprises. Mais mon rôle n'était-il pas de la protéger ?

Je l'ai vue tomber, choir dans cette boue qui engluait mes pas pour la rejoindre. Comme dans un cauchemar je courrais et pourtant n'avançait pas. Je la vis s'effondrer puis disparaître.

Je la cherchais des heures en vain, nous qui avions pourtant une telle affinité que nous parvenions toujours à nous retrouver. Cette fois là j'errais simplement. Les jours passèrent quant un matin je sentis le vide, ce vide au creux de mon âme. Ma personne bien aimée était morte.

Le désespoir s'empara de mon être et je ne peux dire combien de temps j'ai déambulé sans autre but que la fin. Mon aspect famélique n'intéressait même plus les coyotes les plus affamés et la mort se jouait de moi. Malade, sans force, sans une once d'espoir, j'échouais sur une plage d'un monde inconnu. Car même si je m'en croyais incapable inconsciemment, j'avais réussi à voyager à travers les Ombres. Je m'étais perdu entre l'Ordre et le Chaos et ma foi, je croyais à ce moment ne jamais pouvoir retrouver mon chemin. Car quel autre chemin que celui de notre destinée suivons nous tout au long de notre vie ?

Et quelle destinée avais-je si ce n'est celle de suivre et de protéger l'amour de ma triste vie ?
Si l'on accepte comme simple définition de l'amour celle que nous pouvons lire dans le plus banal des dictionnaires, nous devons alors accepter les différentes catégories dans lesquelles ce même dictionnaire classifie les différents aspects de l'amour. L'amour passionnel, platonique, fusionnel, et j'en passe.
Même si notre nature a fait que nous n'avons jamais eu de rapport charnel, je ne dirais pas que notre amour fut simplement platonique ni même passionnel. Fusionnel reste la meilleure définition dans notre cas. Je crains cependant être encore loin de la vérité.
Les différents psychiatres consultés lors de ma convalescence m'ont affirmé que c'était un amour oedipien, à savoir l'amour que porte un fils à sa mère dépassant le stade de la fratrie. Peut être.

Je me réveillais donc, entendez par là que mon esprit reprit le dessus laissant l'instinct régresser, sur une plage. Un sable grossier blanc et gris, une mer noire de jais. Le contraste était frappant, mais cela collait bien dans le décors. Les arbres gris, l'herbe grise, le ciel blanc et les cailloux noirs. Aucune couleur. Ma pâleur devenu quotidienne faisait que je cadrais plutôt pas mal avec le paysage.

Je me levais péniblement et commençais à marcher. La plage était interminable et l'horizon monotone. Rapidement, je vins à la conclusion que mon voyage touchait à son but; mon purgatoire.
Depuis combien de jours n'avais-je rien mangé, rien bu ? Le corps recèle des ressources insoupçonnées. Mais il arrive un moment où même les miracles s'estompent et je sentis la fin proche. J'allais rejoindre la personne que j'avais abandonnée, quel accueil allait-elle me réserver ?

Une voix…


"Et bien cher ami, avez vous donc si faim que vous ne puissiez lever la tête afin de me saluer ?"

Je levais péniblement les yeux, un sphinx, grand, beau et majestueux, noir et blanc bien sûr.

"Non" répondis-je. Le son de ma propre voix m'étonna, comme si je m'éveillais à la parole. Une fois de plus je ne suis pas loin de la vérité tant mon périple solitaire me parut long.

"Enfin si, ajoutais-je, une faim terrible. Et soif."

"Répondez alors à ma question et vous aurez nourriture et boisson, échouez et vous me servirez de nourriture et boisson." Le sphinx parlait d'une voix caverneuse, ténébreuse et si chaleureuse pourtant à mes oreilles.

"Je doute d'avoir le choix alors posez votre question." J'attendis.

Le sphinx gonfla son torse et lança bien haut son énigme. "Champs Elysée elle est."

"C'est tout ?" m'exclamais-je ? Le sphinx a-t-il si faim lui aussi qu'il ne laisse aucune chance à son interlocuteur ?
Je réfléchis un moment bien décidé à ne pas me laisser dévorer si facilement.


"Combien de temps dispose-je ?"

"Tout le temps que vous voulez, répondit-il, mais si vous tardez trop, vous mourrez d'inanition et le résultat sera le même."

Sans force, je ne pus faire les cents pas qui aident à la réflexion. Champs Elysée, voilà que ne me disait rien, ou alors, peut être, oui, quelque chose.
Une épreuve, lointaine, pénible, douloureuse. Une naissance, une mort, une réponse.


Curieusement, car pas âme qui vive aux alentours, je me trainais jusqu'au sphinx et vint lui chuchoter ma réponse à l'oreille. Il releva la tête d'un geste vif, ouvrit large sa gueule.

"COMMENT ?" gronda-t-il. "Comment pouvez vous la connaître ?" Il se calma aussi vite qu'il s'était emporté.

"Peu importe après tout, il faut savoir être beau joueur." Il découvrit la patte et laissa entrevoir un pique nique. Je me ruais dessus et dévorais et dévorais encore.

Pendant que je mangeais, le Sphinx me harcela de questions, pour la forme s'empressa-t-il d'ajouter. Je lui répondis bien volontiers. D'où venais-je, qui étais-je, et pourquoi suis-je parvenu jusqu'à lui. Je lui racontais ma vie, mes aventures et surtout mes déceptions et ma lourde perte.

Je vis qu'il fut honnêtement compatissant.

"L'être aimé, voilà un fardeau bien lourd. Bon nombre de mes énigmes ont pour réponse 'l'être aimé' et aucune n'est optimiste.
Savez vous, ami, que les plus puissants n'éprouvent pas d'amour ? Quelle plus grande faiblesse existe-t-il après tout ? S'affranchir de l'amour est la plus solide des protections. Il parait même que Aerghus le Grand a fait tué toute sa famille pour ne pas qu'on puisse les utiliser contre lui."


Il me déblatéra encore plusieurs contes et légendes de mondes lointains ou oubliés à propos de l'amour et de son inutilité.

Je m'endormis sur le son de sa voix qui avait un je ne sais quoi de berceuse. Etait-ce bien prudent, je m'en foutais, j'ai frôlé la mort, qu'elle vienne dans mon sommeil si elle le veut.

Elle ne vint pas. Je me réveillais et pour la première fois depuis la chute, j'avais bien dormi. Le sphinx était là, vaillant, fidèle au poste.


"Bien dormi ?" me fit-il.

"Oui" répondis-je, "très bien et vous même ?"

"Je ne dors pas, mais je ne me suis pas ennuyé, j'ai eu de la visite."

"Ah ?"

"Une femme, très belle selon les critères des humains. Elle avait l'air de s'intéresser de très près à vous."

"A moi ? Allons bon, vous a-t-elle dit pourquoi ?"

"Elle a juste dit que vous aviez l'air .. réel."


Je m'interrogeais bien sur ce qu'elle avait bien pu entendre par réel ? Qui ne l'est pas à part les chimères ?

"Et qui était-elle ?"

"Elle a dit s'appeler Fiona d'Ambre et m'a menacé de destruction si je jouais aux énigmes avec elle. Je l'ai cru sur parole, croyez moi, on ne plaisante pas avec ces gens là. Je l'ai donc laissé passer mais en échange de quoi elle passerait son chemin vous concernant également."


Ambre, Ambre, encore ce maudit nom, ce nom qui est la source, l'origine du mal qui me ronge. Ainsi cette Fiona venait de là bas, une des filles de l'ancien Roi, il n'en est à pas douter. J'avais déjà entendu parlé d'elle, une sorcière hors pair et dangereuse. Le sphinx a été sage de la laisser poursuivre son chemin.

"Je vous remercie de votre sollicitude."

Je me demandais si son passage avait été une simple coïncidence. Ne me cherchait-elle pas indirectement ? Avais-je laissé une trace qui éveilla sa curiosité ?

"Je vais devoir vous laisser cher Sphinx, je vous suis redevable de votre hospitalité."

"Non sens, fit-il, vous avez répondu à ma question, je ne vous ai donné que ce que je vous avais promis."


C'est sur un simple salut de tête que nous nous séparâmes. Je marchais plusieurs jours d'un pas léger et les miles défilaient m'éloignant de cet endroit. Je ne cherchais pas à atteindre un endroit particulier, j'ignorais comment procéder, aussi laissais-je mon esprit vagabonder et mon corps déambuler.

J'atteignis une plaine avec un seul arbre siégeant en son centre. Vieux, son écorce rabougrie et ses branches tortueuses faisait qu'il sortait tout droit d'un cauchemar de Burton. Je passais mon chemin ignorant que je venais de croiser Ygg, l'arbre original qui marquait la frontière entre Ambre et les cours du Chaos.

Je ne devais pas étre surpris quant à la finalité de ma destination. Je reconnus l'endroit immédiatement, j'y étais né. Il n'avait pas changé. Je m'avançais quant j'entendis une voix m'interpeller.


"Pas un pas de plus."


L'homme était grand, noble, fier allure. Il avait une veste noire, bien taillée avec une rose d'argent à l'encolure. A sa main, une épée où se reflétait des lignes multicolores, brillantes comme des étoiles.

"Ma foi tu es plutôt petit, il s'avança vers moi, j'aurais cru avoir à faire à plus forte partie." Il me tâta de la pointe de son épée. Le contact me brûla tout comme il me renforça, étrange.

Il jeta un oeil aux alentours de peur sans doute que je ne sois qu'une diversion.

"Je me demande, dit-il à voix haute plus pour lui que pour moi, ce que tu viens faire ici."

"Je l'ignore"
répondais-je. Il sursauta, je crois même qu'il fut surpris.

"Mais tu parles le thari ?"

"En effet messire, tout comme vous, et la réponse à votre question est; je suis ici car c'est ici que je suis né."

Il me regarda soudain d'un autre oeil. Il rangea son arme dont je ne pouvais défaire mon regard. Je croisais alors ses yeux. J'y pouvais lire une sagesse nouvelle mêlée de colère et de tristesse. Comment un être pouvait-il receler autant de contradiction, je ne le saurais jamais.

"Soit, je te crois, pour l'instant. Mais qu'espère tu trouver aujourd'hui ici ? Cet endroit est menacé et désert. Tu ne trouvera aucun secours."

"Je la trouverais elle."
Il sut immédiatement de qui je voulais parler. Il éclatât de rire.

"Et tu penses pouvoir aller la voir ? Subir ses souffrances et le tout sans mourir ?"

"Elle est ma mère tout comme mon père est mon père."


Son rire se tut.

"Ta mère ? tu la considère comme ta mère ? Saches, petit qu'elle n'est la mère de personne et elle te tuera si tu la déçois."

Je le savais pertinemment.

Il poursuivit.
"Je ne comprends. Pourquoi tiens-tu à cela ? Déjà te savoir en vie et apte à voyager devrait te suffire. Jamais un être de ta condition aurait pu en espérer autant."

Je le savais également.


"Plus rien n'a d'importance, j'ai perdu la seule personne que j'estimais et la mort sera une délivrance. Mais seulement si c'est elle qui me l'accorde."

"Et bien soit."
Il s'écarta et je pus la voir, belle, resplendissante. Allongée à même le sol elle m'attendait. Je m'approchais d'elle.

L'homme m'interpella.


"Dis moi, singulier personnage, comment s'appelait ta bien aimée ? et toi même quel est ton nom ?"

Je fis un premier pas, le prochain sera fatal. Je tournais la tête. Je sus qui il était.

"Messire Corwin, je n'ai jamais dis que cette personne était une femme, IL s'appelait Méréas, il était votre fils et je m'appelle Nyx."

Je fis le second pas qui en réalité était le premier sur la Marelle.
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